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10 pistes pour faire face à l’adversité

Hélène Bonhomme 13 janvier 2020
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Quand nous faisons face à l’adversité, notre premier réflexe est de désespérer ou, pire, de nous flageller : “Qu’est-ce que j’ai encore fait pour mériter ça ?” 

Une maladie, une rupture, une déception et nous voilà partis pour la longue litanie du désespoir. Ce discours intérieur, je le connais par coeur et la dernière fois que je l’ai amorcé, c’était il y a quelques jours, pour une panne de chaudière :

“Il ne manquait plus que ça.”

“Toujours les mêmes galères.”

“C’est toujours sur moi que ça tombe.”

Étant assez théâtrale dans l’expression de mes émotions, je suis évidemment une grande fan de tout ce qui fait pleurer au cinéma. Mettez-moi devant n’importe quel Disney, et vous m’entendrez renifler au courant du premier quart d’heure, quand le héros se retrouve sans famille, sans amis et sans personne pour croire en lui.

Dans ma jeunesse, j’ai suivi des études littéraires dont des cours de dramaturgie, j’ai rédigé des pièces de théâtre et surtout, je me suis enfilée une formidable collection de Disney Pixar  : je me suis donc beaucoup intéressée à l’art de raconter des histoires — ou l’art du storytelling — ça sonne toujours mieux chez les américains^^

Et devinez quoi  : des Misérables à Star Wars, des Douze travaux d’Hercule à Kung Fu Panda, toutes les bonnes histoires sont fabriquées avec les mêmes ingrédients. Mieux : en découvrant comment est fabriquée une bonne histoire, on comprend un peu mieux la fabuleuse histoire de sa vie… et on désespère un peu moins face à l’adversité. Comme l’a écrit Libba Bray dans The Diviners

 “Il n’y a pas de plus grande puissance sur terre que la puissance d’une histoire.”

Voici donc 10 astuces de storytelling pour ne plus désespérer face à l’adversité.

Pour écrire une bonne histoire, il faut :

#1 Un héros

(C’est toi^^)

Notre héros désire très fort quelque chose : Jean Valjean cherche à se venger, Po le Panda veut devenir maître Kung Fu, Flash MacQueen veut gagner la Piston Cup… Comme tu veux peut-être décrocher ce job, perdre 15 kilos (comme Bridget Jones),  arrêter de fumer (comme Didier dans Le Pari), ou trouver l’amour ou du calme dans ta maison ou voyager au bout du monde… 

Ce héros, il faut qu’on l’aime. Pour ça, c’est simple : il faut qu’il lui arrive des crasses 🙂 Eh oui, pour faire une bonne histoire, il faut :

#2 Un problème

Dans toutes les bonnes histoires, quelque chose s’oppose à ce que notre protagoniste accède à son désir : la bombe qui va faire sauter la ville dans tous les Bruce Willis, Chick Hicks qui met des bâtons dans les roues de Flash McQueen, Elsa qui plonge accidentellement le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel…

C’est tout ce qui ne se passe pas comme prévu dans ton histoire : la maladie, le manque de sommeil, la séparation, le chômage, l’ennui, le handicap, les mois qui se terminent systématiquement dans le rouge, les disputes avec ton ado, l’échec après t’être présentée plusieurs fois au même examen, ta mère qui est déçue de toi, ton père qui n’est plus là…

C’est cette épine qui vient se planter dans ton pied, cette vague qui veut te renverser.

Nous avons tendance à voir notre problème comme un problème, or notre problème est bien plus que ça : il constitue justement le coeur du storytelling. En fait, le problème extérieur cache un problème intérieur, et c’est là que l’histoire commence à devenir intéressante. 

Dans tous les bonnes histoires, le problème intérieur est toujours le même :

“Est-ce que je suis au niveau ? Est-ce que j’ai les ressources en moi ? Est-ce que je peux y arriver ?”

  • Po le panda est trop gros pour faire du Kung Fu
  • Flash McQueen est trop arrogant pour devenir un champion
  • Elsa est trop maladroite pour devenir reine
  • Shrek est trop vert pour devenir un prince charmant
  • Dans Pretty Woman, Julia Roberts est une prostituée : impossible pour elle de trouver l’amour !

Le problème intérieur se résume toujours avec 2 mots que tu connais certainement très bien : “pas assez”.

  • je ne suis pas assez douée
  • je ne gère pas assez bien mes émotions
  • je ne suis pas assez intelligente
  • je suis trop exubérante
  • je n’ai pas les parents qu’il faut
  • je ne suis pas née dans la bonne famille
  • si seulement j’étais comme elle
  • si seulement je n’avais pas été abusée
  • si seulement mon entourage croyait plus en moi
  • je ne suis pas la femme de la situation.

