4 incontournables pour un été apaisé - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

4 incontournables pour un été apaisé

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Tout en préparant les bagages pour notre départ en vacances, je dresse dans ma tête la liste plus ou moins longue des choses à prendre. Il y a les choses :

  • basiques qu’on oublie rarement,
  • inutiles qu’on prend chaque année,
  • essentielles à ne surtout pas oublier,
  • importantes mais qu’on peut encore racheter sur place si jamais,
  • celles qui relèvent de la catégorie « au cas où ».

J’ai ma méthode bien à moi.

Quelques phrases anxiolytiques comme « oui, dans les autres pays d’Europe, on peut acheter de la crème solaire », « on part juste 2 semaines » et le souvenir que « même si on oublie les slips, on trouvera bien un moyen de s’arranger (nous savons tous de quoi sont capables des enfants de 9-10 ans quand il s’agit de supporter l’odeur et la saleté)».

Dans ma tête, la liste se déroule par catégories et au fur et à mesure, je prends des notes sur un grand papier affiché sur une armoire bien en vue.

Une fois les bagages à main préparés (mégas essentiels quand on est longtemps sur la route pour ne pas avoir à vider le coffre pour trouver les couches), je passe en revue les catégories habituelles, sous forme de verbes (dont le contenu varie selon l’âge de mes enfants) :

Dormir, s’habiller, se nourrir, aller nager, s’habiller en temps de pluie ou de soleil (oui les vacances à la mer en Belgique ont profondément marqué ma manière de faire les bagages), se chausser, soigner les petits bobos… et puis, il y a encore et toujours la grande catégorie “s’occuper”.

S’occuper par temps de pluie, jeux de société pour les soirées avec les ados, au moins une enceinte bluetooth pour assouvir le besoin de musique des filles, quelques Legos pour la petite et des livres !!!! Des livres pour moi, une pile de livres pour moi ! Et chacun d’eux porte l’espoir absolu de temps seule pour lire tranquillement plus de 5 phrases à la suite. En posant ma pile de livres dans la valise, j’y ajoute une pincée d’attentes non exprimées, plus ou moins réalistes.

Et c’est probablement le point le plus sensible de nos valises : les attentes que l’on y place sans vraiment les confronter à la réalité et surtout sans les exprimer aux autres. Il y a les grasses matinées espérées, les balades en montagnes de plusieurs kilomètres que tout le monde aimera tant (ou pas), les livres qu’on aura enfin le temps de lire, les soirées au clair de lune, les moments seule, l’harmonie familiale et j’en passe…

Moi aussi j’en ai mis, des attentes dans ma valise.

Mais en plus de le faire sans consulter le reste de la famille, j’avais le rêve secret que mes enfants et mon mari les devinent sans que je n’ai à dire à voix haute ce que j’espérais tout bas.

Quelle idée ! On n’a pas encore inventé la machine à lire les pensées des autres… Nous sommes encore très dépendants de cette méthode si archaïque qui consiste à ouvrir sa bouche et dire clairement ce qu’on désirerait faire et négocier avec le reste du monde.

Mais parfois nos tentatives ressemblent plutôt à ça :

« – T’as une idée pour demain ?

– Non, et toi ?

– Ben je sais pas, on pourrait bouger ?

– T’as un plan précis ?

– Euh non, mais j’ai pas envie de rester ici…»

On dirait un jeu.

Dont le but est de ne surtout pas dire ce dont on a vraiment envie et de ne pas dire quoi faire pour que les autres ne nous blâment pas si c’était nul. Bref, non, ça ne coule pas de source d’adapter les vacances aux attentes de toute une famille.

Et puis on est tellement différents ! Certains ont besoin d’enfin se poser un peu et de ne rien faire alors que d’autres membres de la famille brûlent de vivre les plus grandes aventures de l’année.

Dans ma valise, je mets donc une bonne dose de volonté :

  • Volonté de communiquer clairement sur mes envies,
  • Volonté de négocier pour que chacun aie quelque chose de ces vacances qui lui convienne
  • Et volonté de mettre mes attentes un peu à mal pour oser suivre les idées des autres.

