Dans quelques mois, je vais avoir 40 ans.
Pour certaines d’entre vous, un petit sourire nait au coin de la bouche en lisant ces lignes : « C’est loin déjà les 40 ans ! C’était la bonne époque… » Ou alors « C’est loin encore les 40 ans ! J’ai le temps. »
C’est marrant comme ces chiffres ronds ont le don de nous faire tourner en bourrique. C’est vrai ça, à 39 ans je ne me suis pas posé toutes ces questions.
Le bilan
Mais voila, c’est une étape !
Vous savez un peu comme quand on fait une grande randonnée et qu’on s’arrête dans des refuges pour se poser et contempler tout le chemin parcouru et celui qui reste à faire.
Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que je sais, avec le recul de ces années, ce dont je ne veux plus dans ma vie.
C’est un luxe acquis notamment lors du cheminement plus ou moins chaotique que j’ai pu faire ces 10 dernières années. Car, moi, la crise de la trentaine, j’ai sauté dedans à pieds joints.
L’année de mes trente ans, j’ai remis en question à peu près tout ce que j’avais bâti les années précédentes.
Un peu comme un bulldozer : on casse tout pour faire du neuf.
Mes choix
Là où certains préfèrent rénover de l’ancien, j’ai fait le choix de tout rebâtir pierre par pierre au risque d’être exposée quelques temps aux intempéries. Tout ceci fait partie évidemment de mon bilan : les choix que j’ai fait ! Ceux que j’assume et ceux qui me laissent un goût plus amer.
Mais ce que je peux dire, à l’aube de cette seconde partie, c’est qu’à coup sûr j’ai mûri.
Attention au départ
Cette étape a une saveur particulière. C’est comme si elle était à peu près au centre du parcours. Elle me permet d’admirer avec satisfaction tout ce qui a déjà été accompli avec persévérance, ténacité et quelques blessures récoltées sur les parties les plus sinueuses du chemin. Mais ce passage de la quarantaine m’amène également à poser inévitablement le regard sur la partie restante.
Suis-je prête ? Qu’est-ce qui m’attend ? Que d’aventures encore et d’inconnu !
Attention au départ ! Il y a tant de choses encore à vivre, voir, entendre, ressentir, découvrir.
Quand j’écoute mes amies qui ont franchi pour certaines l’étape suivante de la cinquantaine, j’ai une vague idée du parcours à venir. Certaines perspectives me réjouissent plus que d’autres, c’est évident.
Ma («vieille») carcasse
Je n’avais jamais vraiment pris toute la dimension de ce dicton jusqu’à récemment : « Qui veut voyager loin, ménage sa monture »
Mais force est d’admettre que les lendemains de fête, je me sens moins pêchue au matin qu’il y a quelques années. Le temps (et les enfants) ont laissé quelques traces.
J’ai beau « rester jeune dans ma tête », faire une activité physique et manger plus équilibré… certains jours mon corps se charge de me rappeler qu’il me véhicule depuis quelques décennies.
Oui oui, je sais… je vous entends déjà, mesdames mes aînées ! « Et ben, si elle dit ça déjà aujourd’hui ! Qu’est ce que ce sera dans 10 ans ! » 😉
C’est un constat, voilà tout ! J’ai conscience qu’aujourd’hui ma (« vieille ») carcasse a besoin que je lui témoigne un peu plus de respect et d’attention que par le passé.
Plus d’attentions, de suivi, de douceur….par la force des choses finalement, plus de bienveillance avec moi-même.
La fleur de l’âge
Mais voilà surtout, chère Fabuleuse, comment je vois ma quarantaine qui approche.
Je la ressens comme l’étape de l’épanouissement d’une fleur qui arrivée à son éclosion peut enfin exprimer toute sa palette de couleurs.
Parmi les à côtés de ma quarantaine, il y a notamment mes enfants qui grandissent et c’est vrai, avec eux, certains soucis mais….certaines libertés aussi. L’heure est venue de pouvoir explorer à nouveau un temps si précieux que je redécouvre à mesure que mes bébés ont moins besoin de ma présence.
Alors, je veux choisir de profiter de ces moments si particuliers où le parfum de la vie, ses couleurs faites de petits plaisirs simples mais si vrais au quotidien sont bel et bien là, accessibles plutôt que de songer à tout ce qu’il a fallu pour y arriver où à ce qui adviendra après.
Je crois, chère Fabuleuse, que chaque étape est comme un point de vue culminant sur lequel nous pouvons nous percher pour regarder en avant ou en arrière avec un regard propre à chacun.
Le tout étant, à mon sens surtout, de profiter de chaque moment du voyage.