Diane Segard, comédienne et maman : “il faut se lâcher la grappe” - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Diane Segard, comédienne et maman : “il faut se lâcher la grappe”

diane segard
Margaux Leguern 16 janvier 2023
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Certaines d’entre nous l’ont découverte pendant le premier confinement : Diane Segard, 29 ans à l’époque, angoissait à l’idée de ne plus pouvoir monter sur les planches. Elle commence donc à poster de courtes vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles elle incarne des personnages hauts en couleur. Trois ans plus tard, ce sont 530 000 personnes qui guettent sa prochaine vidéo. 

Comme les mamans sont chez elle des personnages récurrents et qu’elle sait à merveille placer leurs petits travers sous la loupe de son humour parfois décapant, nous avons eu envie de mieux la connaître et de te la faire découvrir (si tu ne fais pas déjà partie de son fidèle fan club). 

Toutes les dates de sa tournée affichent déjà COMPLET, mais il faut rester à l’affût, de nouvelles dates s’ajouteront peut-être ! https://www.diane-segard.com/

Jeune maman

Vous incarnez des personnages de maman tout en restant très pudique sur votre propre vie de famille. Vous êtes maman vous-même ?

Oui, j’ai deux petites filles : une de cinq ans et une autre d’un an. La maternité est une expérience inspirante, qui nourrit mon écriture. J’ai aujourd’hui de la matière pour créer des personnages au bout du rouleau mais qui essayent malgré tout de faire de leur mieux. N’est-ce pas ce que nous, mamans, vivons : faire au mieux malgré la fatigue et le sentiment de culpabilité ?

Comment s’est faite votre entrée dans la maternité il y a cinq ans ?

Je me suis mariée plutôt jeune et nous avons désiré un enfant assez rapidement. Mais notre première fille a mis du temps à arriver. Ça a été un peu laborieux. C’était une période difficile parce que je voyais mes copines tomber enceinte et moi je n’y arrivais pas. Comme souvent, c’est quand on s’est lâché la grappe que ma fille est arrivée. Le psychologique a énormément joué, mais c’est comme pour tout : quand le mental est complètement libéré, qu’il n’y a pas de poids, pas de pression, alors généralement, tout va bien. L’arrivée de notre fille s’est faite très naturellement. Lorsque j’ai accouché, je ne me posais pas du tout de question au sujet du fait que j’allais me retrouver seule à l’hôpital avec elle. C’était un peu comme si je savais ce qu’il fallait faire instinctivement.

Est-ce que devenir maman a changé quelque chose dans votre métier de comédienne?

J’ai dû devenir un peu plus organisée, forcément, avec un petit être qui dépendait de moi. J’ai la chance d’avoir un mari incroyable sur lequel je peux m’appuyer. Il est un vrai soutien pour moi. Les choses étaient mises au point dès le départ, nous avions très bien communiqué avant l’arrivée de nos enfants : je ne voulais pas être mère au foyer et ma vie de comédienne était une nécessité pour moi. Nous nous sommes donc organisés en conséquence et à aucun moment le fait d’avoir des enfants ne m’a donc empêchée de faire mon métier. J’en ai besoin. 

Au moment où mon travail a été menacé, avec la pandémie, j’ai dû trouver une manière de le vivre malgré tout. Ces petites capsules vidéo me l’ont permis et mes personnages m’ont vraiment accompagnée. Je crois que le fait de m’épanouir dans mon métier me permet d’être une meilleure maman car je suis heureuse de retrouver mes filles quand je ne travaille pas. Le positif entraîne le positif, c’est un cercle vertueux.

Les personnages de mère que vous jouez ont un immense pouvoir déculpabilisant. En devenant maman, avez-vous ressenti le poids des injonctions faites aux mères ?

Oui, mais très vite, ma belle-sœur, qui avait des enfants, m’a dit : « Diane, on va te donner plein de conseils : n’écoute que toi. » 

Globalement, mon mari et moi ne nous sommes pas laissés trop influencer. On s’écoutait, nous. Peut-être aussi que les gens qui nous donnaient des conseils le faisaient bien et ne généraient pas de pression pour nous.

Il y a évidemment eu des petites phrases, comme « Ah bon, tu laisses ton enfant ? » quand j’allais régulièrement à Paris. On me faisait un peu sentir que je l’abandonnais. Mais, quand on est maman, il reste possible d’accorder de l’importance et du temps à sa carrière ! On peut aussi s’autoriser à partir deux jours se ressourcer. 

Devenir maman est un bouleversement. C’est magnifique, c’est merveilleux, mais on a le droit de dire que c’est dur. Et surtout, il n’y a aucune maman parfaite. Ça n’existe pas et heureusement d’ailleurs. Ma mère était incroyable mais elle n’était pas parfaite non plus et je la remercie d’avoir été ce qu’elle a été. L’objectif n’est pas d’être parfaite, mais juste d’être une maman présente et de faire son possible.

C’est rassurant pour vous d’avoir des retours de mamans qui se reconnaissent dans vos personnages ?

Complètement ! Ce que j’aime le plus jouer, ce sont les personnages qui nous font nous dire : « on dirait moi” ou “on dirait ma sœur/ma cousine”… Parfois,  je reçois des messages de mamans du style « Ta vidéo me fait du bien parce que là, c’est hyper dur. Je viens d’avoir un bébé, je suis complètement dépassée… ». Je vois tout à fait ce qu’elle peut traverser et avoir la possibilité de faire du bien à une femme qui se sent démunie dans sa maternité, c’est super motivant.

