Ce que les années m’apprennent - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

Ce que les années m’apprennent

Aurélie Gonzalez 10 octobre 2019
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Pas plus tard que cet après-midi, tandis que je profitais de la sieste simultanée des mes petites jumelles (ce qui n’arrive pas toujours.. !) pour étendre une flopée de bavoirs et autres vêtements riquiquis fraîchement lavés, j’observais ma jeune voisine sortir de chez elle.

Elle vient de passer le bac, elle est blonde comme les blés et belle comme un cœur, et elle sort, là, par cette belle après-midi d’été, en maillot et paréo, avec une serviette de plage à la main. « Bonjour Madame », me fanfaronne-t-elle.

Je t’en foutrais du Madame, moi mère de famille de deux enfants, 32 ans dans un mois, bloquée à la maison, et pas du tout libre comme l’air d’aller à la piscine chez des copains, un jeudi après-midi !

Mais, ma petite, ce que tu ne sais pas,

c’est que ça va bien mieux dans ma tête et dans ma vie aujourd’hui qu’il y a 14 ans !

  • À 18 ans, tu sors du chemin tout tracé du lycée, souvent tu ne sais pas où tu vas, tu ne sais pas qui tu es, mais tu tentes, sans trop de convictions. Professionnellement, tu ne sais pas du tout ce que tout ça donnera, mais bon il faut, alors on fait.
  • À 18 ans, tu vas avoir ton permis, et tu quittes peut-être le confort douillet du foyer familial pour ton premier studio : la gestion des factures, des échéances, des sous et tout le tralala en est encore à ses prémices, et tu découvres timidement ce quotidien fait d’impératifs.
  • À 18 ans, tu fais encore la guerre à ton corps, tu le trouves « trop » ou « pas assez », tu recherches l’approbation des autres pour un peu tout et n’importe quoi, de la couleur de ton rouge à lèvres à la hauteur de tes talons.
  • À 18 ans, tu ne sais pas si tes amitiés dureront éternellement, et tu fais parfois l’expérience des copineries sans lendemain, sans fond, et des relations décevantes.
  • À 18 ans, tu fais tes premiers choix, et ça te fait flipper de devoir prendre des décisions qui t’impacteront toi et ta vie future.

Avoir 18 ans, dans le fond, ça craint un peu.

Evidemment, je ne dis pas qu’à 30 ans on n’expérimente plus rien de nouveau : certains se mettent en couple, fondent une famille, achètent leur premier bien, s’installent dans une nouvelle région, choisissent de faire un break autour du monde, se reconvertissent professionnellement…

Et tout ça, avec toute l’excitation des nouvelles découvertes ! Mais à 30 ans, tu sais globalement qui tu es, ce à quoi tu aspires ; tu as des valeurs bien ancrées, et souvent tu as accepté ce corps qui t’accompagnera toute ta vie (oui, même avec ses vergetures et sa cellulite post-grossesse).

À 30 ans, tu as compris que tu pouvais choisir les gens qui t’entourent,

t’éloigner de relations toxiques chronophages ; que tu pouvais décider de ce qui était important pour toi, de ce que tu voulais faire de ce temps de vie précieux. Car oui, à 30 ans, tu as probablement aussi expérimenté le deuil ou la maladie, ce qui remet radicalement les pendules à l’heure et permet de faire le tri dans ses priorités.

Depuis mes 18 ans, il y a 14 ans de cela, les mois ont passé, les années, les études, les boulots, et les rencontres se sont enchainés aussi vite que des Flamby dans un concours de gobage. Et aujourd’hui, même si ce bel été, celui de ma voisine de 18 ans, ravive en mois une légère et douce nostalgie, je sais aussi qu’outre l’infaisabilité spatio-temporelle, je ne voudrais pas revenir en arrière, parce que :

  • Mon style hippie grunge de l’époque –baggys et baskets de skateboard- ne me manque pas
  • Les tourments du début de l’âge adulte, avec entre autre, la quête de soi, non plus
  • Pas plus que mes étés à bosser au MacDo
  • Ni mes complexes aujourd’hui relégués au second, voire au quinzième plan ^^

Non, je ne voudrais pas revenir en arrière, parce que voilà tout ce que j’ai fait ces dernières années :

  • J’ai rencontré mon Fabuleux
  • J’ai fondé une famille
  • J’ai appris à être moi, et à m’aimer comme ça
  • J’ai laissé tomber la carrière professionnelle fantasmée pour me rapprocher de mes aspirations réelles
  • J’ai emmagasiné un paquet de beaux souvenirs.

Plus heureuse à 30 ans qu’à 20 ? Très probablement.

Tu as 30 ans…ou plus ? N’oublie pas que tu es fabuleuse



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Cet article a été écrit par :
Aurélie Gonzalez

Maman trentenaire de jumelles nées en janvier 2018, Aurélie s’interroge sur tous les changements liés à la maternité, sous l’œil bienveillant de son Fabuleux depuis bientôt 10 ans. Logisticienne de formation et d’expérience mais littéraire de cœur, elle confie ses doutes, ses craintes, ses coups de gueule mais aussi ses bonheurs simples sur son blog personnel.
https://ohreillyandherself.wordpress.com

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