Je pars travailler comme tous les matins en écoutant une émission de radio. L’animateur demande à ses invités le moment qu’ils sont impatients de vivre ce weekend. Je réfléchis et je me rends compte que rien ne me vient. Cela fait des mois que j’ai des douleurs au niveau du ventre. Je me sens nouée, bloquée, au point parfois de devoir rester coucher et de ne pas réussir à manger. J’ai perdu du poids.
Je ne sais plus pourquoi je me lève le matin :
pour jouer aux petites voitures avec mon fils pendant des heures, pour me battre avec lui pour qu’il s’habille, mange, prenne son bain. C’est trop dur ! Je n’en ai plus la force. Pourtant, je n’ai « qu’un » enfant. Mon mari s’en occupe beaucoup lui aussi. Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à gérer ce que des millions de femmes font chaque jour ? Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je me sens coupable, incapable, esclave de mon fils, prisonnière de ma vie.
Heureusement, je consulte un médecin qui va me permettre de rebondir :
« Vous faites un burn-out maternel », m’explique-t-elle.
Elle prend le temps de m’écouter, de me conseiller et en me regardant dans les yeux, pendant de longues secondes, elle me dit :
« Vous allez vous en sortir. J’en suis certaine. Cela va prendre du temps pour que vous puissiez assimiler de nouvelles façons de faire. Il y aura des périodes compliquées mais vous allez y arriver. J’en suis persuadée ».
Cette annonce m’a vraiment apaisée.
Je savais enfin ce qui m’arrivait et que je n’étais pas la seule dans ce cas. Mais il fallait maintenant entreprendre un véritable travail sur moi-même.
C’est pour cela que je te raconte mon histoire aujourd’hui. Pour te dire que tu n’es pas seule.
Toi aussi, chère Fabuleuse, tu es forte et tu vas y arriver.
Même si tu as l’impression que tu ne feras jamais disparaître ces douleurs qui t’assaillent, que tu ne retrouveras plus de plaisir à être avec tes enfants, que tu ne sais plus qui tu es, tu vas y arriver, j’en suis certaine. Parce que tu cherches des solutions, parce que même si c’est dur, tu avances. Parce que ce tunnel a une fin et surtout, parce qu’il t’emmène vers une renaissance.
C’est ce qu’un ami me fait comprendre lorsque je lui explique ma situation. Après m’avoir longuement écouté, il me dit :
« Je suis vraiment content de ce qui t’arrive. J’ai hâte de découvrir la personne que tu vas devenir. »
Cette phrase m’a désarçonnée – a-t-il bien compris ce que je lui ai dit !? – et finalement fait tellement de bien. Il avait tout compris. J’y repense souvent d’ailleurs quand je me sens à nouveau assaillie par les doutes. Car oui, c’est une période difficile dont on a l’impression qu’on ne sortira pas. Et pourtant. Tout ça n’est qu’une transition, un message pour nous amener, nous ramener vers nous, notre vrai NOUS. Avec la vie qui nous fait courir toujours plus vite, la société qui nous met une pression énorme sur les épaules, on finit parfois par se perdre.
C’est ce que j’ai compris aujourd’hui.
Il m’a fallu entreprendre une thérapie, prendre des anxiolytiques, me libérer de certaines croyances, me remettre en question et accepter que je n’étais pas invincible.
Mais, grâce à cette épreuve, j’ai pu me redécouvrir.
Si je suis allée jusqu’à l’épuisement, c’est parce que j’étais beaucoup trop dure avec moi-même.
Je voulais être parfaite.
Une maman parfaite qui se donne entièrement à son enfant. Jusqu’à en oublier qui j’étais, ce que j’aimais, mes besoins, mes envies.
Aujourd’hui, je commence à me reconnecter à moi-même. Je prends du temps pour moi sans culpabiliser. Je me lance dans de nouvelles activités. Je joue avec mon fils avec plaisir mais je le laisse aussi jouer seul sans me dire que je l’abandonne mais au contraire en pensant que je lui apprends à être autonome. Il me reste encore du chemin à parcourir, mais je sais maintenant qu’il me mène vers la vie dont j’ai toujours rêvé.
Alors, quand tu vis un moment vraiment compliqué, n’oublie pas que c’est transitoire et que tu avances vers celle que tu as vraiment envie d’être.