Dans ma malle aux trésors il y a… - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Dans ma malle aux trésors il y a…

Rebecca Dernelle-Fischer 18 décembre 2024
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J’aime Noël et pour te dire la vérité, j’aime Noël toute l’année. J’aime y penser, dénicher de nouveaux livres, écrire des histoires pour Noël, chercher les santons qui me manquent, créer des calendriers de l’avent pour mes filles, trouver le cadeau qui fera briller les yeux de la personne à qui je l’offre, écouter de la musique avec des petites notes de piano qui s’envolent et regarder des films dont on devine la fin dès les cinq premières minutes. Ça me détend ! 

« Noël te détend ? »

Oui, vraiment, Noël me détend. En t’écrivant cela, je regarde autour de moi : on dirait qu’une bombe a explosé au rez-de-chaussée de la maison. Au milieu des projets bricolages et décoration, les cadeaux en cours de préparation, les paquets prêts à partir à l’étranger et les livres de Noël qui trainent, je souris. Et je t’écris, parce que j’ai promis il y a des semaines de rédiger un article sur Noël, mais j’ai procrastiné jusqu’à maintenant pour confectionner une mini corbeille de fruit pour le lutin d’Emma (oui, elle a 17 ans mais bon, je lui ai quand même créé un monde de petit lutin, à en oublier tout le reste). 

J’aime Noël, malgré le programme rempli de mon mari

qui, étant pasteur, jongle avec un agenda doublement chargé en décembre. 

J’aime Noël, malgré la pression sur les réseaux sociaux pour que nous en fassions un moment magique. 

J’aime Noël, même si c’est devenu hyper commercial. 

J’aime Noël, même si mon calendrier de l’avent ressemble à un compte à rebours et qu’à chaque fenêtre que j’ouvre, je pense « oups, un jour de moins ». 

Mais j’aime Noël, j’aime Noël toute l’année.

Quand, en été, je stresse pour le départ en vacances, une petite recherche sur les livres de Noël pour enfants me fait du bien. C’est fou, cette détente est restée profondément ancrée en moi depuis l’enfance et je peux y puiser pour retrouver ma paix et me relaxer. C’est comme une grande malle aux trésors à portée de la main. 

Nos souvenirs, nos bons moments sont de puissantes madeleines de Proust.

Ils portent en eux le récit de ce qui s’est passé, mais aussi les goûts, les émotions, nos réactions corporelles de l’époque. Le corps n’oublie rien et il se souvient de manière très vivace. Si quelque chose nous rappelle un traumatisme (on appelle cela un trigger, un déclencheur), c’est tout le corps qui réagit. Le stress, le désir de fuir, de se battre, la peur de mourir ressurgissent comme si une bombe nous explosait à la figure. Il en est de même pour les bons souvenirs : ils ont eux aussi leurs déclencheurs, mais des déclencheurs de bien-être. Certains les appellent des glimmers (les lueurs). Ils provoquent toute une série de réactions positives, notre corps se souvient !  

Pour moi, la période de Noël amène avec elle une joie profonde,

malgré le chaos que je crée durant cette période, malgré mes listes de choses à faire, à offrir, à envoyer, à ne surtout pas oublier… C’est comme si mon intérieur s’habillait de petites lumières qui brillent.

Je plonge dans ma malle aux trésors, ma boîte de bons souvenirs et je souris.

J’y trouve les plus belles histoires à raconter, je ressens comme alors la chaleur et l’amour, la féérie, la douceur de l’enfance. Et, année après année, j’essaye de vivre un Noël qui me fait du bien, qui fait du bien à notre famille, avec la certitude que l’important n’est pas dans la forme mais dans le fond, que Noël est une histoire d’amour, de don, de présence et de partage. 

« Tu te prends pour Caroline Ingalls, tu te crois dans La petite maison dans la prairie, Rebecca ? », pensera-tu peut-être. Pas vraiment, même si j’aime l’odeur de la brioche qui sort du four, qu’on est parfois allés à la célébration de Noël en luge – parce qu’il y avait trop de neige pour traverser la ville autrement -, même si j’aime chanter les vieux chants traditionnels en famille, je reste exactement qui je suis. C’est à dire celle qui, chaque année à l’approche de l’achat du sapin, pique une drôle de crise, comme une explosion, parce qu’elle essaye de tout faire toute seule et qu’elle oublie de communiquer clairement et de déléguer. Pas très Caroline Ingalls, donc.

Bien caché au fond de ma malle aux trésors,

il y a ce matin de Noël, où j’ai trouvé le dentier de mon grand-père posé sur nos cadeaux, près de notre vieille télévision. Nous avions fêté ce réveillon avec mes grands-parents, qui avaient dormi chez nous (avec mon regard d’adulte, j’imagine le stress que mes parents ont dû ressentir pour tout préparer).

La soirée avait été belle, on avait ouvert les cadeaux entre la soupe et le plat principal.

Je portais une longue robe empruntée à ma maman et j’avais joué un morceau de guitare sous les yeux émerveillés de ma Grany et de mon Pépère. On avait lu l’histoire de Noël, installés autour du sapin, les yeux rivés sur nos paquets cadeaux (que mon papa emballait toujours à la perfection, s’aidant d’une latte, d’un cutter et du meilleur papier collant qui existe). Le lendemain matin je m’étais levée de bonne heure, comme d’habitude. Imagine : je m’approche de nos jouets reçus la veille, les yeux brillants, et sur la boîte de playmobils de mon grand frère, je découvre une paire de dents qui me sourit ! Qu’est-ce qu’on a ri quand on a compris que mon grand-père avait tout simplement déposé son dentier là avant d’aller se coucher. Cette histoire est gravée dans les annales familiales.

C’est un souvenir que je chéris, moi qui aime tant Noël et les gaffes.   

Et toi ma chère Fabuleuse ? As-tu aussi une malle au trésor cachée au plus profond de ton cœur ? Peut-être qu’à l’intérieur il n’y a pas de souvenir de Noël, mais celui d’une fête, d’un livre, d’un paysage ou d’une maison, une odeur, une musique, une saison ? Un lieu secret dans lequel tu peux te réfugier un instant, dans lequel tu retrouves toute la joie, la paix et l’amour qui y sont encore attachés. Ouvre ta malle aux trésors et ne t’en fait pas : elle ne s’appauvrit pas quand on l’ouvre. La beauté se ravive et se multiplie, elle se partage, elle s’enrichit, elle nous enrichit. Chère Fabuleuse, levons nos verres de punch de Noël à nos malles aux trésors ! 

Signé Caroline Ingalls



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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