On dit qu’il faut un village pour élever un enfant. Je crois qu’il faut aussi un village pour accompagner une mère. On peut, certes, faire un bébé toute seule, mais c’est après que les choses se corsent vraiment, il faut bien le reconnaître. Le paradoxe, c’est que c’est au moment où l’on ressent le plus le besoin d’être entourée, qu’on a tendance à s’enfermer dans sa bulle. Au choix, bulle du perfectionnisme, bulle de la culpabilité, bulle de la honte, bulle du burn-out… ou un mélange de tout ça.
Le piège de l’isolement
En ce qui me concerne, je n’ai pas eu le privilège de connaître les Fabuleuses au Foyer quand je suis devenue maman – elles n’existaient pas encore – et je fais partie de celles qui se disent parfois : si j’avais pu recevoir cette bienveillance-là et ce soutien-là, je serais certainement remontée plus vite à la surface de cette vague qui me submergeait… Je suis tellement touchée par la belle solidarité qui se dégage de ces échanges entre mamans, que ce soit au travers des mails du matin des Fabuleuses, ou à l’intérieur du Village, cette incroyable communauté de mamans qui investissent dans leur fabulosité !
Sois rassurée, je suis remontée à la surface depuis, comme d’autres l’ont fait et le feront encore !
Par d’autres moyens, et avec du temps, et parce qu’il n’est pas trop tard, même quand nos enfants sont plus grands, pour réaliser que nous avons de la valeur et que notre histoire est loin d’être terminée.
J’ai découvert, avec les années, que le plus grand piège et le plus grand danger pour les mamans, c’est justement l’isolement. Se sentir seule au monde et perdue dans tous les remous de la maternité peut causer de graves dommages dans l’estime de soi, mais aussi dans la santé mentale. Parce qu’alors, toutes les peurs trouvent un terreau propice à leur envahissement ! La peur de ne pas y arriver, de ne pas être “assez”, d’être “moins bien que”, de ne pas être acceptée, d’être rejetée, etc.
L’antidote de la bienveillance
Fort heureusement, les issues existent ! Et cette issue, c’est les autres – contrairement à ce qu’avançait M. Sartre, pardon. Être reliée, se sentir comprise, entendre l’écho de ses propres expériences chez les autres, réaliser que l’on n’est pas le problème. Il est là, l’antidote, dans le fameux pouvoir du “moi aussi”, dans la compassion et la bienveillance.
Alors, imagine un monde où les mamans se relieraient entre elles.
Où elles n’auraient plus peur d’être jugées, mais oseraient dire qu’elles n’arrivent pas à tout faire, et qu’en fait, ce serait normal, évident. Imagine un monde où dire qu’on n’en peut plus de ne plus dormir, dire que parfois on aimerait partir loin en plaquant tout, dire qu’on a envie de profiter des meilleures années avec nos enfants sans avoir l’impression de courir tout le temps, ce serait entendu et accueilli.
« La peur nous isole,
L’amour nous donne du courage,
L’authenticité nous rapproche. »
Ce monde, où les mamans vivent leur plus belle vie chaque jour, est-il possible ?
Et pourquoi pas ? On ne parle pas d’un monde parfait, mais d’un monde imparfait mais heureux. Si la peur fait des ravages, l’amour et l’authenticité font des miracles !
Chère Fabuleuse, rien qu’en écrivant ces lignes, je me relie à toi et, en me lisant, tu te relies à moi et à toutes les autres mamans. C’est le cadeau que je veux t’offrir en ce jour particulier : te rappeler qui tu es, que tu n’es pas seule et t’encourager à passer le mot. Je laisse tes enfants ou ton Fabuleux t’offrir un cœur en pâte à sel ou le parfum que tu demandes subliminalement depuis des mois… Et je t’invite à ouvrir les yeux pour voir ce que tu as déjà mais que tu ne vois pas toujours, ou si difficilement ! C’est une invitation parce que, je le sais, tu as besoin d’être encouragée, tu as besoin de l’entendre ou de le lire : tu es la meilleure maman que tes enfants puissent avoir. Tu es précieuse et tu vaux plus que tout l’or du monde pour eux.
Le cadeau, c’est nous
Pourquoi j’insiste ? Parce que le temps est précieux et qu’il ne revient pas. C’est aujourd’hui, et chaque jour, que tu veux être la meilleure des mamans, celle qui cajole, console, rit aux éclats et fait des gâteaux au chocolat. Pas demain, pas quand ils seront devenus grands et partis loin de toi – même s’il n’y a pas d’âge pour les serrer fort dans tes bras. Tu peux te tromper, tu peux hurler parfois, cela ne change rien à l’amour que tu as au fond de toi.
N’est-ce pas ce qu’on veut, nous toutes, les mamans ?
N’est-ce pas ce qui nous a poussées à vouloir devenir maman et à chérir nos enfants de toutes nos forces, malgré toutes les tempêtes que nous pouvons essuyer avec eux à nos côtés ? Les voir grandir, chaque jour un peu plus, les voir s’épanouir, et nous reconnaître dans leurs yeux, dans leurs gestes. Les porter, les soigner, les pousser en avant, les retenir, les laisser partir et les laisser devenir. Être comblée rien qu’en les voyant dormir paisiblement, en les sachant bien. Être femme, entreprendre, réussir, vivre sa vie, oui, bien sûr ! Et être remplie d’une joie inégalée en pensant à eux et en leur donnant tout ce qu’on est capable de leur donner parce qu’ils sont eux, mais qu’ils seront toujours une part de nous.
Aujourd’hui, rappelle-toi ceci : tu es un cadeau pour tes enfants, comme ils sont un cadeau pour toi. Pas parce que tu combles absolument toutes leurs attentes, ni qu’ils ne comblent absolument toutes les tiennes, mais parce que, chemin faisant, tu peux être celle qui les aide à révéler la meilleure part d’eux-mêmes.
Passe le mot
Être et devenir maman est exigeant, ingrat, épuisant… mais en chacune de nous se trouve la capacité nécessaire pour avancer et, plus encore, s’épanouir et briller. Aujourd’hui, dis-le à la Fabuleuse que tu vois dans le miroir, et à toutes celles que tu croiseras et vers lesquelles tes pensées se tourneront.
Quant à nous, équipe des Fabuleuses, nous serons encore là demain et les autres jours pour te le rappeler et pour relier toutes celles qui saisiront cette main que nous leur tendons.