Tous les ans, nous fêtons Noël en famille, en alternance : une année dans la famille de mon Fabuleux, l’autre dans ma famille.
Le temps des fêtes, ce moment magique de retrouvailles ponctué de rires joyeux, dans l’odeur réconfortante du pain d’épices et à la lumière chaude des bougies, pendant lequel chacun se réchauffe le cœur, les yeux débordants d’amour, en regardant les enfants émerveillés ouvrir leurs paquets colorés…
Ce n’est pas comme ça, chez toi ? Chez moi non plus.
Noël dans ma famille, c’est beaucoup de fatigue organisationnelle, de réponses polies et mesurées alors que je bouillonne d’agacement, de compromis sur le menu, de trésors de diplomatie déployés pour ne pas froisser qui que ce soit, d’heures sur la route avec les enfants surexcités qui se verraient bien ailleurs que dans un siège auto… et tout cela pour avoir, peut-être, la chance de passer le réveillon tous ensemble !
Tu as probablement fait le même constat, chère Fabuleuse :
ces moments de réunion ne sont pas toujours simples à gérer émotionnellement.
Parfois, on part fêter Noël en traînant des pieds. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, pour une poignée d’heures en famille ?
Il y a deux ans, j’ai décidé que non, je n’avais pas cette énergie.
Dès le mois d’octobre, j’ai décrété que mon cadeau de Noël, ce serait de m’épargner Noël avec ma famille.
Et à la place d’un Noël où chaque minute est stressante, contrariante, où je passe des heures à tout préparer pour entendre tout se faire critiquer… j’ai décidé de m’offrir la tranquillité et la paix de l’esprit.
Je tremblais un peu en écrivant le message sur notre conversation WhatsApp familiale pour annoncer que nous ne serions pas présents pour la fête.
Alors que j’avais anticipé des phrases piquantes et des reproches en tous genres, je n’ai eu de la part de ma famille que des mots gentils. « Il y aura d’autres moments », « prends soin de toi »…
C’est là que j’ai compris.
Ce cadre rigide de Noël, cette pression, cette course à la perfection : j’étais seule à me les imposer. Personne ne m’en a voulu.
Au contraire.
À vrai dire, je crois que ça arrangeait tout le monde, de ne pas fêter Noël tous ensemble. Personne ne s’est fâché. J’avais finalement exprimé tout haut un besoin que d’autres ressentaient tout bas. Et j’ai passé d’excellentes fêtes avec ma petite famille à moi, bien loin d’ici.
Chère Fabuleuse, certaines règles n’existent que dans ta tête.
Si à Noël, tu as besoin de souffler, peut-être que les autres ont le même besoin. Fais ce qui est bon pour toi. Rien n’est gravé dans le marbre. Ne pas fêter Noël en grande pompe une année ne signifie pas que les liens familiaux sont brisés.
J’ai ressenti une grande gratitude envers ma famille d’avoir accepté et soutenu ma démarche.
Nos liens s’en sont trouvés resserrés.
Chacun a pu, au sein de son foyer, goûter au calme et à la joie tranquille d’un Noël en petit comité. Avoir un pincement au cœur en pensant au reste de la famille, absente, et mieux se réjouir de la retrouver plus tard.
Car nous avons fini par fêter Noël… au mois de février !
Si Noël est d’abord un moment de retrouvailles, alors pas besoin de faire une fixette sur une date précise.
Qui a dit que le 25 décembre devait absolument être la date de Noël ?
Je garde un souvenir très doux de ce Noël qui n’a pas eu lieu, en tous cas, pas comme d’habitude.
Ma plus grande victoire a été d’écouter la petite voix qui me disait : tu as besoin de repos. Tu as besoin de douceur. Tu as besoin de moments privilégiés avec ton Fabuleux et tes enfants, uniquement.
Fais-toi le cadeau de la paix.
C’est Noël, après tout !