Alors que je tentais une sieste, un samedi après-midi, bercée par quelques éclats de voix, l’une enfantine et l’autre en mue, je me suis fait cette réflexion : est-ce que le plus beau cadeau que je me sois offert, et que je continue à m’offrir chaque jour depuis que je suis devenue mère, ça ne serait pas de me laisser déranger ? Cela peut paraître complètement paradoxal…
Mes deux fils, chair de ma chair, m’ont dérangée bien avant que je les mette au monde :
tout d’abord en s’installant dans mon corps, en bouleversant mes hormones puis, une fois propulsés dans le monde, en chamboulant mes nuits, en m’empêchant de dormir plus de deux, quatre, puis — ô Graal — six heures, en me faisant réviser les notions d’hygiène élémentaire — surtout pour le premier —, les tables de multiplication, les fables de La Fontaine, des théorèmes et dates historiques à la pelle relégués depuis longtemps au fond de ma mémoire. Plus encore : tous ces matins trop matinaux, ces cafés ni chauds ni froids, ces chaussettes à l’envers, trouées, dépareillées, disparues, ces boueux bords de terrain de foot, ces réunions ennuyeuses et ces supermarchés bondés. Tout ce cirque ne s’arrête même pas à l’entrée en maternelle, ni en CP, ni en sixième, encore moins à l’éruption des premiers boutons d’acné.
S’y mêlent de surcroît toutes sortes de questions, naïves ou provocatrices selon l’âge du protagoniste :
est-ce que le Père Noël existe, comment on fait les bébés, va-t-on survivre au réchauffement climatique, pourquoi ça me chatouille le ventre, et toi, quelle a été ta plus grosse bêtise ?
La vie de maman n’est pas un long fleuve tranquille — hahahaha —,
il ressemble plutôt à un torrent bouillonnant qui traverse une multitude de paysages, heurtent des rochers durs comme le marbre, s’assèche sous le soleil à son midi, mais poursuit sans cesse sa course. Il grouille de vie, rejoint par des affluents, s’élargit, se réjouit. Il finira bien un jour par se jeter dans l’infini de l’océan, mais, qu’importe, aujourd’hui, il joue son rôle salvateur et fécond.
Lyrique est cette envolée, je te l’accorde, chère Fabuleuse, mais ne reflète-t-elle pas la réalité poétique de notre vie de maman ?
Alors, puisque le chaos est inhérent à notre condition d’êtres humains, puisque le déséquilibre est ce qui nous permet d’avancer… est-ce que me laisser déranger, de façon intentionnelle, ne serait pas le plus beau cadeau que je me suis offert en accueillant la vie ? Les filets de bave sur le gilet en cachemire et l’invasion des jeux d’éveil dans le salon ne sont qu’une facette de la réalité…
Chaque jour, si je décide de prendre un poil de recul, j’apprends.
À travers leurs yeux, je découvre le monde ; à travers leurs chutes, j’apprends à me relever ; à travers leurs rires, je m’approprie la joie ; pour étancher leur soif, je creuse des puits ; pour tenir sur la durée, je m’oblige à prendre soin de moi. Tandis qu’ils grandissent, je grandis aussi, sans oublier de cueillir les récompenses immédiates de mon investissement : les câlins, les « je t’aime », les regards qui en disent long.
J’ai conscience que cette invitation à prendre du recul, lâcher prise, tout ça, tout ça, peut ressembler à une grosse blague pas drôle quand on se sent au fond du trou, quand on ne trouve pas de soutien, quand les repères sont chamboulés, quand tout ce qu’on connaissait se trouve secoué par un séisme de magnitude 42.
C’est justement là qu’entre en action Hélène Bonhomme et toute sa fabuleuse équipe : avec des outils éprouvés et approuvés par des milliers d’autres mamans, retrouver la fabulosité dans ta vie devient possible !
Hmmm, je sens qu’une lueur d’espoir vient titiller ton cœur quand tu lis le mot « possible », n’est-ce pas ?
Moi qui t’écris, ce n’est pas sans soubresauts — j’aime les euphémismes — que je suis arrivée à ma quinzième année de maternité. Et pourtant, je l’affirme : je veux bien marcher encore sur des Lego qui traînent si c’est le prix à payer pour être leur mère, à ces deux p’tits gars que j’aime le plus au monde, et qui me le rendent bien.