Spoil : toi non plus, tu ne vas pas devenir fabuleuse. Déso, mais pas déso ! 😉
Il y a quelques années, une de mes plus proches amies, me voyant dépassée lors d’un événement familial que j’organisais chez moi, m’a gentiment suggéré de faire appel aux services d’un coach pour apprendre à m’organiser.
Ce conseil a eu sur moi l’effet d’une bombe, rouvrant mes cicatrices, réactivant mon manque de confiance en moi et déclenchant une colère silencieuse, après tous les efforts que j’avais déployés pour que tout soit parfait en ce jour de fête !
Alors oui, depuis la veille, mes copines me voyaient courir partout pour finir les préparatifs. Il n’y avait que moi pour croire que mon stress était canalisé, du moins camouflé. Oui, c’est vrai, je n’avais rien prévu pour nous et la douzaine d’amis qui dînait à la maison après la fête. J’y avais bien sûr réfléchi, mais j’avais relégué mon choix à plus tard, tant mes idées me semblaient médiocres ou inadaptées. Pour ce que j’aurais rêvé cuisiner, il m’aurait fallu du temps dont je ne disposais pas. Le soir même, je n’avais rien sur le feu.
Mes amies m’ont alors suggéré de cuisiner des spaghettis à la carbo dans une marmite et se sont occupées d’acheter rapidement les ingrédients manquants à une petite supérette encore ouverte ce dimanche soir. « Quelque chose de simple et rapide te prends pas la tête ! ». Cela n’avait rien de compliqué, et pourtant, j’avais été incapable d’y penser toute seule.
J’ai souvent ruminé ensuite mon manque d’organisation et le conseil de mon amie…
La plupart de mes copines me semblaient bien plus organisées. Celles sans enfant, évidemment, avaient un intérieur nickel et joliment décoré d’objets fragiles. Elles ne se retrouvaient jamais à court d’idées, de temps, ni de conseils (souviens-toi de la jeune femme sans enfant que tu étais !). Celles qui en avaient savaient mener leur famille : leurs enfants étaient obéissants et se tenaient bien sans qu’elles aient besoin d’élever la voix, elles trouvaient l’énergie pour que tout ou presque soit rangé à sa place. Elles cuisinaient toujours bien en avance, alors qu’il m’arrivait souvent de terminer le ménage et la préparation du repas à la dernière minute et de filer sous la douche à l’heure où les invités sonnaient.
J’aurais pu faire un classement de mes amies de la plus organisée et ordonnée que j’admirais tant, à celle qui ne devait pas l’être bien plus que moi.
Comparaison, jugement…
Quelques semaines après le Carbonaragate, j’étais bien décidée à prouver à la première occasion que je n’avais pas besoin d’un coach. Comme beaucoup, je suis entrée dans le développement personnel par la route du « pas assez ». J’étais perdue dans la forêt de la culpabilité, dans laquelle errent souvent les femmes qui, comme moi, n’ont pas la force de bousculer leur vie, mais ne savent pas se satisfaire de celle qu’elles ont, cette vie qui n’est pas celle qu’elles avaient autrefois idéalisée, mais qu’elles ont construite au gré des circonstances, des tempêtes, des branches tombées sur le chemin. J’ai découvert un panneau « Prends-toi en main, les autres y arrivent bien, elles » et j’étais fermement décidée à le suivre.
Avec cette petite aigreur à l’estomac, j’ai dévoré tous les articles traitant de l’organisation du quotidien qui me tombaient sous la main, sans oublier ceux qui feraient de moi la maman parfaite que je devais absolument devenir pour mes enfants.
Sur cette montagne de la maternité, je me suis transformée en Sysiphe.
Le mythe raconte que Sysiphe est condamné, chaque jour et pour l’éternité, à pousser un rocher jusqu’en haut de la colline, qui en dégringole inévitablement avant de parvenir au sommet.
Dès que je grimpais, sur l’échelle de « la maman qui gère », quelques marches nommées « organisation », « minimalisme », « gestion des émotions », je redescendais aussitôt, sonnée par la masse de compétences et d’énergie qu’il me fallait réunir.
Et puis, un jour, j’ai découvert le mail du matin d’Hélène Bonhomme, comme un petit shot d’oxygène que je lisais en m’extirpant tant bien que mal de mon lit. J’ai assisté avec des copines collègues à un spectacle qu’elle donnait dans ma ville, où elle décrivait si bien mon quotidien, la montagne de linge qui n’en finissait jamais, les réunions dans ma tête. C’est aussi ce soir-là que j’ai entendu parler pour la première fois de sa formation : « le Village ».
Le confinement a débuté et moi je me suis accrochée à cette bouée de sauvetage :
j’allais devenir fabuleuse !
Il se trouve que, petit à petit, au cours de ces dernières années, j’ai appris et mis en pratique différents outils qui ont changé pas à pas des choses dans mon quotidien et j’ai aussi découvert que non, je n’étais pas devenue fabuleuse ! C’est cette bonne nouvelle que je veux partager avec toi aujourd’hui ! 😉
Aujourd’hui, je ne suis pas devenue une meilleure version de moi-même.
