Arc-en-ciel
C’est entre la pluie et le soleil, au cœur du paradoxe, au sein même des situations complexes de nos vies que naissent les plus beaux arcs-en-ciel. Au beau milieu de ces vacances qui nous chahutent dans tous les sens. Là où les conflits sont les plus tranchants, les ados particulièrement chiants, les corps fatigués et les esprits craignant le silence, apparaissent les arcs-en-ciel de nos vies : nos souvenirs, nos fous rires, nos moments clés avec nos familles.
Bienveillance
Jour 3 des vacances, maman est fatiguée, son niveau de stress commence tout juste à retomber. Tout son être est en alerte, elle sursaute pour un rien. Elle est un peu au bord du gouffre, titubant entre l’envie de crier sur tout le monde et celle de s’effacer, de se replier sous sa couette pour deux ans et trente-six jours. En plus d’être dans cet état, elle se le reproche : elle va gâcher les vacances de tout le monde. Et BAM, tout craque, elle pleure en maillot sur le bord du lit, parce que « jambes blanches et cellulite », elle fait payer aux autres son mal-être en devenant le pire des chefs de bataillon. Stop ! Ce dont elle a besoin, c’est de bienveillance. Toujours, tous les jours, à chaque instant de ses vacances. Elle a besoin d’une main tendue qui lui signifie : « c’est bon, tu n’es pas une machine, arrête de te malmener, respire, laisse-toi être, laisse passer, ça va aller ! ».
Compromis
Compromis, c’est le maître mot pour des vacances plus agréables. On peut avoir tendance à dire « oui » aux desiderata des autres pour ne pas les décevoir (ou pour avoir la paix). Il faut aussi apprendre à négocier des compromis qui soient en notre faveur. Pour ça, pas de formule magique : il faut parler. On pose sur la table nos envies, nos besoins et on articule quand on parle, car, non, personne ne sait déchiffrer les soupirs et les regards sombres qu’on lance en pensant se faire comprendre. On dit, on tranche comme on le faisait enfant, quand on avait une barre chocolatée à partager (il y a celui qui coupe et celui qui choisit en premier). On fait des compromis avec les autres, pour ne pas faire des compromis uniquement avec soi-même.
Détente
« Mais détends-toi enfin, maman ! ». À cette injonction, j’ai bien souvent envie de répondre « c’est ça, détends-toi toi-même, zut quoi, laissez-moi stresser tranquille ! ». Se détendre en vacances reste pour moi et pour beaucoup d’autres mamans un défi, une quête du Graal, le mystère des pyramides. Cette chasse au trésor ne se gagne finalement que sur le terrain, dans le mouvement, quand je dis à mon corps : « c’est bon, on est en sécurité, tout va bien, retire ton gilet pare-balles, défais tes chaussures trop serrées, ouvre le col de ta chemise interne. C’est le moment de marcher pieds nus, de te laisser vivre, de respirer l’air frais, de goûter à l’enfance ». C’est alors, en respirant lentement, profondément, en marchant sur le sable, en plongeant dans l’eau, en m’allongeant sur le lit au creux d’un rayon de soleil qui tombe sur la couette que mon corps commence enfin à me croire et embrasse un peu la détente.
Enfance
Retrouver le goût de l’enfance. Ce concept devient à la mode ! On appelle cela le « childing » en contrepoint de ce qui a été nommé « adulting » (devenir un adulte mature). Ce mouvement nous rappelle de ne pas étouffer nos âmes d’enfants, de les laisser s’exprimer et de leur donner le temps de vivre leurs passions. Il s’agit de retrouver une certaine légèreté. Quoi de mieux que les vacances pour s’y essayer ? En observant et en imitant nos plus petits, en leur proposant des activités que nous aimions à leur âge, en nous mettant à genoux pour retrouver nos jeux d’enfants, à faire un parcours de billes dans un grand château de sable. Renouer avec son enfance, se donner la permission de vivre l’instant présent et rien d’autre.
