Cet après-midi sur la plage, les doigts de pieds en éventail (dans mes bottes 🙂) à regarder mes enfants jouer, je me suis dit que l’époque galère – belle aussi – mais galère quand même, était derrière moi. Et j’ai eu envie d’encourager mes copines et mamans de jeunes enfants, fatiguées et (quelques fois) découragées et à toutes celles qui se reconnaîtront.
J’ai connu l’épuisement de trois enfants rapprochés.
J’ai vécu la tête sous l’eau, la chape de plomb au réveil, les larmes d’épuisement en pleine nuit.
Ce sentiment que je n’y arriverais jamais, que c’était trop me demander, que je ne serais jamais à la hauteur. (De quelle hauteur parle-t-on d’ailleurs?)
Je n’en pouvais plus de parler langage bébé à longueur de journée, assignée à résidence avec si peu de vie sociale.
Bref : on était fou d’avoir fait 3 enfants en 3 ans et demi !
Je sais à quel point c’est difficile pour des mamans épuisées de voir plus loin que la journée qu’on s’apprête à vivre, seule à s’occuper de tout-petits.
L’unique défi de la dite journée était – pour moi – de réussir à obtenir quelques minutes pour prendre une douche TRANQUILLE (bravo à celles qui y arrivent !)
Et puis oui il y a le papa qui veut bien nous aider. Mais on ne veut pas trop lui en demander : il bosse et termine aussi une journée de travail chargée.
Nous, on n’a que ça à faire : s’occuper de nos enfants (et si c’était que ça !)
Et puis dès qu’on demande au papa de nous aider, on a l’impression bizarre et sans doute très féminine que ce n’est pas normal. Que c’est notre taff à nous puisque lui aussi a le sien.
On pense qu’on devrait être capable de tout gérer seule.
Et ça a l’air si facile pour les autres (wonder)mamans…
J’ai cru qu’elles y arrivaient toutes SAUF moi : mère incapable et indigne de l’être.
Ah, ces sentiments qui se confondent et se bousculent. Ces sentiments qui nous font croire qu’on n’aime pas suffisamment nos enfants alors que fatigue et épuisement maternelle ne veulent pas dire qu’il n’y a pas d’amour !
Pour celles qui se reconnaissent :
- Je vous promets que ça va aller.
- Je vous promets que ça va bien se passer.
- Un jour vous réaliserez que c’était normal. Normal d’être fatiguée .
- Que c’était normal. Normal d’avoir besoin d’aide.Que c’est bien. Bien d’oser le demander.
Les enfants grandissent et un jour vous verrez — en les regardant jouer sur une plage, en les regardant s’épanouir entre eux, se créer des histoires et des montagnes de souvenirs — que cette période d’apprentissage de la maternité, d’apprivoisement d’un tout-petit est passé …et qu’en vérité, ça s’est bien passé.
Qu’aujourd’hui vous les aimez autrement qu’en changeant leurs couches et en ne faisant que ça. Mais qu’à l’époque vous les aimiez déjà très fort et TRÈS BIEN.
Ce sera donc à votre tour d’encourager les autres mamans qui seront en train de vivre les mêmes sentiments que ceux que vous aurez traversés.
Aujourd’hui, je fais mes nuits (yes !), mes enfants sont moins malades que quand ils chopaient tout ce qui traînait, ils prennent (presque tous) leur douche seuls, on fait des soirées jeux de société, on discute sérieusement, ils font des blagues, leur spontanéité est délicieuse. On vit autre chose, c’est une autre étape.
Et cette étape aussi « va bien se passer »
Je n’ai pas la prétention de révolutionner vos vies par ce texte, juste vous dire que vous êtes de bonnes mamans, que ces temps que vous consacrez à faire vivre vos touts petits sont des trésors que vous amassez pour eux (et pour vous).
Ces petits êtres en construction deviendront un jour de belles cathédrales.
Même si la société ne le reconnaît que trop peu, sachez que toutes les mères du monde vous admirent et vous encouragent car toutes les mères du monde savent ce par quoi vous passez.
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Priscille Roquebert