Si tu as l’habitude d’entretenir ce genre de pensées, sache donc que tu es la candidate idéale pour devenir l’héroïne d’un Disney 🙂

Pour fabriquer une histoire, il faut maintenant un nouvel ingrédient :

#3 L’incident déclencheur

Dans toutes les bonnes histoires, le héros est projeté dans une aventure, sans l’avoir vraiment choisi : Shrek se voit obligé de quitter son marais, Bridget Jones entend son mec la critiquer à son insu, Flash McQueen est perdu dans un bled paumé, Po est designé Guerrier dragon… En bref, le héros se retrouve en position de relever un défi qu’il se voit totalement incapable de relever.

L’incident déclencheur, pour moi, ça a été de devenir maman : quand mes jumeaux sont arrivés, je me suis sentie submergée par la vague et bien souvent, j’ai cru que je ne serais pas à la hauteur.

Alors sans le savoir, j’en suis arrivée à l’étape suivante de mon histoire :

#4 Les solutions de facilité

C’est la phase de l’histoire où le héros essaie de régler le problème à sa manière, sans sortir de sa zone de confort, comme l’accro du shopping qui met sa carte bleue au congélateur, Elsa qui décide de partir en exil ou Po qui met le paquet pour se faire accepter parmi les cinq Cyclones… 

Les solutions de facilité, c’est trouver des stratégies pour être aimé. Le héros voit bien qu’il n’est pas au niveau, alors il est prêt à tout et n’importe quoi pour qu’on l’aime. Pour moi, ça a été le perfectionnisme : si je gère tout parfaitement, alors je serai digne d’être acceptée.

Comme tu l’as déjà remarqué dans tous les films, les solutions de facilité n’apportent que de nouveaux problèmes au héros : ils sont des faux amis qui nous vendent de l’amour et de la connexion, mais qui finissent pas nous compliquer sérieusement la vie.

Heureusement, l’histoire n’est pas terminée. Pour faire une bonne histoire, il faut :

#5 Un guide

Le guide, c’est Gandalf, Obi Wan Kenobi, maître Yoda… C’est Haymitch dans Hunger Games, Hudson Hornet dans Cars, maître Shifu dans Kung Fu Panda… 

Le guide n’est pas un professeur ni un « je-sais-tout ». Ce n’est pas non plus quelqu’un qui fera le travail à notre place, mais plutôt quelqu’un qui pourra nous donner des pistes pour nous mettre nous-mêmes en action. C’est le destin qui nous envoie une main tendue pour faire un bout de chemin à nos côtés.

J’ai eu plusieurs guides et j’en ai toujours : thérapeutes, coaches, mentors, membres de la famille ou amis — ces gens qui sont déjà passés par là, qui ont eu le courage de regarder leurs propres démons en face, ces gens qui nous ouvrent la voie, pour trouver l’espoir de continuer notre histoire.

Dans toutes les histoires il y a aussi :

#6 Le point de non-retour

C’est le moment où l’on trouve que le film tire en longueur : on aimerait que le héros comprenne, qu’il fasse le bon choix, pour cesser enfin de galérer.

C’est ce moment dans ton parcours où tu commences sérieusement à te décourager, parce que tu as déjà “tout essayé”, et que ça n’a pas fonctionné. C’est le moment où tu dois te rappeler ces 3 phrases, qui sont affichées sur les murs des studios Pixar à Los Angeles :

“Une histoire est une vision d’ensemble.

Une histoire est un processus.

Une histoire est une recherche.”

Comme l’a écrit Brené Brown dans Comment affronter l’adversité, “on ne peut pas sauter l’acte 2”. On ne peut pas sauter le milieu. On doit accepter que les solutions de facilité faisaient en fait partie du processus qui nous a amenée au bout de nous-même. Admettre que la vie se vit à tâtons, et qu’une histoire s’écrit en se trompant. Admettre que la vie est un apprentissage, et que l’échec est un maître exigeant certes, mais rudement efficace.

C’est en général à ce stade de l’histoire qu’arrive le moment tant redouté : 

#7 Le 36ème dessous

Le “point culminant”, le “moment face contre terre” comme l’appelle Brené Brown dans Le pouvoir de la vulnérabilité. C’est le moment où le héros mord la poussière : la bombe va exploser dans moins de 5 secondes et Bruce Willis n’a toujours pas déboulé. Ton mari t’annonce qu’il te quitte, ton fils fait la connerie de sa vie, la maladie prend le dessus… Tu te dis que cette fois, c’est fini.

