« Je pourrais mourir pour mes enfants », me disait une Fabuleuse dans son mail. « Mais le plus important est que j’apprenne à vivre pour eux », ajoutait-elle.
Ces deux phrases ont beaucoup résonné en moi et m’ont ramenée à ma propre histoire.
Mourir pour quelqu’un : quoi de plus beau, de plus noble, de plus romantique ?
Je pourrais mourir pour mon enfant. D’ailleurs je le fais déjà, chaque jour.
Je ne suis pas encore morte, rassure-toi ! Il y a cependant en moi certaines choses que j’ai accepté (avec plus ou moins de douleur) de faire mourir. Je consens à ces deuils et à ces renoncements pour donner plus de place à une autre vie, plus importante à mon sens que certaines facettes de la vie que je me suis construite.
J’accepte donc ces « morts » pour mon enfant : « je pourrais mourir pour mon enfant ! ».
Quels sont ces morts, ces renoncements ?
Tu as sans doute renoncé à ton sommeil pour nourrir ou rassurer ton enfant. Tu as passé des nuits blanches aux urgences pour lui.
Tu lui as peut-être offert entre autres :
– un peu de ta santé,
– ta silhouette élancée,
– ton ventre plat et lisse,
– ton visage sans ride d’inquiétude,
– ta vie sociale pendant un temps,
– ta dignité en arrivant à ton entretien avec une traînée de bave sur l’épaule de ta veste,
– une promotion professionnelle (ce n’est pas qu’à cause de la bave, sois en certaine),
– ton budget vacances pour qu’il fasse un stage de tennis,
– ta grasse-mat (pour l’emmener au stage de tennis),
– ton chemisier blanc fétiche avec une tache de purée de carotte qui ne part pas.
Et surtout, pour lui, tu as renoncé à une part de ton insouciance.
Ces morts et ces renoncements n’ont de sens que par le surcroît de vie qu’ils permettent.
Nous nous décentrons pour choisir le bien de l’autre et dire « oui » à la vie de celui ou de ceux que nous aimons. C’est une joie profonde. La joie de donner, de se donner.
Avant la joie, il y a souvent la douleur, les larmes, la résistance qui épuise.
Une partie de mon être crie ou pleure : « non, je ne veux pas mourir ! » alors qu’en fait, elle est déjà moribonde. Elle n’attend que mon consentement pour renaître à une nouvelle forme de vie.
Parfois le regret est là. La comparaison n’arrange rien. Il y aura toujours :
– celle qui rentre dans son jean en sortant de la maternité (pas de renoncement à sa taille de guêpe),
– celle qui a des parents qui sont disponibles pour leurs petits-enfants (pas de renoncement à ses RTT),
– celle qui a des enfants qui obéissent (pas de renoncement à sa « zen attitude » et à sa dignité dans la rue),
– celle qui a un conjoint hyper investi (pas de renoncement aux week-ends entre copines),
– celle qui a un salaire XXL (pour ça tu te rassures en te disant que l’argent ne fait pas le bonheur, même s’il y contribue un peu…),
– et celle qui a un anticernes hyper efficace (pas de renoncement à sa bonne mine après une nuit de gastro familiale).
Mais surtout il y a toi, qui avances par amour de la vie et de ton enfant.
Maintenant « il faut que j’apprenne à vivre, pour eux », me disait cette Fabuleuse en parlant de ses enfants.
À vivre pour eux, mais aussi à vivre, pour eux.
La virgule a son importance.
Comme elle, je veux leur transmettre l’amour de la vie, aussi imparfaite soit-elle. Je veux qu’ils sachent la goûter, la savourer et surtout se sentir vivants.
La seule chose que je puisse faire est de leur montrer le chemin. L’enfant imite !
À moi de me retrousser les manches pour apprendre à vivre, à aimer la vie que j’ai, avec ses imperfections, à chercher ce que je peux en faire de beau. Comment devenir actrice de ma vie et ainsi choisir de ne pas subir un quotidien qui me dépasse ?
Pourquoi suis-je parfois — ou souvent — dans la lutte contre ce que la vie m’apporte ?
Ce chemin semble aisé pour certains et ardu pour d’autres. Ce serait si simple de pouvoir prendre la vie d’une autre.
Nous nous construisons souvent une image de la vie que nous voudrions. Sa représentation est influencée par la société ou par les autres. C’est l’image du couple idéal, d’un style de vacances, d’un profil de carrière, d’une apparence vestimentaire, d’un self-control total…
Nous essayons d’y coller et de l’entretenir au mieux, mais nous n’y arrivons jamais. Et nous avons honte de ne pas y arriver.
Nous voulons bâtir nous-même notre vie en nous fondant sur ce que nous estimons être le bonheur parfait.
Chère Fabuleuse, tu es unique. Il te faut donc du « sur mesure ».
Tu ne peux pas être heureuse en cherchant à devenir « comme » une telle que tu admires.
Tu peux t’inspirer de sa façon de développer ses talents. Tu seras toujours toi, avec la fabulosité qui t’est propre, tes qualités (et peut-être tes tout petits défauts, comme tout le monde ;)).
Tu sais que tu es vivante, que la vie est en toi. Tu te poses peut-être ces questions :
Quelles sont donc les barrières qui empêchent cette vie en moi de jaillir ?
Que vais-je faire de moi ? Qui suis-je ?
Celle que tu es vraiment est cent fois mieux que celle que tu aimerais être. Tout simplement parce que c’est toi.
Te connaître et t’accepter comme tu es constitue le travail d’une vie.
Les professionnels de l’écoute (psychologue, thérapeute ou coach) sont là pour te guider dans la compréhension d’émotions désagréables que tu trouves trop envahissantes. Ils peuvent t’accompagner pour trouver un sens à ta vie, saisir la valeur de tes qualités et faire jaillir ta confiance en soi.
Je l’ai fait : ça change tout !
Chère Fabuleuse, chaque renoncement auquel tu consens est un lâcher-prise salutaire : il t’invite à ne plus te cramponner à ton plan et à accueillir la réalité et ses imperfections. Ce n’est pas confortable au début. C’est juste accepter que la vie ne soit pas telle que tu la rêves.
Je ne conseille pas de renoncer à tes combats pour défendre tes valeurs, mais de mener ton combat dans un monde bien réel, où tu as toute ta place.
Faire mourir tes principes c’est aussi accueillir ton enfant comme il est, et non comme tu aurais rêvé qu’il soit.
Faire mourir l’image à laquelle tu voudrais correspondre, c’est laisser émerger la Fabuleuse unique que tu es. C’est celle-là que ton enfant aime, une maman imparfaite et aimante.
Alors, qu’as-tu déjà donné pour ton enfant ? Et qu’as-tu reçu ?
Savais-tu qu’à travers les mails du matin, l’équipe des Fabuleuses te propose une piqure de rappel pour te rappeler de ne pas oublier de prendre soin de toi, respirer un grand coup et te souvenir de ton cœur qui bat.