15 choses que font les mères de nourrissons qui se préservent - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

15 choses que font les mères de nourrissons qui se préservent

pieds bébé
Maria Balmès 1 juillet 2024
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J’ai fait une dépression du post-partum. Je m’en suis sortie.

Mais je regarde encore avec curiosité les jeunes mères de mon entourage qui semblent épanouies. Comment font-elles ?

La réponse est souvent la même : elles lâchent-prise sur beaucoup (beaucoup) de recommandations diffusées sur les réseaux sociaux, voire d’instructions émanant du corps médical. La liste qui suit n’est donc pas une liste de conseils. C’est plutôt une série de constats qui font suite à de nombreuses discussions avec mes amies. Certaines ont partagé avec moi ces pratiques en les assumant complètement. D’autres les ont précédés d’un coupable « j’avoue… ». D’autres m’ont raconté tout le cheminement qui leur a permis d’arrêter de culpabiliser. 

Je les partage avec toi à mon tour pour que les réseaux sociaux ne servent pas uniquement à propager un idéal (destructeur pour un certain nombre de mamans),

mais reflètent aussi la vie concrète des mères qui négocient avec leurs limites pour être « suffisamment bonnes » (selon l’expression du psychologue Winnicott). Elles lâchent sur certains points. Elles savent très bien que ce n’est pas idéal, mais, lorsqu’elles sont en accord avec leurs valeurs, elles savent aussi que ce n’est pas bien grave. Elles font simplement ce que je n’ai pas su faire : faire attention au tableau d’ensemble sans se focaliser sur les quelques points noirs. 

Voilà la série d’« entorses à l’idéal » qui, je le crois, leur permet de ne pas couler.

1. Ne pas changer un nourrisson la nuit tant qu’il n’a pas fait de selles.

2. Asseoir un bébé avant qu’il sache se mettre assis tout seul pour qu’il puisse jouer en autonomie un peu plus longtemps. Le mettre dans un transat s’il aime bien avoir une bonne vue sur ce qui l’entoure. Bref, ne pas se soumettre 100 % du temps au principe de motricité libre.

3. Faire dormir le bébé avec soi, en respectant les consignes de sécurité à ce sujet.

4. Laisser le bébé pleurer dans son lit, en lui expliquant la situation avec douceur, pour avoir un moment de solitude, par exemple, au hasard, pour prendre enfin une douche. Le faire assez régulièrement, pour ne pas en arriver au stade où même les sites officiels recommandent de poser le bébé pour ne pas être amené à le secouer.

5. Contenir le bébé pendant son sommeil et éviter qu’il ne se sente perdu dans son grand lit à barreaux : emmaillotage, tour de lit respirant… sans attendre que ce soit « recommandé », puisque ça fonctionne pour leur bébé à elle.

6. Donner le bain seulement une fois par semaine.

7. Considérer qu’une tâche de lait caillé sur le pyjama est une tâche propre, qui ne nécessite pas de passer le pyjama à la machine.

8. Faire patienter le bébé qui réclame à manger (de la façon la plus agréable possible pour lui) afin d’espacer les tétées.

9. À l’inverse, faire des micro-tétées — ou, plus généralement, passer par la nourriture — pour apaiser un bébé même s’il n’a pas faim, quel que soit l’avis du pédiatre sur la question.

10. Ne pas allaiter/arrêter d’allaiter/donner quelques biberons de lait artificiel.

11. Donner une tétine (et la redonner après un vague essuyage quand bébé l’a fait tomber par terre dans le salon, parce qu’au pire, ça lui fera des anticorps !)

12. Renoncer à l’idée de faire des purées maison et passer à un régime quasiment exclusif de petits pots industriel.

13. Donner du paracétamol dès que les poussées dentaires empêchent le bébé de dormir.

14. Attendre 6 mois avant d’envoyer les faires-parts et 7 mois avant de remercier la famille pour les adorables petits vêtements pleins de boutons que l’on n’a jamais mis (puisque bébé passe sa vie dans un pyjama presque propre — cf. point n° 7). Plus généralement, envoyer balader toutes les normes sociales dont le bébé lui-même se fiche totalement.

15. Faire garder son bébé… alors même qu’on est en congé ! Pour ma part, j’ai même travaillé aux 4/5 e pendant un an, tout en faisant garder sa fille 5 jours par semaine. Et bah, c’était l’une des meilleures décisions de ma vie ! J’ai très vite arrêté de culpabiliser… ce qui m’a donné envie de recourir sans honte à d’autres points de la liste !

Si tu te reconnais dans certains comportements de cette liste, tu n’es donc pas seule !

Loin de là ! L’idéal propagé par les réseaux sociaux t’empêchera peut-être de partager publiquement en commentaire les points auxquels tu as eu recours. Mais je t’y invite tout de même, fût-ce en les attribuant à « une femme que je connais bien, qui habite chez moi et a le même prénom… » ! Car comme le dit Brenée Brown dans Dépasser la honte, la honte disparaît quand elle est exposée à la lumière ! Fais-le au moins avec tes amies proches : cela casse d’emblée toute comparaison ou compétition. Je remercie particulièrement celles qui ont su le faire avec moi.

Comme le dit si bien Blaise Pascal, « qui veut faire l’ange fait la bête ».

Quand la vie est imparfaite, il faut savoir être imparfaite soi-même.

Alors, trouvons chacune notre propre façon d’être imparfaite, en lâchant très vite, et sans culpabiliser, sur les points de cette liste qui nous conviennent. Reconnectons-nous chacune à nos valeurs profondes et à nos intuitions. Elles vont nous aider à hiérarchiser les pratiques de cette liste et à en assumer certaines en disant : « Ce n’est pas bien grave », voire « Cela n’a en fait aucune importance pour moi ! ».



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Cet article a été écrit par :
Maria Balmès

Maman d’une petite fille, elle a vécu l'épreuve de la dépression post-partum. Ses textes cherchent à apporter beaucoup de douceur et d'espoir aux mamans dans la tourmente. Elle s'appuie sur son expérience thérapeutique (des psys, elle en a vu), sur des concepts philosophiques (c'est son métier) et sur les judicieuses remarques de son mari (qui ne perd jamais le nord dans les tempêtes).

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