Mon tout petit, tu es niché au creux de moi depuis plusieurs semaines et je crois bien que tu y logeras pour de bon dans les mois qui viennent. Ta venue nous remplit tous de joie. Avec toi la famille s’agrandit déjà ; dès ta conception, tu étais là, au milieu de nous.
Il te reste quelques mois pour t’acclimater au monde dans lequel tu viendras, au beau milieu d’un automne que j’espère superbe de couleurs et d’odeurs. Oui, il te reste quelques mois, quelques mois pour apprendre à connaître ton futur environnement.
Et pas des moindres !
- Depuis le cocon de mon ventre, tu vas peu à peu faire connaissance avec tes trois grands frères qui t’attendent impatiemment. Je crois que tu viendras au monde en connaissant déjà trois mots : « caca », » zizi » et « prout », ce délicat vocabulaire étant très, TRÈS fréquemment utilisé par tes gredins d’aînés. Tu auras un réservoir à bêtises déjà bien rempli, et tu sauras ce que c’est qu’une maman très fâchée. Mais tu connaîtras surtout le bruit des bisous et la douceur enveloppante des tendres câlins, les éclats de rire et les jeux merveilleux.
- Tu vas apprendre, ces prochains mois, qui est ton papa, cet homme à la fois merveilleux et imparfait que j’ai choisi pour la vie. Tu sauras rapidement reconnaître entre mille sa voix chaude, ses blagues pas drôles qui me font encore rire après onze années, ses facéties permanentes, ses bavardages et ses silences. Tu auras vite envie de jouer avec lui, en entendant tes frères hurler de joie à son retour du travail. Bref, tu auras hâte, j’en suis certaine, de le rencontrer.
- Et puis tu vas continuer de me découvrir, comme je te découvre déjà peu à peu. Il faut le dire, c’est moi que tu connaîtras le mieux à ta naissance. Tu communies déjà à mes émotions. Tu as vite compris, je pense, qu’elles ne forment pas un long fleuve tranquille. Tu sais que je râle beaucoup et que je ris tout autant. Tu sais que j’aime à la folie mais que la blessure n’est jamais loin. Tu connais mes bouderies et mes lassitudes, mais aussi ma joie de vivre et mon énergie.
Tu le sais déjà : je suis très imparfaite.
Tu es prévenu : je sors parfois de mes gonds. Tu es rassuré : j’aime ton père et tes frères plus que tout. Et toi, tu le devines, je t’aime et je t’aimerai tout autant.
Je fais des erreurs et j’en ferai encore. J’hésite souvent et ta naissance ne me rendra pas plus sûre de moi. J’adore rire, je pleure parfois. Je suis la femme et la mère que je suis, avec ses défauts et ses qualités, mais une chose est sûre :
je suis la meilleure des mamans pour les enfants que vous êtes.
Et sois en certain, tu es mon enfant bien-aimé, désiré avant même ta première étincelle de vie.
Alors, bienvenue dans cette famille de mecs où je suis l’unique reine, que tu sois notre nouveau petit prince ou la toute première des princesses. Bienvenue parmi nous, imparfaits, mais avec ce grain de folie unique et cette joie d’être ensemble qui font que la vie est toujours belle.
Bienvenue par avance dans cette famille qui t’attend et qui t’aime : la nôtre, la tienne.