Mais quel monde pour nos enfants !? - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

Mais quel monde pour nos enfants !?

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« Rebecca, je dois annuler la séance prévue avec Pia, ma fille a ‘le mal du monde actuel’, elle a besoin un peu de moi ce samedi matin ». Ces quelques mots, je les comprends tout de suite. La guerre vient d’éclater en Ukraine et, tout comme nous, nos enfants sont sonnés de cette nouvelle. 

La jeune Lilou, 11 ans, a le mal du monde.

Elle est triste, elle a un peur, elle ne sait pas ce qui va se passer et elle a trouvé ses mots, elle dit qu’elle a « mal au monde ». Comme un coup dans le ventre, comme les poumons qui n’ont pas assez d’air, comme le cœur qui est lourd.

Tout comme moi, tout comme sa maman, tout comme tant de gens, nos enfants ont bien des questions et si peu de réponses. Eux aussi ils ont dans leurs baskets les 2 ans d’une pandémie internationale.

Eux aussi, ils ont payé cher ce quotidien chamboulé, transformé, dicté par une situation sanitaire sans pareille.

Eux aussi, ils en sont fatigués, et ils ont aussi été pris de court quand cette guerre a éclaté alors qu’on commençait juste à souffler et se remettre un peu de la pandémie.

Alors, Lilou a eu besoin de sa maman, des bras qui consolent, du temps qui s’arrête un peu pour que son cœur d’enfant retrouve son rythme. Elle a eu besoin qu’un adulte bienveillant s’occupe d’elle, lui parle, lui donne des outils pour ne pas être écrasée par les mauvaises nouvelles du monde. 

Quand je débarque la semaine d’après, je demande donc « comment va Lilou ? ». La thérapeute de Pia me regarde et me dit « ça va mieux. On a parlé, pris le temps, réfléchi. J’ai conseillé à Lilou de penser à la paix à chaque fois qu’elle buvait un verre d’eau. » Du haut de ses 11 ans, Lilou lui a répondu : « Mais maman et comment fait-on pour penser à la paix ? »

Ah, les bonnes questions des enfants : « Comment penser à la paix ? ». Sa maman lui a juste dit « Ici, autour de nous, c’est la paix, un coin de paix dans lequel nous vivons, entouré des animaux, de la nature, nous 4 ensemble et la famille, les amis qui sont là et nous aiment : c’est tout cela la paix, pense à nous »

Et toi, ma chère Fabuleuse ?

Comment penses-tu à la paix ? Quand tu as le mal “du monde actuel” ?

Quand tout en toi te crie « mais quel monde laissera-t-on à nos enfants ? » Quand tout semble juste devenir pire et que tu as juste peur, pour toi-même et pour ceux que tu aimes ? 

« Bois un verre d’eau et pense à la paix ». 

Commence dans ta maison, dans ton cœur. Comme la petite Lilou et sa maman, commence par trouver ton petit coin de terre à toi, ton jardin de paix, celui que tu nourris et qui te nourrit. Trouve comment y toucher, y goûter, comment le voir, y vivre. Trouves-en le son et laisse-toi toujours de nouveau bercer par ces moments, ces notes d’espoir.

« Bois un verre d’eau et pense à la paix, cultive ton jardin ».

Et si la peur t’assaille et menace de tout détruire, alors, prends la peur comme une alliée. La peur se place souvent entre nous et nos buts ; elle nous paralyse, nous empêche de faire le premier pas, elle nous gèle sur place… elle nous dit « rien ne sert de courir et rien ne sert de partir à temps, tu n’y arriveras de toute façon pas ». Elle te ment. Contourne-la et mets-la derrière toi. Apprends à lui dire : « Peur, pousse-moi de toutes tes forces ». On peut prendre cette peur pour devenir activiste, tenter d’agir, trouver la motivation de changer. Ne fût-ce que par de tous petits gestes, emplis d’espoir et d’amour pour cette terre, pour nous-mêmes, pour nos enfants et nos petits-enfants. 

Change tes habitudes, une à une, doucement, devient ambassadeur de paix, médiateur de conflits, protecteur de la nature,… 

« Bois un verre d’eau, pense à la paix, cultive ton jardin et agis, même si c’est tout petit ». 

