Le temps qu’il faut pour te voir grandir - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Le temps qu’il faut pour te voir grandir

Une Fabuleuse Maman 20 avril 2021
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Mercredi soir, tu as demandé un biberon vers 22h30 que je t’ai donné car ton père était sous la douche. Quand il est revenu, il nous a trouvé blottis l’un contre l’autre dans le lit parental. Tu dormais paisiblement, calé contre mon flanc, enveloppé dans mon bras gauche. J’avais remonté la couette sur tes jambes pour que tu n’aies pas froid.

Il m’a regardé et m’a dit :

« Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne le couches pas ? ».

Ce à quoi j’ai répondu : « Non, je profite de lui ». Dans le tourbillon des jours, je m’aperçois que tu grandis à la vitesse de l’éclair et je n’ai pas envie de ressembler à tous ces parents qui me disent aujourd’hui :

« Je n’ai pas vu le temps passer. Hier c’était un bébé et aujourd’hui il/elle a vingt ans. Je regrette de ne pas avoir passé plus de temps avec lui/elle. »

Alors, souvent, et encore plus souvent quand les journées vécues ont été éprouvantes, j’essaie de prendre du temps pour créer des souvenirs : du temps où je ne pense pas au travail, où je n’ai pas d’ordinateur ou de téléphone à portée de main, du temps où je suis là uniquement pour toi.

Mercredi soir, je t’ai laissé t’endormir contre moi parce que j’ai senti que c’était le bon moment.

Je t’ai regardé avec attention.

  • J’ai été attendrie par tes joues bien rebondies et tes lèvres fines qui ressortaient comme toujours lorsque tu es repu, par tes yeux en amande ourlés de longs cils si semblables aux miens.
  • J’ai caressé tes cheveux tout doux puis tes petites mains, que j’ai fait tour à tour glisser dans les miennes.
  • J’ai constaté avec amusement qu’elles étaient bien plus grandes qu’à ta naissance.

Elles mesuraient alors deux phalanges et tes doigts ressemblaient à des tout petits boudins. Maintenant, elles en mesurent à peu près trois et tes doigts se sont bien affinés, même s’ils restent épais à l’endroit où ils rejoignent tes paumes.

  • J’ai noté que tes mains palpaient toujours l’air, délicatement, comme pour tâter sur une matière ouateuse et légère, et que tu attrapais parfois ta tétine comme pour t’assurer qu’elle était bien encore là.
  • J’ai écouté ta respiration très forte lorsque tu cherchais le sommeil s’apaiser progressivement et je me suis souvenu du bruit de ton cœur lors des échographies, puissant et rapide comme le galop d’un cheval.
  • J’ai senti le poids de ton corps contre mon bras s’alourdir à mesure que tu t’endormais.
  • J’ai encore constaté combien tu avais grandi : tu portais un pyjama en neuf mois rayé gris et rouge, et déjà, tes poignets dépassaient des manches.

Enfin, en déposant un bisou sur ton front tiède, je me suis laissée submerger par cet immense amour qui grondait en moi.

J’ai fixé toutes ces images, sensations, pensées, émotions dans ma mémoire, du plus fort que j’ai pu et je me suis promis de te les écrire. À cet instant, je n’en avais rien à faire de tous les préceptes d’éducation qui soutiennent que les enfants ne doivent pas s’endormir dans les bras et dans le lit de leurs parents parce que sinon, il sera à jamais impossible de les endormir autrement. Je sais qu’un jour, tu seras trop grand pour me faire de tels câlins, alors j’en profite tant que nous en avons tous les deux besoin.

Ce soir-là, j’en avais d’ailleurs plus besoin que toi.

Lorsque j’ai été rassasiée de ce souvenir nouvellement créé, ton père t’a recouché dans ton lit sans que tu ne te réveilles. Avant de m’endormir à mon tour, l’esprit plus léger et le cœur plus tendre, je me suis promis de garder le temps qu’il faudra pour te voir grandir.

Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Catherine



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Cet article a été écrit par :
Une Fabuleuse Maman

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