Frustrations
Grains de sable dans notre engrenage, cailloux dans notre soulier, porte qui se ferme juste devant notre nez. Les frustrations font partie de la vie et de nos vacances aussi. Elles nous sautent dessus, nous surprennent, nous font perdre l’équilibre. Dans ces moments frustrants, les yeux du public se tournent vers toi. Comment va réagir maman ? Tes enfants t’observent, agents des services secrets à l’affût de tes plus jolis gros mots, tes accès de colère et tes grimaces mal cachées. Ils t’observent, dissèquent, analysent tes réactions. Et ils apprennent. Ils découvrent la panoplie des solutions qui sont à leur disposition : abandonner, sortir de ses gonds, insulter des gens, rire, négocier, relativiser, rester calme… et devine quoi ? Ils conserveront précieusement nombre d’entre elles. Alors, lesquelles aimerais-tu leur transmettre vraiment ?
Gourde
« Non, mais quelle gourde je fais ! » J’avoue que je suis la reine des gaffes, alors en vacances, quand le rythme et les lieux sont différents, je me transforme en impératrice des gourdes. Parfois, je ne réalise même pas que je me dis tout haut « mais que tu es bête Rebecca ! ». Cela n’a commencé à me choquer que quand j’ai entendu mes enfants se le dire aussi. J’intervenais : « ne dis pas ça ma chérie, ce n’est pas grave ! On fait tous des gaffes ». Mais mes mots sonnaient bien creux alors que je me traitais moi-même de gourde à longueur de journée. Brené Brown nous rappelle que si on veut que nos enfants apprennent à s’aimer, la meilleure chose à faire, c’est de nous aimer nous-mêmes. Accepter nos gaffes, ne pas nous faire des reproches à longueur de temps. On est tous en chemin, on apprend, on essaye, on réussit parfois, on échoue souvent, on demande pardon si besoin, on se pardonne et puis on se relève et on apprend, on réessaye… Ce n’est pas grave, on n’est pas des gourdes, on est juste humaines.
Histoires
Les traces de nos vies sont faites d’histoires que nous vivons, que nous partageons et que nous nous racontons. Ô combien importants sont ces récits de vacances, ces petites traditions familiales ! On les savoure, on les perpétue, on en connaît le goût, l’odeur, la sensation par cœur. N’hésite jamais à donner à tes étés, le goût des choses que tu aimes, transmets à tes enfants tes madeleines de Proust, créez ensemble vos histoires. Ces moments deviendront à votre image : des histoires uniques, belles, rigolotes, savoureuses.
Intonation
Peut-on dire quelque chose et son contraire en même temps ? Sans aucun doute ! L’intonation influence massivement la manière dont sera compris le message que nous voulons faire passer. Alors, parfois, il faut prendre le temps de réfléchir un instant. Se réaligner : est-ce que je dis ce que je veux dire ? Avec mes mots, mon intonation, mon attitude ? Tu verras, en vacances, les niveaux peuvent tant se mêler qu’ils en viennent à devenir contradictoires. Particulièrement si tu n’oses pas dire ce que tu penses vraiment, si tu n’exprimes pas tes besoins et si tu accumules les non-dits et les reproches dans tes regards, les soupirs et la froideur des mots, en espérant que tes sous-entendus soient assez clairs. À quoi bon ? Cherche l’alignement, ose les vrais mots et soigne ton intonation, nourris-la de tes intentions.
Jouer
Être parents en vacances c’est un peu comme avoir un job à Disneyland. On voit de trop près l’envers du décor. On nous bassine avec l’idée qu’on devrait créer des vacances de rêves pour nos clients, oups, nos enfants. Quelle pression ! On organise tout et on essaye tellement de ne rien oublier qu’on en perd la saveur simple des vacances. Celles qui nous murmure gentiment : « ralentis, c’est un temps pour retrouver la joie de jouer, c’est le moment de te laisser respirer, peu importe que les souvenirs soient ou non dignes d’un livre d’Astrid Lindgren, pas besoin de partir, encore moins de partir loin, il faut juste oser poser le pied à côté de toi-même, de tes envies de tout contrôler, de tout gérer, de perfection, pour enfiler les bottes en caoutchouc de l’enfant que tu es et qui aimait tant sauter dans les flaques. N’oublie jamais la joie de jouer !