Oui, le problème est global et oui, ce n’est pas à notre petite échelle que nous résoudrons la famine dans le monde, les guerres qui se déroulent autour de nos pays, la solitude des personnes âgées, les préjugés sur les minorités… On est perdant face au système, et ce qu’on fait n’a qu’un tout petit impact mais même petit, un impact laisse une trace. Mère Teresa disait : « Si vous ne pouvez pas nourrir cent personnes, n’en nourrissez qu’une seule. »  

Si tu ne peux pas faire beaucoup, alors fais le peu qu’il t’est possible de faire, avec les moyens que tu as, avec la force que tu as.

Pose un geste, même petit, rallie toi à une cause.

Change tes habitudes, une à une, doucement, devient ambassadeur de paix, médiateur de conflits, protecteur de la nature,… 

« Bois un verre d’eau et pense à la paix, cultive ton jardin et agis, même si c’est un tout petit geste ». 

On ne sauve pas le monde à grande échelle, on sauve le monde, chacun à notre échelle : par nos actes, par nos votes, par nos choix, par nos prises de conscience, parce qu’on ose se laisser contredire et qu’on apprend ensemble à agir ! Je peux exactement te dire à quel moment notre grande fille est rentrée à la maison en disant « je veux changer ma manière de consommer ». Elle venait d’avoir cours sur le réchauffement climatique et sa prise de conscience fut massive. Et avec la force que seuls les ados peuvent parfois avoir, elle est rentrée à la maison et a chamboulé nos habitudes.

Nous nous sommes laissés chambouler, nous nous sommes laissés réprimandés par cette écolière alarmée. Elle n’est d’ailleurs pas la seule jeune fille à faire comme cela (je pense tout de suite à Greta Thunberg), nous sommes entourés de jeunes qui nous demandent des comptes, des changement radicaux, une vraie prise de conscience : « La merde que vous laissez, c’est nous qui devrons nager dedans ». Ils sonnent l’alerte, ils relèvent leurs manches. Ils nous mettent au défi. Ils changent déjà le monde que nous leur laissons. Et ils m’épatent. Moi, vraiment, j’ai envie de me laisser mettre au défi, j’ai envie de contribuer à un monde meilleur pour mes filles, pour les générations qui nous suivent. Je veux me laisser changer. 

« Bois un verre d’eau, pense à la paix, agis… maintenant ». 

Quand nous nous mettons en action, la peur diminue et l’espoir augmente.

Nos actions sont comme des dominos, lorsque nous poussons la première pierre, nous ne savons jamais quel sera l’héritage de l’acte que nous avons posé. Lorsque je pose une pièce sur le comptoir pour aider la dame âgée devant moi à la caisse à payer tous ses achats, je ne fais que pousser un tout petit domino dans une longue suite de domino. Je ne fais que transmettre le bien qui m’a été fait ailleurs. 

On fait comme ça, si chacun pousse un domino, si chacun cultive un jardin, si chacun boit un verre d’eau en pensant à la paix, si chacun surmonte un peu sa peur. 

Alors on construira ensemble la paix, un meilleur monde, petit à petit, une personne à la fois, un domino à la fois… 

Et comme le dit le Talmud : « Qui sauve une seule vie, sauve le monde entier ».

Alors chère Fabuleuse, soyons comme ces femmes polonaises qui ont mis des dizaines de poussettes dans les gares pour que les mamans ukrainiennes qui en auraient besoin en arrivant dans leur pays en aient à disposition. Soyons ces Fabuleuses qui osent poser un geste qui change la face de ce monde, même si c’est juste pour une personne. Soyons ces Fabuleuses qui arrêtent le programme de leur journée pour s’asseoir et consoler un enfant qui a “le mal du monde actuel”. Osons essayer de changer, osons nourrir la paix autour de nous. 

Parce que la paix se construit tout d’abord dans nos cœurs et dans nos maisons, agissons pour un monde meilleur, sortons de nos habitudes confortables ;

Aidons, aimons, vivons pour laisser une terre encore belle aux générations qui viennent. 

Devenons un réseau de Fabuleuses pro-actives et confiantes ! 

Alors, levons nos verres à la paix, dans nos cœurs, dans nos foyers et sur cette si jolie terre.



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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