J’ai un côté princesse… J’aime ce qui est épuré, beau et propre. Et alors ? J’assume.
Ceci étant posé, des défis, il y en a eu à la pelle depuis que j’ai donné la vie. Entre vomi et cacastrophes débordantes, peinture à doigts et crasse innocente, la princesse en moi a été servie !
« Fais de la cuisine avec tes enfants ! », « Sors la peinture ! »… Matériel déballé, liste de corvées rallongée.
Ma princesse intérieure tombant en dépression chaque fois que son avant-bras restait collé sur la toile cirée, j’ai cédé. J’ai glissé. Je suis devenue une princesse dégoûtée.
Oh et puis entretenir une princesse, ce n’est pas gratuit !
Il faut lui faire découvrir de grandes tables, la faire voyager dans des hôtels raffinés, choyer son corps avec huiles et parfums, la vêtir avec soin. Et je l’ai bien senti : à 5 dans la tribu, plus rares sont les vacances royales…
J’ai mis le porte-monnaie au régime, et j’ai cédé. J’ai glissé. Je suis devenue une princesse résignée.
Maintenir l’ordre et la propreté avec des marmots qui mangent leur tartine en marchant, c’est du haut niveau. Je la vois encore cette coquine, avec son regard malicieux du haut de ses deux ans, déroulant toutes mes pelotes de cachemire dans la cuisine. La petite dernière riait fièrement alors qu’elle grignotait ma couronne avec ses dents de lait.
Alors j’ai cédé. J’ai glissé. Bonjour, princesse dépitée !
J’ai mis du coton sur mes aiguilles. J’ai fait de la place dans ma maison, pour faciliter le rangement. J’ai viré les bibelots précieux. Fini, les chemisiers soyeux. J’ai laissé sombrer ma princesse intérieure dans un profond sommeil, pour sortir la peinture à doigts les jours de soleil.
Alors j’ai compris. J’ai agi… Bienvenue, princesse adoucie.
Elle a su fermer les yeux sur les miettes pour ouvrir son cœur sur les moments chouettes. Voir les enfants rire, créer, apprendre et jouer. Parfois, elle se réveille et fulmine, lutte et se rendort.
Princesse un jour, princesse toujours.
Alors à défaut de vivre dans des palaces et des maisons-musées, j’essaie de mettre de la joie dans mon foyer. Je n’y arrive pas toujours, c’est la vie : ça s’appelle l’humilité.
Entre nous, ma princesse, je l’aime bien quand elle veille avec soin à l’harmonie de la maison. Et parfois, le soir, c’est en secret que je la laisse se prélasser dans son bain, de rose et de jasmin.
Ce texte nous a été transmis par Lise, une fabuleuse maman thérapeute et créatrice du podcast « La voix de la chouette ». Retrouve-la sur son site !