« J’aurais le temps »
J’ai pris un congé parental pour avoir plus de temps, moins de stress, plus de disponibilité.
Et au final, le temps court tout aussi vite, le stress est omniprésent, et ma disponibilité « mentale » laisse à désirer. Je n’ai le temps de rien faire !! Tu me prends tout mon temps, bébé.
Mais au fait, je ne disais pas que j’avais pris un congé parental pour toi ?
Je dois avouer que c’est aussi un peu pour moi…
Je pensais que j’aurais toute la journée pour faire ce que j’ai à faire, plus tout ce que j’ai envie d’autre. Mais une journée de travail passe bien vite, et quand papa est de
retour, je n’ai souvent pas fait « grand-chose ». Garder la maison à peu près rangée
est déjà une grande fierté, alors mes loisirs… ils reviendront.
Je suis frustrée pour moi, frustrée pour toi.
Car j’avais pris un congé parental pour bien m’occuper de toi, et en fait, je n’ai pas toujours la sensation de bien m’occuper de toi.
Mais si j’y réfléchis un peu… je me dis que je suis quand même là. Pas toujours bien disposée, mais quand même à tes petits soins. C’était une illusion de croire que je pourrais m’occuper de toi tout en faisant 1000 autres choses, mais à part ça, j’ai quand même le mérite d’avoir pris ce congé.
Avec ton père, on l’a choisit, on l’a fait, et on assume à peu près bien.
« Profite ! »
Je me demandais ce que voulaient dire ceux qui me conseillaient de profiter, parce
que « ça passe vite », « ils grandissent trop vite », tout ça…
Eh bien j’ai décrété que cela voudrait dire premièrement de faire les choses sans me plaindre :
- Ne serait-ce que changer une couche (alors que je l’avais déjà changé il y a
¼ d’heure), - ou garder un œil sur toi pendant que je fais la vaisselle,
- ou te tenir compagnie quand tu en as besoin (même si j’étais en plein pétrissage de pain… RAAAAH)…
- Arrêter de constamment râler parce que c’est prenant et usant, cette vie de maman.
Et deuxièmement, profiter, c’est te regarder :
- Au lieu de regarder ce que j’ai à faire,
- au lieu de penser à autre chose en te berçant machinalement,
- au lieu de fixer les affaires qui trainent (et que j’aurais rangé en 2/2 si t’étais pas là…).
- Te regarder toi. Quand tu dors, quand tu joues, quand tu pleures, quand je m’occupe de toi.
Essayer de fixer des souvenirs. Pouvoir te dire, quand tu seras grand : « Je t’ai regardé
dormir, jouer, pleurer, rire ». Pouvoir te raconter que je me suis occupé de toi à
100%, et ne rien avoir à regretter.
Variante : t’écouter. T’écouter chanter de jolies petites chansons quand tu joues sur
ton tapis, ou dans la voiture (même si on discute avec papa)…
Tu n’as que 6 mois,
et je pourrais déjà avoir des tas de regrets, mais je choisi de ne pas en avoir. Je fais ce que je peux, au jour le jour. Et je suis là pour toi. Je le serai toujours.
6 mois plus tard, je relis ces lignes, je ne suis plus en congé parental… et toujours le
même combat ! 😉
Cet article nous a été envoyé par une fabuleuse maman : Marie-Eve Doriath