Je vais être honnête : avant l’arrivée de mes enfants, Noël avait un peu perdu de sa magie. Après mes quinze ans, l’excitation et la magie ont fait doucement place à l’attente des cadeaux et aux espérances pécuniaires, jusqu’au fameux chèque de tonton, car « tu choisiras ce qui te fait plaisir ». Un bout de papier qui, je m’en souviens, avait définitivement sonné la fin des étoiles dans les yeux.
Les années passant, la fête avait pris un goût de déjà-vu, parfois teinté de stress.
La course aux cadeaux, les files interminables dans les magasins, les repas à rallonge pendant lesquels les conversations de famille tournaient parfois au vinaigre… Et puis, il y avait cette pression sournoise de rendre ce moment parfait. Noël devait se montrer à la hauteur des téléfilms dont la télévision nous matraquait (et que je consomme avec un plaisir totalement assumé) ou, plus compliqué encore, aussi parfait que mes souvenirs d’enfance, auréolés de magie et d’attente délicieuse.
À l’âge adulte, tout cela me laissait plus fatiguée qu’émerveillée.
Tout a changé le jour où j’ai eu des enfants. Peut-être pas la première année, où ils étaient couchés bien avant de déballer des cadeaux qui les laissaient d’ailleurs totalement indifférents. Mais dès la deuxième année, j’ai pu retrouver la saveur de Noël dans leurs yeux. Les voir décorer le sapin dès le 1er décembre avec une joie non dissimulée et se battre pour « qui mettra l’étoile tout en haut » — j’ai depuis acheté 2 étoiles à fixer au sommet du sapin… ? Je préfère ne pas vous le révéler — . Je me souviens encore de ce moment précis, quand mon aîné d’à peine deux ans a eu l’honneur d’actionner les guirlandes lumineuses. Il était resté bouche bée, fasciné et avait voulu les laisser allumées toutes les nuits jusqu’au jour de Noël (bonjour la facture !). À cet instant, j’ai réalisé que Noël n’était plus réduit à un menu du réveillon à préparer, une liste de courses à respecter, ni même à des cadeaux soigneusement emballés sous le sapin. C’était un émerveillement pur pour des petites choses insignifiantes que seuls les enfants savaient encore ressentir. Noël avait retrouvé sa magie.
Dorénavant, Noël n’est plus seulement un rassemblement familial à honorer chaque année,
mais une expérience à vivre intensément à travers les yeux de mes enfants. Cela change beaucoup de choses. On commence à revoir nos priorités : est-ce que ce qui compte vraiment, c’est d’avoir une table parfaitement décorée et un repas gastronomique ? Ou bien voir mes enfants captivés par les petites histoires de Noël que je leur lis chaque soir en attendant Noël (une super idée de calendrier de l’avent d’ailleurs, pour patienter sans intoxication au chocolat) ?
J’ai compris que je devais revoir mes attentes, pour mon plus grand bonheur, et laisser de côté l’ambition de tout orchestrer parfaitement.
Ce qui importe, c’est de vivre pleinement ces moments, même si cela signifie une bûche un peu ratée, un sapin décoré avec des guirlandes de travers (ce qui continue à me demander un sacré lâcher-prise), ou un plan de table inexistant.
Ce qui rend la période de Noël magique, c’est le partage,
le fait de créer ensemble ces petits rituels familiaux, qu’ils soient improvisés ou soigneusement préparés. J’ai découvert que mes enfants adorent le simple fait de passer du temps avec moi, à faire des activités manuelles pour décorer la maison ou à cuisiner des sablés de Noël (tellement cliché, me direz-vous !). Ils ne se souviennent pas du repas de Noël, qu’ils mangent à peine d’ailleurs, mais ils se rappellent des guirlandes de papier que l’on a découpées et accrochées partout dans le salon et des musiques de Noël qui passent en boucle chaque soir. Car mes enfants aiment surtout rêver de Noël : les histoires de Père Noël arrivant par une cheminée que nous n’avons pas, de lutins farceurs ou encore de cadeaux déposés durant la nuit au pied du sapin. Ils sont demandeurs de cette magie, alors je la leur donne, sans en faire des caisses non plus. Je me régale de les voir heureux !
Ces moments d’émerveillement et de joie sont justement ceux qui redonnent un sens profond à cette période de l’année.
Ils nous rappellent qu’il est essentiel de ralentir, de faire une pause dans le tourbillon du quotidien. Noël est aujourd’hui pour moi une invitation à revenir à l’essentiel : les rires, les câlins, la complicité et basta. Ce sont ces petits riens qui laissent des traces, bien plus que n’importe quel cadeau coûteux. C’est cela que je veux transmettre à mes enfants. Je les encourage à apprécier ces instants de partage, à voir au-delà du matériel et à comprendre que la magie de Noël ne se résume pas aux cadeaux, mais aux souvenirs que l’on construit ensemble. J’espère que cela tiendra le plus longtemps possible, car leurs yeux font de nouveau pétiller les miens.
Si tu te sens dépassée à l’approche des fêtes, si tu te dis que tu n’arriveras pas à tout faire entrer dans les cases du « Noël parfait », laisse tomber. Autorise-toi à choisir ce qui compte vraiment pour toi et ta famille. Peut-être que cette année, ce sera un Noël tout simple, avec un repas modeste et un sapin décoré avec les moyens du bord, mais avec plus de moments de bonheur authentique. Ose t’éloigner des attentes des autres et laisse-toi guider par la magie et la simplicité de tes enfants. Ils sont parfois de très bon conseil.
Alors, chère Fabuleuse, je t’encourage à retrouver la magie de Noël à travers les yeux de tes enfants. Fais-toi ce cadeau à toi aussi : le cadeau d’un Noël où l’essentiel prime sur le superficiel, où l’imparfait devient merveilleux. Rallume cette petite étincelle qui n’attendait que d’être ravivée. Car un jour, tes enfants seront grands ;).
