Micheline et le farfadet farceur - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Micheline et le farfadet farceur

Micheline et le farfadet
Marie David 25 octobre 2022
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Micheline Muche a une maison bien remplie.

Il y a son fabuleux, Jean-Claude, ses trois merveilleux enfants, le chat Pot (oui, on aime les jeux de mots, chez les Muche), le lapin Proust (Dagobert voulait absolument l’appeler Prout, il a fallu trouver un compromis) la tortue Ninja, le poisson Napoléon III (parce que c’est le 3ème).

Et puis il y a Attila, le farfadet farceur.

Lui, personne ne l’a jamais vu, et Jean-Claude affirme même qu’il n’existe que dans l’imagination de sa femme. Mais Micheline, elle, sait qu’il est bien réel.

Oh, il n’est pas bruyant, Attila, il est discret, fourbe, sournois, il sort de sa cachette la nuit, dans un silence fantomatique, pour commettre ses méfaits. Il ne saccage pas la maison, non, il est trop malin pour ça. ll sait bien qu’on se mettrait vraiment à sa recherche et que son destin serait scellé s’il venait à être débusqué. Alors, il ne fait rien de dramatique ni de spectaculaire, nooooooon, simplement, il s’attache, jour après jour et avec une constante inventivité, à rendre Micheline folle.

C’est ça, le job d’Attila. Certains farfadets sont sans doute très fréquentables, il y a peut-être dans leurs rangs des docteurs, des comptables, des potiers.

Mais celui-là semble avoir dédié sa vie à ruiner la santé mentale de Micheline.

Comment s’y prend-il ? Avec une malice qui confine au génie.

Attila ne laisse jamais de trace pouvant l’incriminer, ce serait trop beau, mais il laisse traîner de petits objets, il les éparpille sur le chemin des pieds nus de Micheline, par exemple. Des Lego, bien sûr, c’est classique, mais aussi des boules de céréales croustillantes et collantes, des petites voitures, des punaises… Pour les punaises il a fait très fort, parce que la dernière fois que Micheline en a acheté c’était en 2015 je crois et depuis, impossible de remettre la main sur la boîte, mais les maléfiques petits bouts de métaux se retrouvent régulièrement plantés dans les orteils ou le talon de notre héroïne.

Quand elle n’est pas pieds nus, il s’arrange pour déplacer les meubles, pas beaucoup, juste ce qu’il faut pour que le coin de la table basse et le genou de Micheline se rencontrent, souvent violemment. Il le fait aussi avec la porte du lave-vaisselle (pour les chevilles), les placards au-dessus du plan de travail, (pour les crânes), et avec tous les pieds de meuble, qui, comme chacun sait, sont irrésistiblement attirés par les orteils.

Micheline pense qu’il est aussi capable de jouer avec l’encadrement des portes, sinon comment expliquer que Jean-Claude continue à se scalper avec la porte de la cave, alors qu’il y descend au moins trois fois par semaine ?

Mais la spécialité d’Attila, c’est l’escamotage.

Il est capable de faire disparaître des tas d’objets, peu importe leur taille. Seule compte leur utilité. Son coup de maître reste l’enlèvement de la bottine l’hiver dernier : Micheline s’était achetée la paire de bottines léopard de ses rêves, même pas en soldes, elle les adorait. Elle les a portées trois semaines, et puis, Attila est passé par là, et impossible de remettre la main sur la bottine gauche. Micheline a retourné la maison, fouillé les poubelles, accusé le monde entier, hurlé sa rage au clair de lune, rien à faire. La pauvre chaussure droite attend sagement le retour de sa sœur, solitaire dans le placard à chaussure… Mais plus les mois passent, moins le retour de ladite sœur est probable. Micheline en veut beaucoup à Attila pour ce coup-là, car c’est la première fois qu’il lui vole une chaussure, même si elle avait déjà remarqué qu’il avait une prédilection pour les objets qui vont de pair… Et n’allez pas accuser Micheline de perdre la tête ou de cacher derrière un être imaginaire sa nature désordonnée, car rien n’est plus loin de la vérité. Notre héroïne fait en effet partie de ces filles qui collent de jolies petites étiquettes sur chaque boîte pour faciliter le rangement. Chez Micheline, il existe par exemple une boîte pour les Tupperware et une autre pour leurs couvercles, un bac de linge dédié aux chaussettes. Dans la salle de bain, il y a une boîte pour les élastiques, une autre pour les barrettes. Les crèmes et les vernis sont classés par couleur et utilité. Dans le bureau, les feutres, stylos et crayons de couleur ont chacun une trousse et un tiroir attitrés…

Alors comment expliquer toutes ces disparitions ? Que fait Attila de tous ces objets ?

Micheline est persuadée que le vilain farfadet se construit à ses dépens un palais, lambrissé de couvercles de Tupperware et pavé de chaussettes orphelines de toutes tailles. Si ça se trouve, il dort en ce moment même paisiblement au fond de la bottine léopard, glissé dans une moufle qui lui sert de sac de couchage, dans sa jolie petite chambre décorée de capuchons de feutres, d’élastiques, de bouchons de gourdes et de barrettes multicolores.

Je vois bien que vous n’êtes pas convaincues, que pour vous, toute cette histoire c’est du flan.

Vous prenez le parti de Jean-Claude, qui affirme que Micheline est victime de son imagination délirante et que tout s’explique par le désordre ambiant et la kleptomanie des enfants. Mais, d’abord, si ce sont vraiment les enfants qui s’appliquent depuis des années à faire disparaître tout ce qui leur tombe sous la main, où ont-ils planqué le magot ? Ils ne sont déjà pas capables de soustraire à l’œil de leur mère les bonbons qu’ils ne veulent pas partager ou les devoirs qu’ils ne veulent pas faire, alors 9 ans de larcins…

Et puis, Micheline a une preuve voyez-vous. Irréfutable.

Mais pas facilement diffusable et même, un peu honteuse…

La preuve de l’existence de ce farfadet farceur, c’est que chaque fois qu’elle revient de vacances, Micheline retrouve ses petites culottes et ses pantalons rétrécis. Parfois un peu, parfois beaucoup, mais ça ne loupe jamais, quand elle rentre de vacances et qu’elle enfile les sous-vêtements qu’elle a laissés chez elle, Micheline est boudinée, engoncée, bref, mal à l’aise. Vous avez une explication rationnelle à ça vous ? Ben nan.

La seule possibilité, c’est l’existence d’un farfadet farceur (et fétichiste) nommé Attila. 

Si vous aussi, vous êtes victimes des agissements pervers d’un farfadet farceur, n’hésitez pas à vous manifester, Micheline serait ravie de savoir qu’elle n’est pas la seule dans cette galère !



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Cet article a été écrit par :
Marie David

Après des études d’histoire Marie est devenue femme au foyer, elle habite en Corse avec son Fabuleux et leurs 4 enfants. Un jour, quand les planètes seront alignées, elle reprendra un poste d’enseignante. En attendant elle profite de son quotidien pour inventer des aventures à Micheline Muche.

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