Depuis quelques années, j’ai rajouté quelques trucs hypers importants dans ma valise à moi : du repos en amont, du recul, des priorités adaptées et surtout une attention tout particulière au « troisième jour ».

Voici la liste de mes incontournables pour des vacances apaisées :

1. Du repos

Avant le grand départ, je me permets de faire quelques semaines un peu plus cool. Je fais en sorte de ne pas charger mon calendrier à en faire péter toutes les coutures. Je m’autorise à avoir quelques heures de congé par-ci par-là, parce que je sais que 2 semaines avec 3 enfants, ce sera intense et pas forcément reposant.

2. Du recul

Depuis 16 ans, nous partons en vacances avec une, puis deux et finalement 3 filles. Chacune a ses besoins, ses envies, ses spleens et ses idées. Mais c’est comme ça. Un jour, elles iront en vacances de leur côté, avec leurs amis, puis leur famille… En me rappelant cela, je relativise, je tente d’en profiter et je fuis les idées qui dans ma tête me susurrent :

« Je suis la pauvre victime qui ne peut pas faire des vacances 100% comme elle le voudrait ».

Je ne compare pas, je ne compare pas la pile de livres que mes filles et mon mari lisent avec la mienne, je ne compare pas mes vacances à ce qu’elles étaient avant qu’on aie des enfants, je ne compare pas, ou disons j’essaye, de ne pas comparer mes vacances avec les selfies d’inconnues sur Insta

3. Des priorités adaptées

Je tente de me ressourcer plutôt que de me reposer. Quand les gens me demandent « alors ces vacances, c’était reposant ? », je leur réponds en riant : « Je suis partie avec 2 ados, une fille porteuse de trisomie 21 et un théologien, comment voulez-vous que mes vacances soient reposantes ? ». Et je souris du cadeau que c’est d’avoir passé du temps ensemble, d’avoir vu de nouvelles choses, profité d’un rythme différent, joué dans l’eau avec les filles, enfoncé les pieds dans le sable en écoutant mes grandes parler de leurs envies et rêves pour le futur, observé mon mari poser son livre de théologie dans le sable pour laisser Pia se reposer dans ses bras.

J’essaye d’être là, dans cet instant, sans trop cocher de cases dans ma tête du style « On devrait, ce serait mieux de, on n’a pas assez… »

4. Le joker « attention au troisième jour »

Ce concept me vient d’un collègue. Il l’expliquait souvent à nos patients, lorsque les vacances arrivaient. Imaginez-vous un instant le stress comme un pendule qui balance de gauche à droite. Au cours de l’année, le pendule monte de plus en plus haut de chaque côté. Lorsque l’on arrive en vacances et que le niveau de stress diminue peu à peu, il faut du temps pour retrouver un balancement plus léger, moins puissant. Et lors de cette descente du niveau de stress, il y a une étape où on réagit, on s’énerve, on déprime même un peu, tout nous agace et nos réactions sont à fleur de peau.

C’est bon signe ! Ça prouve que notre niveau de stress diminue, mais c’est pénible parce que ça donne un jour un peu « explosif », un jour « schtroumpf grognon ». Je ne pars plus jamais en vacances sans penser à cet effet du troisième jour. Et quand, deux jours après notre arrivée, je pourrais gueuler sur tout le monde à 7h45 parce que je suis levée depuis 7 heures avec Pia et que j’en ai marre et que tout m’exaspère, que je tourne en rond comme une lionne affamée… je me rappelle mon joker « troisième jour ». Et je retourne me coucher quand mon mari se lève ou je pars seule marcher pendant une heure : je me déconnecte des autres, je me reconnecte avec ce que mon corps me dit.

Et toi ? Que mettras-tu dans ta valise cet été ?

Je te souhaite joie, légèreté, force, énergie, repos, humour, amour, rire, beauté, nature, aventure, douceur et que toutes les couleurs du coucher de soleil s’impriment dans ton cœur et te portent quand l’école, le travail, la routine reprendront.



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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