Est-ce que je m’aime ?
Il y a quelque temps, j’aurais eu tendance à répondre non à cette question… Les raisons étaient multiples et dépendaient de moi, de la vision que j’avais de moi, de mon ressenti…
Des phrases telles que :
« je ne passe pas assez de temps avec mes enfants »,
« je ne cuisine pas assez équilibré »,
« ma maison n’est pas assez propre et rangée »,
« je ne suis pas assez intelligente, intéressante, cultivée »,
« je ne suis pas à la hauteur de mon mari »,
« je ne mérite pas d’être entourée »,
« les autres sont mieux que moi »,
« je crie trop »,
« je fais trop confiance et je me fais toujours avoir » me hantaient.
Qu’est-ce que j’ai pu me répéter tout ça, dans ma tête ! Et parfois même bien pire, avec des mots que je n’ose partager ici.
Je me voyais grosse, les kilos de la grossesse s’étant installés confortablement ; moche, l’acné ayant repris possession de mon visage grâce à mes amies les hormones… Mais, même sans cela, je n’étais jamais bien ni dans ma peau ni dans mon corps ni dans ma tête.
Je ne m’aimais tout simplement pas, ne m’acceptais pas telle que j’étais, préoccupée par ce que je pourrais être sans me donner les moyens d’y parvenir, sans prendre en compte qui j’étais et sans voir tout ce qui brillait déjà en moi, malgré tout.
Je ne m’aimais pas, et je ne pensais pas mériter de prendre soin de moi.
Au-delà du temps que cela nous vole, de la culpabilité que cela engendre, je pense aujourd’hui que le manque d’amour pour soi nous mène à la négligence de soi.
Notre culture cultive aussi cette vision des choses en nous susurrant que s’aimer, c’est être égoïste, égocentrique, nombriliste, arrogant…
Que des adjectifs péjoratifs, n’est-ce pas ? Qui a envie d’être pris pour un égoïste, un égocentrique, un nombriliste, un arrogant ? Ce sont les gens qu’on n’apprécie pas qu’on définit ainsi. On en vient donc à penser que s’aimer, c’est mal !
Or les arrogants, les nombrilistes, les égocentriques s’aiment, oui… mais de la mauvaise manière ! Ils s’aiment au détriment des autres, sans les prendre en compte, en se sentant supérieurs.
Amour de soi, mépris de l’autre, l’amalgame fonctionne à plein régime et le mal est fait.
« Tu t’aimes, tu te trouves jolie, intelligente… ça va, les chevilles ? » imagine-t-on facilement entendre dans une conversation.
Et pourtant…
S’aimer, c’est primordial !
Oui ! Je le dis haut et fort, s’aimer est de la plus haute importance et résout de nombreuses choses au quotidien, car c’est un boost puissant d’énergie et de confiance en soi.
Lorsqu’on s’aime, on est plus facilement fier de soi, on accepte nos failles, on culpabilise moins :
on perd donc moins d’énergie à s’autoflageller. On a confiance en nous, en nos choix, on va de l’avant avec plus de sérénité et de motivation. Et puis, on prend le temps de s’écouter, de se comprendre, de répondre à nos besoins.
On pige plus vite ce que nos émotions cherchent à nous montrer parce qu’on prend le temps d’analyser ce qu’elles ont à nous dire. On subit moins de frustrations, on monte moins dans les tours, on culpabilise moins d’avoir mal agi parce qu’on agit en répondant à nos besoins. On se sent bien finalement.
On s’aime, on se respecte ! Ainsi, on peut aimer pleinement nos proches.
Eh oui, à bien des égards, en acceptant nos failles, on cesse de les reprocher à l’autre… Car ce qui nous met en colère dans le comportement de l’autre, c’est bien souvent ce qu’on se reproche à soi.
Fais l’expérience ! Lorsque tu es en colère contre quelqu’un, que tu dis « je ne supporte pas quand il fait ceci, ça me met hors de moi qu’il me manque autant de respect, », etc. Redis la même phrase en changeant le « il » (ou le « tu » si cela s’est déroulé lors d’une dispute) en « je ». Cela devient alors : « je ne supporte pas quand JE fais ceci, ça me met hors de moi que JE me manque autant de respect. » Et observe ce que cela suscite en toi… Qu’est-ce que tu ressens ? De quoi te rends-tu compte ?
En t’aimant pleinement, tu prends toutes les cartes en main pour mieux aimer l’autre, que ce soit ton Fabuleux, tes enfants, tes amis, ta famille.
Cerise sur le gâteau, toi qui veux que tes enfants aient une belle vie, qu’ils soient épanouis et heureux, tu seras pour eux le meilleur des exemples.
Après tant d’années à se mépriser, comment faire pour apprendre à s’aimer ?
La tâche n’est pas simple, je te l’accorde. Cela va te demander de la patience, de la persévérance et peut-être même un peu de discipline. Mais le jeu en vaut la chandelle, je te le garantis.
Tu ne sais pas par où commencer et je te comprends.
Je vais donc te proposer plusieurs astuces (liste non exhaustive !) :
- Cultiver la fierté de soi plutôt que le « pas assez », en écrivant une chose accomplie chaque jour
- Écrire minimum 3 gratitudes par jour : ce pour quoi tu veux dire merci, ce qui t’a apporté de la joie, ce qui t’a fait plaisir… Donner un maximum de détails peut accentuer l’effet.
- Faire preuve de bienveillance envers toi : te parler comme à un ami et non comme à un ennemi.
- Te sourire dans le miroir chaque matin en appréciant le moindre détail que tu aimes sur toi.
- Prendre soin de toi, quelques minutes par jour, en faisant quelque chose qui te plaît (lire, écrire, dessiner, marcher…)
- Limiter les réseaux sociaux et la comparaison avec les autres.
- Parler de ce problème d’estime de soi à une personne de confiance.
- Consulter un professionnel, psychologue, thérapeute ou coach, si la tâche semble trop ardue.
J’ai testé tout cela et je peux t’assurer que cela fonctionne. Je n’y croyais pourtant pas au début. Mais petit à petit, j’ai senti les effets sur moi et sur mon entourage. Plus de sérénité, moins de disputes, moins de colère, plus de compréhension, plus de sourires, plus d’amour. Aujourd’hui, je peux le dire, je me sens bien, je m’aime.
Ce n’est pas une baguette magique qui supprime tous les aspects négatifs de ma vie, mais cela contribue fortement à du mieux dans mon quotidien.