K-way
Porter un K-way, c’est pire que tout. J’espère que les K-way modernes sont mieux faits que ceux que je portais enfant. D’abord, il fallait arriver à le déplier, à l’ouvrir, à passer ses bras moites dans un tissu qui s’y collait sur le champ pour enfin être protégé de l’humidité extérieure tout en nageant dans son propre jus. On le portait en bandoulière, comme une écharpe de miss France, pour être certains que rien n’arrêterait notre jeu de stratégie géant au fond des bois. On mettait le mauvais temps au défi de nous gâcher les vacances ! On enfilait nos K-way, tant pis s’ils étaient désagréables à porter, nous étions déterminés à vivre à fond nos aventures en extérieur. Parfois, dans la vie, on a besoin de passer par une grosse dose d’inconfort pour aller jusqu’au but. Nos enfants aussi, nous aussi, osons les K-way ! Osons dépasser notre petit confort personnel pour aller attraper le Graal de l’aventure qui est à portée de main.
Là-bas
J’entends Jean-Jacques Goldmann me souffler à l’oreille cette phrase « là-bas, tout est neuf et tout est sauvage ». Sa voix m’emporte, loin d’ici. Hors du tourbillon du quotidien, dans le rêve, dans les moments lointains. Penser à « là-bas », c’est parfois se donner le temps et le droit de respirer, se perdre un peu dans une histoire imaginée, voler haut et voler loin. Mais, parfois, penser à « là-bas », c’est aussi fuir notre quotidien, notre vie, notre aujourd’hui, notre ici, notre maintenant. Dans ces moments-là, j’essaye de me rappeler que cet instant que je vis, ces vacances que je prends, c’est tout ce que j’ai réellement et c’est tout ce à quoi je peux goûter vraiment. Osons revenir et vivre là où nous sommes avec ceux que nous avons, avec ce que nous avons.
Mélodie
Il y a des endroits dont la mélodie naturelle rejoint celle de nos cœurs. Comme si tout notre être y trouvait un abri, une maison, un lieu pour lui. La mer belge est cet endroit pour moi. Les journées que j’y passe semblent doubler ma fatigue et ma faim (la mer, ça creuse) tandis que le soir, quand le vent tombe et que le soleil embrase la surface de l’eau, quand le bruit des touristes devient moins dense, je me retrouve apaisée. Je pourrais en respirer l’atmosphère comme on plonge son nez dans un bouquet de fleurs, pour m’imprégner de son arôme. La mer du Nord connaît ma mélodie, ma berceuse préférée et c’est pour cela que j’y retourne. Je vais y faire le plein de moi-même. Et toi ? Quel endroit te murmure la mélodie de ton cœur ?
Nuage
Les nuages, les orages, les ombres qui passent dans nos ciels de vacances se moquent de notre programme d’été. Il peut soudain se mettre à pleuvoir sur nos projets, nos rêves, nos vies. Le tonnerre gronde parfois bien fort au milieu des étés les plus chauds, la pression monte, nous voilà sur le point de craquer, nous aussi. Certains étés ne resteront pas dans nos mémoires comme l’été des vacances de rêves. Certains garderont pour toujours un goût amer, à cause d’un souvenir pénible, d’une épine qui s’est plantée en nous. Si cet été est un de ces étés « maudits », traverse-le, donne-toi le temps et la bienveillance dont tu as besoin, celui-ci aussi passera. Ne reste pas seule, courage.
Olives
Les olives, c’est étrange. À l’origine, je les évitais royalement. Cependant, la passion que mon frère avait pour elles m’intriguait. Je lui demandai pourquoi il les aimait tant et il me dit : « un jour, j’en ai mangé une, pour essayer. Je n’ai pas vraiment aimé, mais un peu plus tard, j’ai été pris d’une envie soudaine d’olives ». J’ai donc suivi son exemple et il s’est passé exactement la même chose que pour lui. Le goût étrange de l’olive m’a donné une forte envie de réessayer. J’étais lancée à la découverte de cette saveur inhabituelle, j’avais envie de l’apprivoiser. Je crois que ça dit quelque chose de nos vies. Durant nos étés, nous passons parfois beaucoup de temps à faire de grands détours pour ne pas quitter les chemins qui nous sont connus. On n’ose pas vraiment s’aventurer ni goûter, on préfère faire comme d’habitude. Mais combien de saveurs inconnues se cachent justement en dehors des sentiers battus ? Alors, osons ! Goûtons aux olives, au neuf, à l’intrigant durant cet été ! Osons les proposer, les essayer et nous laisser attraper par leur goût étrange. Osons nos vies, en dehors de nos zones de sécurité, osons… le grand frisson !
