Tu le sais, chère fabuleuse, devenir maman, c’est tout un parcours initiatique. C’est un moment si particulier de notre vie de femme !
J’ai dix ans d’écart avec ma petite sœur.
Quand je commençais à vivre une vie d’adulte, elle vivait sa vie de petite fille. J’ai toujours porté sur elle un regard attendri de grande sœur. Elle n’avait que 23 ans quand notre maman nous a quittées.
Bien trop jeune.
Quand ma sœur est tombée enceinte après un long parcours, j’ai senti mon cœur exploser de joie. Et rapidement, le besoin de communiquer sur la grossesse s’est heurté au vide de l’absence de notre maman.
Quand on devient maman, on repense forcément à l’expérience de grossesse de notre mère.
Comment c’était, pour elle ?
Je ne me souviens pas de la grossesse de ma mère, mis à part qu’elle était effectivement grosse et fatiguée. Il faut dire qu’à 10 ans, on n’a pas vraiment conscience de certains enjeux de la gestation.
Devenir maman sans maman peut nous rendre mélancolique, surtout quand on voit les tempêtes émotionnelles induites par la grossesse… Mais la vie continue. Elle bat au rythme cardiaque d’un petit bébé que toutes et tous se réjouissent d’accueillir en ce monde.
La mélancolie n’empêche pas la joie. Nos émotions cohabitent, nous traversent, parfois nous foudroient ou nous font nous relever.
Jamais notre maman ne verra ce merveilleux petit enfant. Et en même temps, c’est la vie qui continue, c’est un patrimoine génétique qui se transmet, c’est une histoire qui se perpétue.
Ce rôle de passage et d’accompagnement, c’est moi, sa grande sœur, qui le remplit.
On entend partout parler de sororité. J’y crois profondément. Ma sœur est cette petite fille que j’ai vu grandir, traverser l’adolescence, s’épanouir dans sa féminité, tomber amoureuse, et maintenant devenir maman à son tour. Nous avons tant en commun, et tant de différences !
Elle est ma sœur dans la maternité, aussi, comme toutes les fabuleuses.
L’expérience d’une femme fait écho à celle de toutes les autres. Dans son ventre arrondi, nous nous souvenons des petits coups donnés par nos bébés. Dans son corps qui change, nous nous remémorons la formidable plasticité de notre organisme et la puissance de nos cellules.
Devenir maman sans sa maman créé un vide… et la nature a horreur du vide.
Un heureux évènement nous amène à observer la vie dans son abondance plutôt que par le prisme du manque. Ma soeur peut compter sur moi, sur ses amies, sur sa belle- mère, sur une formidable sage-femme, sur une communauté de femmes bienveillantes.
Alors oui, rien ne remplace une maman.
Pourtant, de la même façon qu’il faut un village pour élever un enfant, c’est le village entier qui aide la maman à se réaliser.
Ma soeur ne sera jamais seule, ni aucune Fabuleuse.
