Je viens de terminer une lecture qui me marquera pour longtemps, j’en suis certaine. Après plusieurs mois – que dis-je, un an ! – je viens de refermer le célèbre livre d’Eckhart Tolle, “Le pouvoir du moment présent”. Que nous dit l’écrivain dans cet ouvrage qui s’est vendu à 3 millions d’exemplaires depuis sa parution il y a plus de 20 ans ?
Seul le moment présent compte, car lui seul peut nous combler et nous donner un sentiment de paix, de plénitude.
Une grosse “claque” pour moi, qui suis rarement là où sont mes pieds.
Je me suis retrouvée dans ce que Tolle décrit quand il nous appelle à faire la distinction entre nos pensées – qu’il appelle aussi notre mental – et ce que nous sommes vraiment. Car c’est notre mental qui nous pousse à nous créer une fausse identité par rapport au monde extérieur. Cette fausse identité, nous la comparons, nous la jugeons et nous la critiquons.
Voici ce que nous dit Tolle : Nous ne sommes pas nos pensées, nous ne sommes pas ce reflet vu de l’extérieur. Nous sommes la présence qui se cache derrière ce mental. C’est elle, notre vraie identité :
La liberté commence quand vous prenez conscience que vous n’êtes pas cette entité, c’est-à-dire le penseur. En sachant cela, vous pouvez alors surveiller cette entité. Dès l’instant où vous vous mettez à observer le penseur, un niveau plus élevé de conscience est activé et vous comprenez petit à petit qu’il existe un immense royaume d’intelligence au-delà de la pensée et que celle-ci ne constitue qu’un infime aspect de cette intelligence. Vous réalisez aussi que toutes les choses vraiment importantes – la beauté, l’amour, la créativité, la joie, la paix – trouvent leur source au-delà du mental. Et vous commencez alors à vous éveiller.
Ça peut paraître ardu, à première vue, et je ne vais pas vous mentir : la lecture de ce livre n’est pas facile. Plusieurs fois, j’ai laissé tomber. Mais les paroles qui s’imprimaient en moi et infusaient, au fil du temps, m’ont encouragée à persévérer. Et à chaque fois que je refermais le livre, je me sentais envahie d’une grande paix intérieure.
Ce livre se lit par petites tranches, et se savoure par petites gorgées.
Autre point qui m’a parlé, c’est quand Eckhart Tolle nous propose de nous « désidentifier du mental » pour être nous-même. Faire taire notre mental et ainsi atteindre une plus grande conscience pour plus de paix et de joie dans nos vies.
Magnifique, me direz-vous, mais : on fait comment pour faire taire le mental ?
Quand j’essaie, par exemple en me focalisant sur la beauté de ce qui se trouve sous mes yeux, le plus souvent, mes pensées se déchaînent ! Sans que je ne puisse rien y faire, ma to-do-list défile : je pense à la machine à étendre, aux coups de fil à passer, je réfléchis au menu du dîner, etc.
Voici une parade proposée par Tolle :
« Observer le penseur ».
Ces pensées qui vont et viennent sans que l’on ait aucun contrôle sur elles, il nous invite tout simplement à les observer, sans émettre aucun commentaire, ni jugement. C’est un peu comme s’il y avait deux choses : mon mental et son brouhaha incessant, et puis il y a moi, calme et sereine, parce que je vis le moment présent.
Pas facile !
En ce qui me concerne, mes pensées fusent à la vitesse de la lumière et je me sens comme “dépassée” par elles !
Du coup, Eckhart Tolle propose un autre exercice pour se « désidentifier du mental » : se concentrer sur le présent et sur rien d’autre, quelle que soit l’action que nous faisons…
L’idée est de respirer profondément et calmement, de ne pas accorder toute notre attention à ce qui se passe à l’extérieur de nous mais à en prendre une partie et à la diriger à l’intérieur de nous. Se concentrer sur nos sensations, dans nos mains, nos pieds, notre ventre… L’objectif de cet exercice est d’habiter notre corps dans le présent. Pour aider à fixer notre pensée, on peut se poser cette question régulièrement :
« Qu’est-ce qui se passe en moi en ce moment ? »
J’ai testé l’exercice il y a quelques jours en décidant de laisser mon smartphone sur le pas de la porte de la salle de bains au moment de mettre les garçons au bain. Assise sur le panier à linge, j’ai respiré. Au lieu de scroller sur Instagram, j’ai ouvert les yeux sur ce qui m’entourait. J’ai regardé mes garçons jouer. À chaque nouvelle tentative de ma to-do-list, je me répétais la question de Tolle : « Que se passe-t-il en moi en ce moment ? »
Je sentais le contact du panier à linge sous mes fesses, mais aussi la chaleur du chauffage sur mes pieds. J’entendais les cris de mes enfants, je voyais la lumière de la fin de journée envahir la pièce, la remplissant de doux reflets dorés.
Je me sentais bien.
Pourquoi ? Parce que j’étais pleinement dans ce moment, sans penser à l’après (le dîner à préparer), ni à l’avant (la bataille pour que mes enfants se déshabillent). Assise dans ma salle de bains, j’étais juste parfaitement bien là où j’étais.
Exercice pas facile, mais très simple, finalement.
Prochainement, je détaillerai une autre trouvaille issue de ma lecture : comment rompre avec la notion erronée que nous avons du temps.
« Plus vous êtes axé sur le temps, c’est-à-dire le passé et le futur, plus vous ratez le présent, la chose la plus précieuse qui soit. »