Être l’oreille attentive des autres, cela peut devenir un calvaire… surtout quand on a trop d’empathie.
Être une vraie éponge : c’est ce qui m’arrive lorsque mon quotidien fourmille de discussions, d’événements anecdotiques ou bouleversants et que je me sens comme le réceptacle de tout ça.
Une amie qui se sépare de son conjoint, l’annonce d’une maladie, la voisine qui fait une dépression, sans compter les bruits de guerre à la télé : ça rentre, ça sort, bref, une vraie auberge espagnole !
En fin de journée, j’ai l’impression d’avoir écouté, souvent même “encaissé”, et d’avoir cherché à rester présente et disponible… au moins sous la forme d’une oreille attentive.
Honnêtement, c’est plutôt valorisant, non ?
Je me sens comme une plaque tournante, un élément incontournable, avec ce sentiment grisant d’être utile… à la maison, au boulot, avec mes copines de sport ou devant le portail de l’école.
Pourtant, être une oreille attentive peut aussi être synonyme de frustration :
“Je n’arrive pas à prendre de la distance, tout me touche ! J’ai trop d’empathie.”
L’empathie, c’est :
- Se mettre à la place de l’autre
- Fusionner avec l’autre, jusqu’à vivre ses émotions
- Se sentir connectée
Selon les cas, l’empathie c’est soit boostant, soit plombant.
Pour ne pas devenir une éponge, on fait comment ? On commence par évaluer notre niveau d’absorption :
Premier degré :
la capacité d’identifier et d’entendre la réalité émotionnelle de l’autre. Contrairement aux idées reçues, je peux être proche de l’autre jusqu’à un certain point et rester relativement extérieure, comme observatrice bienveillante : ma réalité est distincte de celle de l’autre.
Deuxième degré :
je suis affectée/touchée par l’expérience de l’autre. Je fais corps avec l’autre car je partage son état émotionnel. Je rejoins l’autre dans sa réalité, y compris dans les sensations. Je me sens “contaminée”.
Troisième degré :
Très proche du précédent, il signifierait “souffrir avec”. Ma sensibilité et mon partage d’expérience émotionnelle me conduisent à agir pour l’autre : non seulement je compatis, mais je suis également absorbée et poussée à m’impliquer.
Pourquoi clarifier notre expression de départ ?!!?
C’est vrai, on s’en fiche un peu de mélanger ces degrés, non ?
Oui et non.
Oui si “être une vraie éponge” ne me met pas en position d’inconfort ou de danger, si cela me convient bien et si je souhaite rester dans cette disponibilité aux autres.
Non si ce genre de phrase prononcée ici ou là commence à résonner comme un signal d’alarme que mon corps envoie pour m’indiquer qu’il y a peut-être des réglages à faire.
Dans ce dernier cas, être au clair sur le degré de ma distance avec l’autre est le gage du bon réglage. Un bon réglage qui m’autorise à continuer de vivre intensément mes relations tout en me préservant… surtout si mon entourage commence à reconnaître en moi une capacité particulière d’écoute !