Noël, la dinde et le chien - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Noël, la dinde et le chien

Pauline Dumont 24 décembre 2024
Partager
l'article sur


J’aime la routine ritualisée de Noël. Me mettre dans l’ambiance en regardant quelques téléfilms sirupeux à la télé ; emballer joliment les cadeaux tout en écoutant la bande originale de Love Actually ; sentir l’odeur du sapin associée à celle de la clémentine que je suis en train d’éplucher… 

Je connais aussi le menu de Noël que ma mère va nous concocter : c’est le même chaque année !

Saumon, dinde, bûche au chocolat sur une base de crème au beurre (miam). L’ouverture des cadeaux, c’est le matin, en pyjama. Puis, on se met sur notre 31, champagne, re-cadeaux avec le reste de la famille arrivée pour le déjeuner, déjeeeeuuuuuuuuuuuner (le temps de refaire le monde) et rangement.

On se retrouve alors entre sœurs dans la cuisine : c’est notre moment à nous !

L’une fait la vaisselle, l’autre essuie et la troisième range, le tout en se racontant nos derniers potins à l’abri des oreilles indiscrètes.

La magie de Noël, pour moi, c’est ça. Un temps suspendu pour recréer du lien avec mes proches, ressentir cette joie des retrouvailles qui pétille et s’étend sur plusieurs jours.

Sauf que cette année, rien ne semble aller dans ce sens :

ma grand-mère est hospitalisée le 23 décembre, la famille paternelle restera donc dans le sud. Ma sœur est clouée au lit, 40 de fièvre et antibio. Ne reste que ma mère, mon autre sœur et moi.

« Comme nous ne sommes plus que trois, j’ai invité Carole et Pierre à passer Noël avec nous ; les pauvres, ils sont seuls cette année… »

Horreur et sacrilège ! Des gens extérieurs à la famille… chez nous… à Noël ??! Mais non !

À ma décharge, à l’époque je suis jeune et sans enfants, le monde tourne donc encore beaucoup (trop) autour de mon nombril…

Arrive le jour de Noël et, si je suis honnête avec moi-même, je suis un peu ronchonchon à l’idée de partager cette journée supposée magique et familiale avec Carole, Pierre et Biscotte. 

Biscotte, c’est leur chien. Un beau labrador qui débarque tout excité, la truffe à terre et visiblement réjoui par les bonnes odeurs qui émanent de la cuisine. 

D’ailleurs, à peine les salutations achevées, le voilà qui file pour revenir quelques secondes plus tard… la dinde de Noël entre les crocs.

La diiinde !! Biscotte noooooon !!! Lâche ça — non, donne — assis, ASSIS, DOOOONNE !!

Cacophonie générale.

Entre exclamations et aboiements, je ne sais plus à quel moment précis la sidération a laissé place au fou rire. Mais je vois encore le regard du chien, ses deux grandes billes marron, perdu, ne sachant plus s’il allait être grondé ou acclamé.

À cet instant, la perspective d’un Noël triste, moins bien, car « pas comme d’habitude » a complètement changé.

Cette situation cocasse a créé une intimité spontanée avec nos invités, libérant un sentiment de joie et de bien-être partagé. Certes, nous aurions aimé avoir tous nos proches à nos côtés, mais, contre toute attente, ce Noël a été incroyablement chaleureux.

Avec le recul, je m’amuse de voir à quel point nous nous accrochons à tant de détails pour recréer la magie de Noël.

Mais finalement, qu’est-ce qui est le plus important pour nous ? Qu’avons-nous réellement envie de vivre à cette occasion ? Tous les ans à l’approche des fêtes, je me repose cette question. C’est ma boussole. Cette année, nous serons treize à la maison pendant une semaine, dont cinq petits et un ado. Ça s’annonce… rock’n roll !

Ce qui est important pour moi ?

  • Observer Maxime et sa cousine Isabelle, tous les deux huit ans, fiers d’être les « grands qui savent que le père Noël n’existe pas »… comment vont-ils perpétuer le mythe, avec les petits ?
  • Clément, quatre ans, veut construire une grande cabane avec Victoire, six ans, et que je leur raconte des histoires qui font peur le soir… même si ce n’est pas Halloween !
  • La pauvre Charlotte, quatre ans aussi, va encore se retrouver toute seule… Et si je l’emmenais au vieux manège manger une gaufre, rien que toutes les deux ?

Les enfants grandissent tellement vite. L’été prochain, une partie de la famille repart vivre à l’étranger. Simplifier au maximum la logistique, déléguer les courses et la cuisine (compliqué pour moi…) afin de partager des moments intimes et chaleureux avec mes chers petits, c’est cela qui m’anime vraiment cette année.

Et si ça se termine par une plâtrée de pâtes le jour de Noël, pourquoi pas. Après tout, depuis que Biscotte a englouti la dinde… 😉



Partager
l'article sur




Cet article a été écrit par :
Pauline Dumont

Devenir mère ET avoir sa prise de conscience écologique… le double tsunami ! Mais c’est enfin ce qui pousse Pauline à faire un pas de côté pour reprendre le pouvoir sur sa vie. Maman de 2 jeunes garçons, elle quitte le secteur bancaire pour devenir coach en écologie intérieure. Pour elle, la transition écologique, c’est avant tout ça : l’opportunité d’une belle transformation personnelle au service du collectif – chacune à son échelle 😊

Aujourd’hui, elle accompagne donc les mamans qui se sentent dépassées à redéfinir un projet de vie source de sens, de liberté et de joie !

Tu peux la retrouver sur son site : https://beebadabloom.fr/

> Plus d'articles du même auteur
Les articles
similaires
Une belle journée pour les châtaignes
La machine à café ronronna doucement. Marie regarda quelques instants le liquide fumant couler dans sa tasse. Elle s’en saisit,[...]
Noël en famille : pas cette année
Tous les ans, nous fêtons Noël en famille, en alternance : une année dans la famille de mon Fabuleux, l’autre dans[...]
Dans ma malle aux trésors il y a…
J’aime Noël et pour te dire la vérité, j’aime Noël toute l’année. J’aime y penser, dénicher de nouveaux livres, écrire[...]
Conception et réalisation : Progressif Media