Pauses
J’ai pensé vous imposer le mot patience. J’aurais fait un beau discours dessus, en prenant un air un peu moralisateur ! Puis j’ai ri… ce dont les parents ont besoin, ce sont de pauses. Des pauses régulières, des moments pour remettre leurs pendules internes à l’heure, pour souffler. Des pauses réparties un peu partout dans le quotidien, de tailles différentes, de contenus différents, des bulles quoi. Des bulles de savon : fragiles, mais tellement belles, qui nourrissent de petits bonheurs personnels et qui nous font sortir la tête de l’eau pour inspirer une bonne bouffée d’air.
Quantique
Ah la physique quantique ! Je n’y comprends absolument rien, si ce n’est que tout est encore bien plus compliqué que ce que l’on pense. Tout s’entremêle, et les interactions entre objets, particules, humains et humeurs sont constantes. Et ce, dans nos familles aussi. C’est un peu comme si nous étions constamment en train de faire une « synchronisation des montres » inconsciente. Vous me suivez ? Je vous explique. Si tout influence tout, alors, c’est clair comme de l’eau de roche : notre humeur va influencer l’atmosphère de notre famille. L’humeur est contagieuse, les attitudes sont contagieuses, le rire, la (dé) motivation aussi. On se synchronise constamment aux autres. Qui n’a pas connu l’effet dévastateur de la mauvaise humeur d’un ado, au beau milieu d’une superbe excursion de vacances ? Du mal-être de tous face à une maman mécontente de son corps au moment d’aller à la plage (tous aux abris, c’est là que sort le dragon) ? Tout est en interaction tout le temps, c’est la base de la physique quantique ! Que faire alors ? Et bien j’en déduis que si je travaille à mon état émotionnel personnel, à mon humeur, à ma motivation, j’aurais une bonne chance de faire changer les particules autour de moi. Je ferai des ricochets, des vagues, je créerai forcément du changement. Tant qu’à faire, j’essayerai de créer des ricochets positifs et agréables.
Rituels
Les rituels ? Mais Rebecca, c’est bon pour l’année scolaire. Là, on parle vacances ! Pourquoi proposer ce thème ? Eh bien, parce que la mélodie de l’horloge qui sonne les quarts, la demi et l’heure sont le rythme qui donne un cadre à nos jours. Alors, oui, en vacances, on desserre les mâchoires, on souffle, on retire nos soutiens-gorge mentaux, mais on a encore besoin d’un cadre sécurisant. Nous avons besoin d’avoir une idée de ce qui va se passer, de comment vont se dérouler les journées et de quand arrivera la fin des vacances. Les rituels nous aident et sont importants. Ils sont ce qui dessine le sol sous nos pieds. C’est le menu, le sommaire, l’horaire, le bulletin météo… Les routines du soir, du matin et le déroulement plus ou moins clair de nos journées apaisent autant les adultes que les enfants. C’est comme un tableau : la toile est là, le peintre prend son pinceau et y trouve la liberté, au milieu des quatre « murs » que lui offre cette toile vierge.
Semences
« Qui sème le vent récolte le tempo », chantait MC Solaar. Je me demande parfois ce que nous semons chez nos enfants. Tout ce qu’ils voient de nous, ce qu’ils pressentent, ce qu’ils apprennent alors que nous n’y faisons pas vraiment attention. Ce qui ressortira quand le temps viendra, ce qui pointe parfois son nez tout doucement. Toutes ces semences germent au long des années et j’espère qu’elles donneront un beau bouquet champêtre. Nos enfants nous observent. Chaque geste, même le plus petit, le plus insignifiant, est une graine que nous déposons dans leur cœur. En été, nous avons de nombreuses occasions de semer dans la vie de nos enfants. Profitons de ce temps pour observer ce qui fleurit en eux en espérant que des milliers de petites graines de bienveillance pousseront longtemps dans leur vie.
