Je suis une grande fan de Noël. Je retourne en enfance dès que les premières guirlandes lumineuses sont accrochées dans les rues et que les vitrines des magasins se remplissent de petits trains électriques et de toutes sortes de décors féériques. Je me shoote à l’odeur du sapin, des écorces de clémentines, des chocolats chauds aux chamallows et à la cannelle, …
Chaque année, dès le 20 novembre, j’écoute en boucle tous les nouveaux et anciens albums de Noël.
J’ai mon pull moche et ma chaussette à accrocher au-dessus de la cheminée. Et bien sûr, j’ai transmis à mes garçons mon addiction aux films de Noël pleins de bons sentiments et de happy ends.
Ce côté émerveillé de ma personnalité ne fait pas de moi quelqu’un de naïf pour autant.
Je ne crois plus au Père Noël depuis longtemps et j’ai vécu des réveillons en famille plus que houleux. J’ai aussi croisé le chemin de nombreuses personnes qui ne chantaient pas “Mon beau sapin” bras dessus, bras dessous avec Mamie et Tante Jeannette avant de couper la bûche chocolat-crème de marron, mais pour qui cette fête de fin d’année venait plutôt rappeler l’isolement et attiser les blessures du passé. J’ai rencontré des pères de famille qui avaient honte de ne pas pouvoir offrir de cadeaux à leurs enfants, et des mères qui pouvaient tout juste mettre du coca sur la table pour donner un air festif au 25 décembre.
Chère Fabuleuse, je ne sais pas où tu te situes dans ces différentes catégories de familles.
Est-ce que tu fais partie de ces trois Français sur dix qui ne se réjouiraient pas à l’arrivée de cette fête de fin d’année ? A contrario de tout ce qui peut être véhiculé, Noël peut même être un facteur d’angoisse et de stress important pour beaucoup. Entre la peur de ne pas pouvoir faire plaisir, la pression commerciale et toutes sortes de souvenirs désagréables, il y a en effet moyen de se sentir mal à l’aise, pour le moins.
Ajoutons à ça que Noël, c’est le moment de l’année où la famille parfaite nous nargue le plus avec son foie gras et sa coupe de champagne, ses enfants qui plongent dans une mer de cadeaux et papa et maman qui s’embrassent tendrement sous le gui, et on a plus qu’une envie, c’est de sauter par-dessus ce fichu calendrier de l’Avent. Ou le déchirer. Ou le piétiner.
J’ai travaillé plusieurs années dans une association qui vient en aide aux personnes en difficultés socio-économiques, à travers de l’aide alimentaire notamment.
L’un des projets qui me tenaient le plus à cœur, c’était offrir aux familles un beau Noël.
La directrice à qui j’ai succédé avait organisé pendant plusieurs années des journées extraordinaires pour les familles. Structures gonflables, musique à fond, mascottes géantes et cadeaux à gogo pour les enfants, chariots débordants de denrées et vestiaire gratuit pour les parents…
Personne n’était oublié et tout le monde était à la fête.
C’était vraiment magnifique. Nous avons par la suite organisé d’autres types d’événements pour Noël mais toujours avec ce principal indicateur de réussite :
Des étoiles plein les yeux pour tout le monde !
J’ai à chaque fois interrogé plusieurs personnes pour avoir leur retour sur ce qui était organisé. Ce qui m’a le plus marquée, c’est le bonheur des parents qui voyaient leurs enfants sauter partout et repartaient avec les bras chargés de cadeaux et de quoi faire plusieurs bons repas de fête en famille. J’ai encore le souvenir d’un papa qui me regardait, à la fois incrédule et reconnaissant, après que je lui ai montré les colis que nous avions préparés pour sa famille.
On pourrait se dire que c’est accessoire, peut-être même futile, d’offrir des gâteaux apéritifs et des papillotes, que si on a un abri et de quoi manger, c’est déjà très bien. On pourrait se contenter d’offrir des pâtes, des clémentines et une écharpe tricotée maison.
J’ai souvent entendu dire :
“Ils ne vont pas se plaindre, on leur donne à manger quand même, c’est suffisant !”
Je n’ai rien contre les écharpes tricotées maison, qu’on se comprenne !
Mais on se tromperait en pensant que quand on est pauvre, on n’a pas les mêmes aspirations que tout le monde.
L’un n’empêche pas l’autre : recevoir une réponse à ses besoins primaires et espérer un peu plus. Je trouve l’humanité extrêmement fabuleuse quand les uns font un pas de plus vers les autres. Ce petit pas qui, s’il n’avait pas été fait, n’aurait peut-être manqué à personne, mais qui peut faire une vraie différence dans la vie de quelqu’un et le marquer durablement.
N’est-ce pas un peu la quête de tout parent : faire briller les yeux de ses bambins le plus souvent et le plus longtemps possible ? Alors si je le fais pour moi et pour mes enfants, pourquoi ne pas donner un petit coup de pouce à d’autres parents pour qu’ils y parviennent eux aussi ?
Qu’est-ce qui fait briller les yeux de tes enfants, chère Fabuleuse ?
Qu’est-ce qui fait palpiter ton cœur de maman à l’approche de Noël ? Ça serait quoi le vrai cadeau pour toi ? Passer un beau moment à lire des histoires de lutins, emmitouflés dans un plaid tout doux ? Passer une belle soirée avec les membres de ta famille sans dispute ? Recevoir un coffret-cadeau spécial détente pour toi toute seule qui t’aiderait à recharger tes batteries et être en pleine forme pour commencer une nouvelle année ?
Tu as le droit de rêver pour toi, pour tes enfants,
de petites choses ou de plus grandes qui, même si elles sont éphémères, créeront des souvenirs indélébiles. Tu as le pouvoir aussi de faire une différence dans la vie d’une autre Fabuleuse, en lui offrant une boîte de chocolats, un jouet tout neuf pour son enfant ou même — et pourquoi pas ? — l’inviter chez toi.