Cet été, mon budget vacances se trouve réduit à peau de chagrin.
Ce n’est pas faute d’avoir essayé de mettre de côté, mais plutôt faute d’avoir pu maîtriser l’inflation : pas de déplacement long envisageable à cause du prix de l’essence, pas de gîte dépaysant vu le bond du prix des locations. Pour changer d’air, il va me falloir improviser avec ce que j’ai sous la main, sous le nez, et sous les chaussures.
C’est parti, chère Fabuleuse, je te propose un tour d’horizon de mon paysage de vacances, c’est-à-dire en plein centre de la France.
Ici il n’y a ni mer, ni montagne ; point de paysages instagrammables et ni d’influenceuses culpabilisantes au coin de la rue (oui LA rue unique du village !) Je pourrais te faire la liste longue comme le bras de tout ce qu’il n’y a pas.
Mais je préfère voir ce qu’il y a, dans le modeste village où je vis toute l’année et où, cette année, je vais aussi passer mes vacances :
– une boulangerie traditionnelle. Plutôt que de prendre mon pain céréales tranché habituel, demain matin je vais me faire le plaisir d’acheter des croissants luisants de beurre pour tous. Tu peux peut-être, toi aussi, t’écarter de tes habitudes et faire une mini folie qui “change” du quotidien ?
– des champs tout autour. Équipés de nos loupes, nous partons à la recherche de fourmis, de gendarmes, de coccinelles et plein d’autres petites bêtes. Dans ton sac, tu as glissé feuilles blanches, craies grasses et crayons : pourquoi pas faire un atelier dessin dans la nature ?
– des terrains vagues. Un tas de terre, des petites voitures ou des billes, et zou! Nous pouvons bâtir le circuit qui leur donnera envie de se ruer dehors au premiers rayons de soleil.
– Un arbre, un peu à l’écart, dans un coin tranquille. Quoi de mieux pour un pique-nique ? Tomates, œufs durs, carottes de lapin (juste épluchées), c’est un minimum de préparation pour un maximum de détente. Pas de ménage à prévoir, juste une nappe à secouer, pour le plus grand bonheur des petites bêtes.
– D’autres mamans, que je croise d’habitude à l’école, en vitesse, sans forcément prendre le temps d’échanger un mot. Pourquoi ne pas profiter des vacances pour faire le premier pas, et les convier à partager mon pique-nique ? Personne ne me jugera sur la qualité des œufs durs, et je ne cours aucun risque… Si ce n’est celui de me faire des copines, et de voir nos enfants s’entendre à merveille.
– Une tente. ÇA, c’est l’aventure. Camper dans son propre jardin, ou ailleurs : une nuit en bivouac, c’est un vrai dépaysement. Nous pouvons nous raconter des histoires à la nuit tombante, écouter les bruits des oiseaux et des insectes. Tu as juste à prévoir un réveil bien matinal, car ça chauffe vite, là-dessous !
– Du silence. Écouter le silence est une vraie activité à faire avec les enfants, il ne faut juste pas espérer qu’il dure trop longtemps ! On se tait tous pendant quelques secondes, entièrement focalisés sur les bruits environnants. Tu peux proposer des défis : combien de chants d’oiseaux différents as-tu entendu ? Quels insectes as-tu reconnus ? Quelles odeurs as-tu senties ? Tu peux ensuite proposer un atelier dessin, ou d’écriture de poèmes si tes enfants sont assez grands.
– Un ruisseau. Ou une mare, une rivière, une source… Il suffit de pas grand-chose pour s’amuser comme des fous : faire des barrages, des soupes magiques, attraper les grenouilles… L’eau, c’est la vie !
– Une petite forêt. De quoi construire des cabanes, ramasser de jolies feuilles, faire une maison en mousse pour les oiseaux.
Même au milieu de rien, il y a quelque chose.
C’est le moment de mettre tes lunettes roses et voir autrement tout ce qu’il y a dans ta vie, qui peut t’apporter du bonheur et de la plénitude, où que tu vives. Changer de perspective sur ton quotidien, c’est te faire le cadeau d’aimer ce que tu as déjà et faire la paix avec la liste sans cesse grandissante de ce que tu n’as pas. Tu peux redécouvrir ton environnement, t’ancrer un peu plus dans ce monde qui te veut du bien. Parce que ce que tu as suffisamment. Tout ce qui est autour de toi peut déjà t’apporter la paix et la sérénité.
Alors chère Fabuleuse, que te réjouis-tu de (re)découvrir pendant tes vacances ?
