Ce que j’aurais aimé qu’on me dise avant que je devienne maman - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Ce que j’aurais aimé qu’on me dise avant que je devienne maman

deux mamans qui discutent
Myriam Oliviéro 24 mars 2023
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Parmi les mamans qui nous écrivent, et qui attendent un bébé, je remarque deux catégories : 

– d’un côté, celles qui se préparent à fond pour l’arrivée de leur bambin : cours de prépa, haptonomie, infusions aux feuilles de framboisier, massages du périnée, etc.

– de l’autre, celles qui ne préparent rien, ou presque, adeptes de la philosophie « advienne que pourra » et de l’improvisation.

Il existe même une troisième catégorie : celles qui se préparent au pire, ayant en tête tous les scénarios catastrophes racontés par leur entourage ou vus à la télé.

Quel que soit le style choisi, en fonction de la personnalité, des moyens et du contexte de vie, le but reste le même : accueillir, avec tout l’amour qu’un cœur est capable de contenir, cet enfant qui se prépare à naître et qui, après s’être fait une place dans notre corps, va se faire une place dans notre foyer. On est toutes d’accord sur ce point, il faut bien l’admettre :

nous n’attendons que du bonheur de notre progéniture en cours de fabrication.

Y a-t-il une façon idéale de se préparer,

un plan parfait qui prendrait en compte tous les paramètres et les aléas possibles et imaginables ? Au grand désespoir des fans d’anticipation et des angoissées en tout genre, la réponse est non… enfin, jusqu’à preuve du contraire. Certes, il est important et utile d’avoir un minimum d’informations sur les événements en cours et à venir, l’ancienne professionnelle en promotion de la santé que je suis ne pourra qu’abonder dans ce sens. Cependant, ma réflexion s’étant enrichie par la lecture de centaines de mails reçus dans la boîte mail des Fabuleuses…

…je constate que la réalité dépasse bien souvent l’anticipation — pour ne pas dire la fiction.

La réalité est la suivante : être enceinte, accoucher, allaiter, se lever la nuit, ça fait mal. Mais bon, à la rigueur, ça on le sait déjà. Ce qu’on ne sait pas, c’est à quel point nous allons être affectées, bouleversées, chamboulées, secouées… bref, tu comprends l’idée, chère Fabuleuse. 

Voilà, moi, ce que j’aurais aimé savoir avant de devenir maman : 

J’aurais aimé qu’on me dise que j’allais me sentir tellement vulnérable, comme à la merci de toutes les émotions qui débarquaient puissance 10 000.

J’aurais aimé qu’on me dise que je ne devais pas écouter tout ce qu’on me disait, mais plutôt faire le tri et surtout m’écouter moi, car je suis la mieux placée pour répondre aux besoins de mon enfant.

J’aurais aimé qu’on me dise que ma volonté seule ne suffirait pas à répondre à tous les besoins de mon enfant, d’autant plus qu’il exprimerait ces besoins par des pleurs et des mimiques indéchiffrables pour la débutante que j’étais, qu’il faudrait du temps pour comprendre et apprendre.

J’aurais aimé qu’on me prévienne des effets secondaires dus à un premier accouchement, notamment la douleur qui parfois s’installe quelque temps, là où je pense.

J’aurais aimé qu’on me dise que recevoir des visiteurs 24 heures après une césarienne, ou en plein baby blues n’était pas une bonne idée.

J’aurais aimé qu’on me dise que tout ça n’était que le début.

J’aurais aimé qu’on me dise que mon bébé allait prendre toute la place 24 heures sur 24 pendant des mois… et des mois, et que prendre une douche deviendrait un défi digne de Koh Lanta.

J’aurais aimé qu’on me dise que je n’allais pas retrouver mon corps d’avant, plus jamais, et que les crèmes anti-vergetures, en fait, ne faisaient pas de miracle — quoi, je suis la seule à m’être fait berner ?

J’aurais aimé qu’on me dise — et qu’on le dise à mon Fabuleux aussi — que notre sexualité allait prendre un méchant coup sur la caboche pendant la grossesse et après l’accouchement, pour des raisons à la fois physiques et psychologiques.

J’aurais aimé qu’on me dise que j’allais être poussée dans mes retranchements, pour le meilleur et pour le pire. Que ces petits me renverraient à qui je suis, au fond, et que ça ne me plairait pas toujours. Que je n’étais pas si calme et si patiente que je le croyais.

Maintenant, une question me taraude :

est-ce que je l’aurais écoutée, cette personne qui m’aurait dit tout ça ?

Pas sûr. Est-ce que, avant de faire le choix d’avoir un enfant, j’étais prête à l’entendre ? Non, certainement pas. Est-ce qu’une fois enceinte, j’avais envie qu’on me détaille la liste de toutes les crasses qui font partie du package ? Je ne crois pas. Est-ce qu’en approchant du terme, cela m’aurait aidée d’en savoir plus ? C’est possible et je ne peux qu’encourager les grands-mères, les grandes sœurs, les marraines, les sages-femmes et toutes celles qui sont passées par toutes ces péripéties, à partager leurs expériences, non pas pour infliger des conseils non sollicités et non adaptés, mais pour dire une chose, peut-être la seule chose que j’aurais aimé entendre : 

Tu vas y arriver.

Tu as le droit d’avoir peur et de te poser un milliard de questions. Tu as le droit de ne t’en poser aucune et d’espérer que tout se passe pour le mieux. 

Tu vas y arriver parce que tu as en toi des ressources insoupçonnées. Il y aura des hauts et des bas, des sommets joyeux et des ravins de solitude, des premiers pas victorieux chaque jour et de la fatigue à ne plus savoir quoi en faire. 

Mais tu es capable. 

Devenir mère ne se mérite pas, mais chaque femme qui en devient une est digne de recevoir honneurs et applaudissements. Tu n’es pas la meilleure, mais tu n’es pas la pire… Tu es qui tu es, avec tes forces et tes défauts, tes galons et tes casseroles. Et c’est très bien comme ça.

Tu vas y arriver.

Et si tu en doutes encore, que tu sois jeune maman, ou avec des « kilomètres au compteur », sache qu’Hélène Bonhomme a créé un petit remontant spécial maman : ça s’appelle le mail du matin, et ça te rappelle chaque jour que tu es fabuleuse — vraiment fabuleuse. Rejoins l’aventure et découvre un peu ce qui se cache sous ton capot : beaucoup de merveilles que tu ne soupçonnes même pas.



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Cet article a été écrit par :
Myriam Oliviéro

Infirmière de formation et diplômée en médecine tropicale, Myriam s’est orientée vers l’action médico-sociale auprès des publics démunis. Après un séjour de 2 ans en Afrique de l’Ouest, elle s’est investie en France dans différentes associations.

Mariée à un Fabuleux infirmier et pianiste avec qui elle a 2 garçons, elle a rejoint cette année l’équipe des Fabuleuses en tant qu’assistante de rédaction.

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