Je me souviens très bien de mon 36ème dessous : on avait perdu la quasi totalité de nos amis, notre famille nous tournait le dos, on était fichés à la Banque de France et nos enfants ont recommencé à se réveiller la nuit. Avec mon mari, on enchaînait les disputes, dont l’une a été particulièrement violente. 

C’est la scène décisive où le héros décide que c’en est terminé des solutions de facilité. Cette fois, fini d’essayer de régler les choses en mettant du sparadrap sur le problème extérieur. Cette fois, on regarde en face le problème intérieur.

Ce soir-là, mon mari m’a mis face à mes responsabilités : “Je ne peux pas t’aimer plus.” J’étais un puits sans fond. Je pédalais dans la semoule. Avec tous mes efforts pour mériter l’amour des autres, j’avais oublié l’essentiel : m’aimer moi-même.

Ce qui nous amène à l’ingrédient magique de toutes les histoires :

#8 Le changement de paradigme

C’est le moment où Monsieur Ping décide qu’après toutes ses pérégrinations, son fils Po est enfin prêt à connaître l’ingrédient secret de la soupe aux nouilles. L’ingrédient secret, c’est… qu’il n’y a pas d’ingrédient secret. Le changement de paradigme, c’est quand Po, plutôt que d’essayer d’être comme les autres et d’impressionner tout le monde par ses techniques de Kung Fu, décide de s’accepter pleinement tel qu’il est. 

C’est quand le personnage principal comprend que l’amour n’est pas une conséquence de tous les exploits qu’il devrait accomplir : c’est tout l’inverse. L’amour est une cause. C’est parce qu’on s’aime soi, tel qu’on est, qu’on va trouver le courage d’oser se montrer imparfait.

Arrive alors l’étape 9 :

#9 La rédemption

La rédemption, c’est quand Flash Mc Queen, qui était prêt à tout pour gagner, fait demi-tour pour porter secours à un concurrent, quitte à perdre le trophée. C’est quand Elsa, qui ne voulait que sa propre sécurité, accepte de sortir de sa cachette pour aller sauver sa soeur.

Pour moi, ça a été de regarder en face ma plus grande peur (celle de l’imperfection) et de commencer à en parler, tout simplement. La rédemption, c’est l’arme fatale de l’authenticité : parce que tu t’es emparée de ton histoire, tu trouves le courage de la raconter aux autres.

Quand tu comprends que ta vie, avec tous ses ratés, est en fait une fabuleuse histoire, alors tu comprends que ta plus grande imperfection sera ta plus belle inspiration pour les autres.

Il ne nous manque plus qu’un dernier ingrédient :

#10 La bataille finale

On croit que c’est gagné, mais voici le dernier sursaut, la dernière catastrophe qu’on n’avait pas vu venir ! “Hans n’était qu’un traître”, aaaah ! La bataille finale se joue pour une victoire bien plus grande que ta victoire personnelle. C’est tout le royaume qui est en danger !

C’est une société où les femmes vivent dans la peur depuis trop longtemps : peur de ne pas être assez pour être aimées. Alors, elles sont prêtes à accepter toutes sortes d’injonctions contradictoires :

  • être irréprochable au travail, sans prendre sur le temps consacré à la famille
  • dire ce qu’on a sur le coeur mais ne blesser personne
  • être bien roulée mais pas trop sexy
  • allaiter mais pas trop longtemps
  • dire ce qu’on a sur le coeur, sans passer pour une hystérique

Pas étonnant qu’on assiste, les dernières années, à une recrudescence de l’épuisement et du burn-out chez les mamans ! Notre bataille finale, c’est l’urgence d’apprendre à nos filles qu’elles n’ont pas besoin d’être parfaites pour être aimées.

Chère fabuleuse, j’espère que ces 10 ingrédients t’auront donné le goût de te battre pour la fabuleuse histoire de ta vie. Ou au moins, qu’ils t’auront donné envie de revoir quelques Disney sous ta couette, pour vérifier si je ne t’ai pas raconté n’importe quoi^^ et t’offrir un doux moment rien qu’à toi.

Quelle que soit l’étape dans laquelle tu te trouves, ne désespère pas : ton histoire n’est pas terminée.



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Cet article a été écrit par :
Hélène Bonhomme

Fondatrice du site Fabuleuses au foyer, maman de 4 enfants dont des jumeaux, Hélène Bonhomme multiplie les initiatives dédiées au bien-être des mamans : deux livres, deux spectacles, quatre formations, la communauté du Village, une chronique sur LePoint.fr et un mail qui chaque matin, encourage plusieurs dizaines de milliers de femmes. Diplômée de philosophie, elle est mariée à David et vit à Bordeaux.

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