Si je devais comparer ma maternité et le rôle de mère à un métier, je dirais que je suis horticultrice. À la naissance de chacun de mes enfants, je me suis sentie comme devant une graine : il va falloir trouver la bonne terre, les bons engrais et adopter les bons gestes.
N’ayant pas du tout la main verte (même un cactus ne survit pas entre mes mains), j’ai dû puiser dans mes souvenirs : la maison de ma grand-mère ressemblait fortement à une boutique de fleuriste et lorsque j’allais chez elle, j’observais son ballet entre chaque plante.
Celle-ci ne devait pas être trop proche de la lumière, celle-là devait être en plein soleil.
Une telle devait bien être arrosée et telle autre surtout pas. Tiens, cette plante devrait être rempotée les jours prochains car elle ne se développait plus dans ce pot. Sur son passage, ma grand-mère retirait les feuilles mortes.
Avec mon fils, qui a hérité de son arrière grand-mère cet amour des plantes, j’ai découvert d’autres aspects, j’ai compris l’importance de la terre par rapport aux plantes choisies : terre de bruyère, terreau sans tourbe, terreau classique ou enrichi. Tout ça pour convenir au profil de plantes dites « succulentes », des fleurs exotiques, des fleurs des champs, des vivaces, des annuelles… qui poussaient pour certaines en massif, dans un pot, ou encore dans une jardinière.
Pour nos enfants, c’est un peu la même chose :
chacun a ses besoins et des attentes qui lui sont propres. Bien entendu, sinon cela serait trop simple, nos enfants ne se ressemblent pas entre eux et chacun contient sa propre graine ; à nous de découvrir laquelle, alors que la maternité ne nous fournit aucune notice !
Mon foyer est comme un superbe bouquet de fleurs : disparate mais unique.
L’un de mes garçons est couvert d’épines, un peu « sauvage » (il ne supporte pas le contact physique ni la foule), tel un cactus qui peut fleurir si les conditions sont réunies ; mon autre fils ressemble à un tournesol qui ne demande pas trop de soins tant qu’il est exposé au soleil (il est lui-même assez solaire). Ma fille, quant à elle, s’installe dans notre massif telle la pivoine : la croissance est lente, mais la floraison abondante lorsqu’elle se sent bien dans son emplacement.
Je ne veux pas chercher à n’avoir que des roses, comme dans le jardin de la voisine :
mon rôle de maman est de permettre à chacune de mes fleurs d’arriver à déployer tout son potentiel, sa beauté, son parfum.
Le figuier de barbarie (de la famille des cactus), par exemple, n’est pas « que » piquant. Il peut constituer une ressource en eau et en nourriture inestimable pour les populations ainsi que pour la biodiversité tout en permettant aux sols de se préserver. Le tournesol a des vertus nutritives et gustatives et la pivoine a des vertus analgésiques, anti-inflammatoires et antibactériennes…
Alors, chère Fabuleuse maman, chausse tes gants, tes bottes et cultive ces fleurs que la vie t’a données !
Tes larmes couleront encore, car c’est si difficile parfois…. Peut-être que dans ton entourage, toutes les fleurs se ressemblent ou semblent être tellement plus faciles à entretenir par rapport à celles de ton jardin à toi, mais sache que celles qui poussent chez toi sont uniques ! Toutes les fleurs ne fleurissent pas en même temps, n’ont pas le même parfum ni les mêmes couleurs et c’est exactement ce qui fait toute la beauté d’un jardin dont on prend soin avec amour.
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Abigaïl.