Être fabuleuse, ce n’est pas devenir moins imparfaite. Ce n’est pas devenir plus organisée, moins exigeante, plus patiente, plus positive et plus confiante. Ce n’est pas devenir mieux, c’est voir que l’on est déjà assez.
Je suis fabuleuse, même quand ma maison n’est pas rangée, même quand le ménage est approximatif, même lorsque je suis tête en l’air et prends la mauvaise direction en voiture, car je suis encore dans l’émotion de mon dernier rendez-vous, même lorsque je procrastine, même quand je dis quelque chose d’insensé et que je ne m’en aperçois qu’ensuite, avec honte, même quand mon enfant se comporte mal en public et que je me sens jugée, même les jours où j’ai crié sur ma famille, alors que ce n’est pas DU TOUT ce que ferait la version idéale de moi-même que j’espérais devenir.
Et pourtant, j’ai fait du chemin. J’ai appris à accueillir mes imperfections, à m’accueillir moi, cette personne imparfaite, rarement ponctuelle, un peu flemmarde, pas très ordonnée, parfois colérique, qui aime beaucoup parler de moi (tu l’avais deviné, non ?!), qui aime m’isoler dans le silence, tout en revendiquant un besoin de connexion et de partager plus de sorties et de bons moments avec mes proches et amis. C’est toujours moi qui dors à côté d’une tour de Pise de livres à lire, que j’ai achetés en quelques secondes et qui trônent pendant plusieurs mois sans être jamais terminés, voire jamais commencés.
Sur mon chemin dans le Village, j’ai appris à m’aimer telle que je suis.
En acceptant que je ne serai jamais cette version idéale de moi, j’ai aussi accueilli totalement l’imperfection de mes enfants et j’ai enfin complètement accepté mon aîné extraordinaire, juste comme il est, sans avoir en tête qu’il finirait par cocher une liste de progrès « à faire ».
C’est en observant l’amour inconditionnel que je porte à mes enfants depuis que je sais qu’ils grandissent dans mon ventre, en découvrant les merveilles qu’ils sont, malgré leurs bêtises, malgré la torture des nuits hachées, les traces creusées sur mon corps, les angoisses qui m’ont burinées, que j’ai appris à m’aimer.
Je les aime inconditionnellement malgré le « terrible two », le « fucking four », la « pu… naise de crise d’adolescence » qui nous attend et qui sera la preuve qu’ils grandissent bien et s’autonomisent. Je les aime sans condition en dépit de cette patience et de ce courage que cela me demande, voire de cette abnégation dont j’ai dû faire preuve, malgré ce miroir pas toujours valorisant qu’ils m’ont tendu.
Je leur porte un amour inconditionnel, je veux qu’ils se sentent forts, aimés, qu’ils aient confiance en eux, qu’ils s’aiment inconditionnellement. Et je sais que les enfants apprennent bien plus par l’exemple que par les jolies paroles qu’on leur répète.
C’est pourquoi j’ai décidé de m’aimer inconditionnellement, pour eux.
Tout comme le dit Hélène Bonhomme, « l’amour n’est pas une conséquence, l’amour est une cause. »
Et bien j’ai envie de rajouter que
« la fabulosité n’est pas une conséquence, la fabulosité est une cause. »
Tu es déjà fabuleuse, Hélène Bonhomme et son équipe vont « juste » (et c’est énorme !) te tendre un miroir et t’encourager à tourner la tête vers ton reflet pour voir comme tu es déjà fabuleuse, comme tu es déjà assez.
Être fabuleuse, c’est juste être soi. Pas avoir plus, ni devenir plus.
Mais découvrir qu’on est déjà fabuleuse, c’est ouvrir la porte à un amour inconditionnel pour soi-même (qui ne dépend donc pas de ce qu’on a fait ou dit) et donc pour les autres. Tout est déjà là. Tu es déjà fabuleuse. Tu ne vas pas le devenir, tu n’as rien à faire pour le devenir. Tu vas te regarder et te voir. Voir la fabuleuse qui est en toi.
Et quand, petit à petit, tu découvriras combien tu l’es déjà, je te garantis que ton quotidien va devenir de plus en plus extraordinaire !
Je t’avais dit que c’était une bonne nouvelle ! Je ne suis pas devenue fabuleuse. Ces dernières années, j’ai appris que je l’étais déjà.
Tu ne vas pas devenir fabuleuse. Tu es déjà fabuleuse !
J’espère que tu te sentiras encouragée à être totalement toi, rien que toi, simplement toi, qui es déjà fabuleuse, et à te regarder comme je te vois.
Tu peux commencer en te disant, devant ton miroir : « Je suis fabuleuse, un point c’est tout. Je suis fabuleuse, et ça change tout. »
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Emilie-Anne.