Ma sélection de romans “coup de coeur”, récents ou plus anciens, à lire cet été, sur la plage, dans un transat ou sur le quai d’un train…des livres à glisser dans sa valise ou à feuilleter dans les transports. Je vous garantis de fabuleux moments de lecture, autour de ces visages de femmes mis en lumière dans chacun de ces romans.
Bonne lecture !
Nell et Eva ont dix-sept et dix-huit ans. Inséparables, elles ont grandi comme deux jumelles dans une maison éloignée de tout, avec des parents profondément originaux et aimants. Mais ça n’est pas sur cette belle image d’épinal que débute ce roman d’anticipation magnifiquement écrit : Nell et Eva se retrouvent seules, sans leurs parents, sans électricité, sans contact avec un monde dont on ne sait pas bien quelle crise l’a frappé.
Tout ce que l’on sait, c’est que les deux jeunes filles font face, ensemble, à la solitude, à l’angoisse, à la nécessité de survivre et de garder l’espoir. Une ode à la liberté, à la résilience, à l’interdépendance et aux liens fraternels.
Juste après la Libération, Mathilde, jeune alsacienne, débarque au Maroc, fraîchement mariée. Lors de l’occupation, elle a rencontré un jeune soldat, Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Le couple s’installe près de Meknès : Amine y a récupéré les terres de son père, rocailleuses ingrates et essaie, tant bien que mal, de mettre le domaine sur les rails de la productivité afin de nourrir sa famille. Car Mathilde met très vite au monde deux enfants : Aïcha et Sélim.
Rapidement, la jeune femme, qui avait “fui” son Alsace natale pour tenter de se libérer d’un avenir tout tracé, se sent étouffée par un climat rigoriste, par sa solitude, par la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et par le manque d’argent. Son mari, lui, est tiraillé: marié à une Française, propriétaire terrien employant des ouvriers marocains, il est assimilé aux colons par les autochtones, et méprisé et humilié par les Français parce qu’il est Marocain. S’il est fier de sa femme, il en a honte aussi car elle ne fait pas preuve de la modestie ni de la soumission des femmes marocaines. Alors qu’Amine commence à récolter les fruits de son travail harassant, des émeutes éclatent, les plantations sont incendiées : le roman se clôt sur des scènes de violence inaugurant l’accès du pays à l’indépendance en 1956.
Ce livre – qui inaugure une série – pose la question suivante : comment une femme exilée, mariée à un homme musulman, Alsacienne à 100%, peut-elle trouver sa place ?
Eva fête ses 56 ans. Tous ses proches sont réunis chez elle, notamment ses enfants, Suzanne et Eric, son compagnon, Sven, et ses petits-enfants. Parmi les nombreux cadeaux qu’elle reçoit, un carnet décoré de roses de la part d’une de ses petites-filles. Ce journal intime occupera la plupart de ses nuits estivales, rythmées par le doux ronflement de Sven, un petit verre de vin sur le secrétaire. Au fil des nuits et des pages, Eva va se livrer et plonger au plus profond de ses souvenirs, certains particulièrement douloureux : ainsi, de son enfance à son adolescence, sa vie fut marquée par sa mère, femme froide et lointaine, dévalorisante, égoïste et qui n’a jamais montré d’amour pour sa fille.
Un roman captivant qui retrace l’itinéraire d’une femme forte peinant à combattre les démons du passé et qui, peu à peu, qui lève le voile sur un tabou absolu.
New York, 1940. Exclue de son école pour jeunes filles, Vivian, 19 ans, débarque avec ses valises et sa machine à coudre pour vivre chez sa tante. Elle quitte Clinton, dans l’Iowa, son milieu bourgeois et ses parents pour la grande pomme. En débarquant dans le théâtre de sa tante Peg, elle découvre une vie de bohème, sans chaperon ni horaire…et où la créativité a toute sa place. C’est une femme “libre” et pleine d’énergie qui se dévoile au gré de ses confidences à Angela, qui lui a écrit au début du roman pour savoir qui elle était pour son père. Tout au long du roman, on écoute Vivian nous raconter “son New-York”, personnage à part entière de ce roman qui met en scène des femmes attachantes, tour à tour fortes, vulnérables, pleines de vie, fatiguées, mais toujours battantes.
Une chorégraphie bien orchestrée par Elizabeth Gilbert, rendue célèbre par son livre Mange, prie, aime, mais qui – selon moi – n’atteint pas la même qualité romanesque, peut-être à cause d’un démarrage trop léger.
Et toi, chère Fabuleuse,
…qu’as-tu prévu de lire cet été ? N’hésite pas à nous partager ta liste de lectures de l’été…mais aussi tes coups de coeur !