À l’heure où chaque décision éducative est prise très au sérieux et surtout au premier degré sur les réseaux sociaux, c’est presque courageux de faire usage d’humour. Est-ce que vous le ressentez comme ça?

L’éducation est un sujet très délicat en ce moment, c’est vrai, mais la plupart des gens ont compris que j’étais comédienne et prennent mes vidéos au second degré. L’humour permet de faire passer beaucoup d’émotions et même si ce que je dis peut être parfois un peu extrême, ce n’est jamais mal pris. Au contraire, même, ça permet aux gens de relativiser. 

Il y a deux catégories de personnes : celles qui saisissent tout de suite que c’est de l’humour et celles qui pensent que je suis vraiment ce personnage là. Alors il faut expliquer que c’est un sketch, que Garance n’est pas en face de moi et que je ne m’adresse pas vraiment à un enfant. 

Pour vous, est-ce que l’humour est un moyen de faire passer des messages ou c’est juste pour le fun ?

C’est un peu des deux. Parfois c’est intentionnel, parce qu’il y a des trucs qui me sont arrivés et j’ai besoin d’en parler. Comme je ne veux pas en parler en mon nom propre, parce que je ne sais pas le faire, j’utilise un personnage pour le dire. Et parfois, ce sont juste des situations qui me font rire.

Fini le café

Chez les Fabuleuses on dit souvent « quand maman va, tout va ». C’est ce qui ressort de votre expérience.

Oui, c’est vraiment ça. Si on m’avait dit que je ne pouvais pas continuer à faire mon métier de comédienne, j’aurais ressenti une vraie frustration et je pense que mes filles et mon mari l’auraient subie par contre-coup. Comme jouer me rend heureuse, je suis heureuse d’être avec mes enfants.

Au quotidien, quelle place a l’humour dans votre vie de maman?

Je ne dirais pas qu’on se fend la bûche tous les jours, mais c’est vrai qu’on aime rire en couple et avec notre fille la plus âgée. À cinq ans, elle reprend nos expressions et les petites phrases qui nous font rire. Elle commence à avoir son humour à elle et je vois qu’elle aime nous amuser. L’humour c’est hyper important, surtout en famille. La vie est quand même bien plus savoureuse quand on se marre un peu.

Un épisode de votre quotidien de maman qui vous a fait rire ?

Un jour, elle me regarde avec beaucoup d’intensité et me dit : « Maman, je suis Queen Bee« . Et pour moi, Queen B, c’est Beyoncé. Je me suis dit « mais comment elle connaît Beyoncé ? Je ne lui en ai jamais parlé”. Je n’avais pas du tout la référence : Queen Bee, c’est un personnage de LadyBug, son dessin animé préféré. Il y a plein de petits moments au quotidien mais celui-là m’a fait vraiment rire quand j’ai compris le quiproquo.

Trouver une place

Rire est bon pour la santé et la santé émotionnelle des mamans est l’une de nos missions principales. Quelle est votre ordonnance pour une bonne santé émotionnelle ?

Quand ça ne va pas, mon premier conseil est : parle ! Il ne faut pas garder ça pour soi. 

Mes deux remèdes préférés face à un moment difficile ou une journée vraiment naze et éprouvante sont :

  • prendre une douche ou un bain avec un savon qui sent hyper bon. 
  • regarder un bon film que j’ai déjà vu un milliard de fois avec des bonbons langues de chat et des roses des sables au chocolat au lait. Je trouve que ça a un côté “rassurant”. 

C’est important d’identifier ce qui nous fait du bien et de le faire vraiment. On peut aussi se faire des câlins à soi-même et se dire que c’est une période, que la vie est longue et que tout va bien aller

Êtes-vous un peu perfectionniste ?

Oh la la, pas du tout ! J’essaie de bien faire les choses mais non, je ne suis pas du tout perfectionniste. Pour vous donner un exemple : j’ai mis les serviettes de toilette dans une armoire. Elles sont mal rangées et, idéalement, je devrais prendre le temps de toutes les sortir et de les plier une par une. Mais je préfère faire autre chose donc je fais juste en sorte que ce ne soit pas trop dégueulasse. Je n’ai ni le temps ni l’envie de tout plier au carré.

Chez les Fabuleuses, on dit souvent « fait vaut mieux que parfait ».

Exactement. C’est déjà pas mal d’essayer de (bien) faire. Je crois qu’il faut se lâcher la grappe. Il faut juste donner le meilleur de ce qu’on a et aimer nos enfants très fort : c’est de ça dont ils ont besoin.

Est-ce que vous êtes fabuleuse?

Je pense qu’on est toutes fabuleuses. On fait toutes de notre mieux, et parce qu’on fait de notre mieux, on est fabuleuses.

Retrouvez tous les personnages de Diane Segard sur son compte Instagram (et fendez-vous bien la bûche, comme elle dit).



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Cet article a été écrit par :
Margaux Leguern

Margaux est rédactrice dans l’équipe des Fabuleuses depuis 2020. Littéraire et formée dans la communication, elle prend soin des mamans de la communauté, anime les réseaux sociaux, publie les articles, assiste Anna Latron pour les Fabuleuses Aidantes. En bref, elle participe à créer cet espace bienveillant où chaque femme peut être authentique et vulnérable. Elle croit qu’une maman qui va bien, c’est tout une famille qui va bien ! 

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