À chaque mariage où je suis invitée, j’ai cette curieuse impression d’être déguisée. Pas n’importe comment, je te l’accorde, un peu comme une Cendrillon qui aurait mis sa plus belle robe et qui paraît, du coup, un tantinet gourde et endimanchée. Pour chaque occasion, c’est toujours le même scénario : veille du jour J, je checke les tenues de mes enfants (et pour peu qu’ils soient dans le cortège, je me rends compte avec horreur et désespoir que j’ai totalement oublié d’acheter la paire de petites baskets blanches sans laquelle ils feront grâââve tache dans le cortège),
je sors la seule cravate encore propre de mon Fabuleux (et, au passage, je me demande si ça n’est pas d’ailleurs celle achetée pour notre mariage ?!). Quand les affaires de tout le monde sont prêtes, je m’assieds sur mon lit et regarde ma garde-robe.
Soupir.
« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? »
Il y a la robe tachée – par mes enfants, bien sûr – lors du dernier cocktail de mariage, celle dans laquelle je n’entre plus depuis plusieurs années déjà – la naissance du dernier ? – et qui est une méchante piqure de rappel à chaque fois que j’ouvre mon armoire, ou encore celle que j’ai déjà mise à tous les mariages de l’été dernier – mais qui reste quand même mon plan de secours. Et puis, sous une housse de plastique, il y a LA robe. Celle sur laquelle j’ai flashé il y a plusieurs mois mais que j’ai acheté un peu à contrecœur.
Au moment de passer à la caisse, cette petite voix prenait déjà sa place dans mon dialogue intérieur : « Achète-la, mais de toutes façons, tu ne la porteras jamais ! »
La robe en question est moulante / fleurie / colorée / décolletée / trop courte / trop longue.
Là, chère Fabuleuse, je te laisse rayer les mentions inutiles, car je sais qu’une telle robe occupe aussi ton placard.
Alors, je l’essaie, une fois encore, et me regarde dans le miroir. Je me trouve franchement pas mal. Pas mal du tout. Sauf que la petite voix reprend du service : « Tout le monde va te regarder bizarrement. » Ou : « Pas la peine de faire tant d’efforts, de toutes façons, les enfants vont la salir ! » Ou encore : « On voit clairement que tu n’as pas de poitrine, mais bon, si tu veux vraiment la mettre… »
Suite du dialogue…
« Tu ferais mieux de porter celle de d’habitude, au moins, tu passeras inaperçue. »
Voilà, chère Fabuleuse, la petite scène qui se joue chez moi chaque veille de mariage. Et voilà ma question pour toi, en cette période estivale : ton but, cet été, est-il de passer inaperçue ? Que personne ne te regarde « bizarrement » ? De porter des habits pratiques mais sans forme, des chaussures confortables mais sans charme ? De veiller à habiller joliment tes enfants tandis que toi, tu enfiles le premier tee-shirt qui te tombe sous la main ?
Je te pose la question car, il y a quelques jours, j’ai relevé un petit défi. Me moquer du regard des autres sur mon apparence et oser un truc qui me trottait dans la tête depuis longtemps : me couper les cheveux très courts. Au moment d’entrer dans le salon de coiffure, même petit dialogue : « Ça va faire mec » ; « Que vont penser les autres ? »… Et gnagnagna…la suite, tu peux l’imaginer.
Sauf que depuis que j’ai sauté le pas, je me sens libre. Libre de mes cheveux longs, déjà, mais libre aussi de ce que les autres peuvent en penser. Certains trouvent certainement cela trop court et pas assez féminin, mais en fait, je m’en fiche, parce que je me trouve très bien comme ça !
Et si, cet été, tu osais, toi aussi ?
Je ne te dis pas de t’acheter une robe coûteuse ou de passer directement à la coupe de Jean Seberg. Tu le sais, chez les Fabuleuses, on aime les petits pas, ces fameux « baby steps ». Je te donne quelques pistes pour oser des petites choses qui, je te le promets, feront beaucoup de bien à ton estime de toi et à ta bienveillance envers toi-même :
- Te vernir les ongles (et pas seulement pour un mariage)
- Plier un foulard fleuri et l’arranger dans tes cheveux pour sortir au marché (il y en a de très jolis agrémentés de fil de fer et qui forment une sorte de bandeau très féminin)
- Enfiler cette paire de talons que tu ne mets jamais
- Ourler tes lèvres de rouge à lèvres (pour une sortie le soir, déjà)
- Porter cette paire de boucles d’oreilles qui dort dans un tiroir parce qu’elle est très (trop ?) originale.
« Superficiel », me rétorqueras-tu peut-être. Je ne le pense pas. Autorise-toi à prendre soin de ton apparence : c’est un excellent remède contre le manque d’estime de soi.