Je n’ai jamais été une grande passionnée. Je n’ai jamais pu dire : « ma passion, c’est le basket, le ski, le violoncelle ou la philatélie ». Tout au plus, je dirais que je me suis passionnée pour Harry Potter, dont la lecture a accompagné mon adolescence (je fais partie des privilégiés qui avaient le même âge que les trois protagonistes, la classe !) et qui est encore présent par moment dans mon imaginaire et mon quotidien.
Mais non, je n’ai pas une passion, un truc que je fais depuis toujours et qui me définit en profondeur…
…une activité particulière à laquelle je peux revenir dans les moments troubles de ma vie et qui me permet de remonter la pente.
En conséquence, quand je me demande ce que je pourrais faire dans ma vie de tous les jours et qui me ressourcerait, je me sens démunie. Pourtant, la liste des possibles est longue : marche, course, méditation, lecture, mandala, observation de la nature, sport, etc.
Tout ça, c’est bien, c’est sympa.
Ce n’est pas que ça ne me plaît pas. Au contraire, j’aime volontiers faire un peu de tout (sauf le mandala, j’avoue, ça je n’ai pas accroché du tout). Mais dans le fond, ça ne m’attire pas non plus. Ça ne me donne pas envie. J’ai essayé, un peu de marche par-ci, de la méditation par-là. Toutes ces choses qui semblent si bonnes pour la santé, physique et mentale, ça sonne bien par principe ! Alors j’ai tenté. Mais voilà, ça n’est pas pour moi, ça n’est pas mon truc à moi.
Ça me fichait une telle pression à chaque fois que j’entendais d’autres mamans parler de ce qu’elles faisaient dans leur temps pour elle… Moi aussi, il fallait absolument que je trouve une activité ressourçante bonne pour la santé, sinon ça ne pouvait pas mériter vraiment le qualificatif de “temps pour moi qui me fait du bien”.
Alors j’ai essayé, plein de fois.
Balade en forêt, méditation, marche rapide. J’ai lancé la machine, j’ai apprécié.
Et puis, après 2 ou 3 essais, la motivation partait. Je n’en avais plus tant envie que ça.
Alors je me trouvais nulle, pas persévérante, je m’en voulais de ne pas y arriver, alors que c’était sensé être pour moi bien ! Bonjour l’autoflagellation contre-productive en tout point…
Et puis, il y a quelques mois, un peu par hasard, j’ai refait un puzzle.
Comme à chaque fois, le bonheur, la détente, le bien-être. Pas juste en surface, pas juste dans l’instant. Mais en profondeur, sur la durée. Et surtout, l’envie de recommencer, encore et encore !
Alors j’ai décidé d’accepter ça, d’accepter que mon truc à moi, c’est le puzzle. Peu importe si ça semble ringard, si ce n’est pas le truc cool qui est partagé partout sur les réseaux sociaux, si ça ne me fait pas bouger physiquement et même si ça alimente ma sédentarité. Peu importe tout ça, parce que vraiment, ça me fait un bien fou, de faire des puzzles !
Ça me ressource de mettre des pièces là où elles vont, chacune à leur place, sans doute possible ; d’arriver à la fin d’un projet dans un temps finalement assez court, et sans équivoque quant à la possibilité que ce ne soit en fait pas tout à fait fini ; d’avoir une tâche bien définie, bien cadrée, et qui ne me demande pas d’effort monumental, si ce n’est d’être pleinement dans ce que je fais, au moment où je le fais.
Ça me fait un bien fou de faire de l’ordre, tout simplement.
Il m’est arrivé plusieurs fois ces derniers temps, quand je partageais les photos des puzzles que j’avais terminés sur les réseaux sociaux (parce que j’en tire quand même une certaine fierté, faut l’avouer :P), qu’on me dise : « Waouh, quelle patience, je pourrais pas ! ». En fait je crois que si c’est facile pour moi, si je peux y passer des heures sans être lassée ni déconcentrée, c’est parce que c’est vraiment “mon truc”, c’est vraiment ça qui me fait du bien, à moi. Et je ne me sens pas blessée que ce ne soit pas le cas pour d’autres ! Tout comme les balades dans la nature ne sont pas mon truc à moi 😉
Maintenant que j’ai compris et accepté cette réalité, j’ai décidé de mettre le paquet : la table de la salle à manger que nous n’utilisons que pour des grands repas de famille, est désormais dédiée au puzzle. Un puzzle y est installé en permanence, comme ça, pas besoin de réfléchir, que ce soit pour 5 minutes ou pour 2 heures, je peux le faire quand je veux ! Je suis allée jusqu’à m’équiper de tapis à puzzle en feutrine, parfaits pour rouler et ranger le puzzle en cours.
Bon, c’est vrai quand même que ce n’est pas toujours simple avec mes deux enfants en bas âge autour, j’ai quand même déjà perdu quelques pièces… mais pas grave, “fait vaut mieux que parfait” !
Et comme je suis plus détendue grâce au puzzle, je m’énerve moins contre eux quand ils y touchent.
Oui, je crois vraiment que le puzzle me permet d’aller beaucoup mieux, au quotidien, et d’avoir ma bulle à moi, pour souffler, même quand ce n’est que pour quelques minutes. Et ça fait toute la différence !
Et toi, chère Fabuleuse, as-tu déjà trouvé ce qui était ton truc, ton activité qui te fait du bien, ta passion ? Pas ce que tu crois devoir faire (et montrer que tu fais) pour aller bien, mais ce qui vraiment te fait du bien, au-delà de tout ce que peuvent penser les autres ?
Si tu l’as trouvé, bravo ! Vas-y à fond !
Et si tu ne l’as pas encore trouvé, ne désespère pas, je suis certaine que tôt ou tard, tu trouveras aussi ce qui te fait du bien, et tu pourras en retirer tous les bénéfices.