Trésor
Nous pensons souvent que nos plus grands trésors sont exceptionnels, rares, que ce sont les moments inoubliables qui rendent nos vies plus riches. Pourtant, le bonheur de vivre quelque chose de grand et d’éblouissant, d’exceptionnel et d’intense n’est rien en comparaison du terreau de bonheur et de bien-être que constituent les petits trésors du quotidien. C’est au creux de nos moments normaux, quotidiens, presque banals que se nichent la paix et la joie de nos vies. Alors, oui, pendant les vacances, on s’essaye souvent au dépaysement, au voyage, aux saveurs exotiques. Mais sache que si ce n’est pas possible, si ce n’est pas votre style, si ce n’est pas dans ton budget, tes vacances n’en seront pas moins bonnes. Les trésors sont bien là, tout près de toi. Ouvre les yeux, les oreilles, écoute, goûte, observe, imprègne-toi de tous ces trésors autour de toi, ils sont à toi.
Usé
Avoir usé son pantalon jusqu’à la corde. Quelle belle expression, vous ne trouvez pas ? Avoir utilisé quelque chose jusqu’à ce qu’il ne tienne presque plus, que toute sa structure soit adoucie, lissée, affinée. Cela me rappelle les chemises de mon grand-père, le pyjama préféré de mon frère, ce pull que je portais ado, qui a toujours déménagé avec moi et que mes filles ont tout à coup commencé à porter à leur tour. Ce n’est certainement pas la couleur qui les a convaincues, non. Plutôt la douceur de son tissu et l’idée que c’était mon pull avant et que je l’avais aussi porté à leur âge, il y a si longtemps. C’est l’histoire que l’objet usé porte en lui, qui lui donne toute sa valeur à nos yeux. Nous pensons souvent à tort que nos enfants ont besoin du nec plus ultra. Or, ce dont ils ont besoin, ce n’est ni du cher, ni du neuf, ni du tape-à-l’œil. Nos enfants n’ont pas besoin des vacances les plus coûteuses, les plus longues, les plus exotiques (nous non plus d’ailleurs). Ils ont besoin d’user les genoux de leurs pantalons, de se salir les mains, de ne pas toujours faire attention à tout, de rêver, de s’aventurer et surtout, ils ont besoin de toi, de ton regard, de ton écoute… de tes bras usés par la fatigue et de ton cœur rempli de douceur et d’amour. Tu es leur plus belle histoire !
Valeurs
Ta vie, ton été, tes valeurs ! Oui, tes valeurs à toi ! Pas besoin de regarder à droite ou à gauche ce que les autres mamans pensent ou vivent, ni même de penser qu’il faut faire comme tes parents ou tes beaux-parents pour que tout soit parfait. Non, je t’encourage à aller chercher au plus profond de toi ce qui t’est important, ce que tu veux vivre, ce que tu veux transmettre. Priorise en fonction de tes valeurs. Ne fais pas toujours des compromis pour faire plaisir aux autres, cherche ton fil rouge à toi et suis-le. C’est ta vie, ton été, tes jours et ta famille : n’hésite pas à leur donner le goût qui te plaît et tu verras, c’est contagieux, tes enfants n’aspirent qu’à découvrir tes passions et ce qui te fait bouger comme personne ! Reste-toi fidèle.
Wi-fi
Lave-vaisselle, 3 chambres et wi-fi inclus. C’est la base de mes recherches pour nos locations de vacances (en ajoutant : pas la montagne, j’ai le vertige). Certains préféreront des vacances non connectées, des retrouvailles autour de l’évier pour laver la vaisselle ensemble ou peut-être un camping-car où tout le monde dort dans le même espace. Moi pas ! Je n’ai aucune envie de faire la vaisselle à la main pendant nos vacances, nous avons besoin de trois chambres à coucher séparées pour que tout le monde puisse bien dormir et un accès wi-fi figure sur la liste de nos indispensables. Silence dans le public, j’entends au loin une voix s’exclamer « mais comment peut-on ? ». Alors, on peut très bien. En anglais, on dit « you do you ». Tu fais « toi » et moi et bien, je fais ce que je veux et tout va bien. Alors, c’est wi-fi inclus pour nous, et on assume notre décision avec le sourire. Apprends à en faire autant : ta famille, tes vacances, tes choix !
Xéna
Pour cette lettre, j’ai beaucoup hésité entre Xéna (la guerrière) et Xanax. C’est un peu les deux états entre lesquels mon cœur balance quand on arrive à la mi-temps des vacances. Quand j’ai envie de fuir, d’abandonner et que la crise de nerfs menace d’éclater. Dans ces cas-là, la solution pour moi c’est d’appuyer sur le bouton « RESET » de mon ordinateur intérieur. Sortir du mode « fight or flight » (combattre ou fuir) et permettre à tout mon système de revenir au calme. Mon bouton à moi, je peux l’actionner en m’allongeant pour me reposer, en faisant une bonne une sieste pour récupérer des forces (quitte à ronfler à côté de mes enfants qui regardent un film), en allant marcher dehors seule et vite, en coupant des légumes en petits bouts pour faire une soupe, en lisant un quart de chapitre d’un livre comique, en allégeant la pression et en me rappelant que le but des vacances est parfois tout simplement que tous les membres de ma famille y survivent… rien de plus, rien de moins. Alors quand je suis en mode « Xéna la guerrière qui a besoin d’un calmant », je m’autorise à faire ce qui est nécessaire pour remettre mon système en état. Bien souvent, c’est toute la famille qui se réjouit de voir que je me laisse respirer (même s’ils doivent prendre un peu sur eux et me donner du temps et de l’espace pour aller mieux).
Yourte
Entrer dans une yourte, c’est comme passer les portes de l’armoire de C.S. Lewis pour se retrouver dans le monde de Narnia, c’est découvrir un autre monde, d’autres habitudes, une vie différente de la nôtre. Rentrer dans une tente, s’accroupir pour arriver à s’asseoir dans la cabane de nos enfants. C’est imaginer tout un monde et accepter de renoncer au fauteuil, aux pinces à linge, aux chaises et à mille couvertures, parce qu’aujourd’hui, « maman, on voudrait construire un château fort dans le salon ». Que de souvenirs de vacances lorsque nous avons conquis les bois, les champs ou le living pour y vivre les aventures les plus folles ! Alors, cet été, quand l’averse reprendra et que le moral nous tombera dans les chaussettes, j’espère que nous aurons le courage et l’audace de laisser nos enfants créer un énorme chaos dans nos salons pour leur laisser la joie de goûter dans leur tente de nomades du désert.
Zoo
Mais quel zoo ici ! Une des choses qui me fait le plus rire, c’est quand mes grandes filles font des blagues sur le petit côté chaotique de notre vie de famille. « QUELLE FAMILLE ! », les regards se lèvent au ciel, les sourires fleurissent sur les visages et elles ont beaucoup de mal à cacher leur fierté de faire partie d’une bande aussi ringarde. Quel zoo ! Oui, mais c’est notre zoo et au cours des années, j’ai développé beaucoup de tendresse pour notre vie à sept (nous deux, nos trois filles et nos deux chats). Pour finir cet ABC des vacances, j’aimerais t’inviter à apprendre à aimer ton zoo personnel. Cette famille unique qui est la tienne. L’aimer avec chacun d’entre vous, comme il est, avec votre mélodie, vos plans, vos priorités, vos valeurs. J’aimerais tant que tu l’aimes au point qu’il ne te soit plus nécessaire de te rêver une meilleure vie ailleurs. Que ce présent, même pendant les vacances, devienne ce que tu chéris et que tu apprécies, non pas « malgré », mais « parce que » c’est ton présent unique et particulier, parce ce que c’est toutes ces graines que tu as semées, tous ces arcs-en-ciel observés peau collée au k-way, parce que ce sont tes trésors, ta vie, ton histoire. Et tu peux être fière ! Alors, bien joué, ma chère Fabuleuse, tu peux t’autoriser à ralentir, soit bienveillante avec ton zoo personnel : tout cela est tellement beau, bravo !