Comment tu vas ? - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

Comment tu vas ?

Hélène Bonhomme 13 mai 2018
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Je me suis fait un nouvel ami : un casque sans fil que je me trimballe partout. Il m’accompagne dans la cuisine, ce qui explique pourquoi je me dandine systématiquement lorsque je vide le lave-vaisselle. Je le porte également lors de ma session quotidienne de marche nordique — là aussi je roule du popotin, et là aussi c’est pour la bonne cause — ainsi qu’au supermarché (oui je suis super malpolie d’écouter de la musique dans les rayons du Lidl, mais ça m’aide à garder le sourire alors j’ai décidé que ça comptait pour du savoir-vivre).

Bref, l’autre jour j’étais en train de verser de la sauce tomate toute faite dans une grosse plâtrée de pâtes, et j’avais du Avicii à fond dans les oreilles. Super pratique, by the way, pour ne pas entendre les enfants se taper sur la tronche à l’étage, haha.

Et puis mon homme me fait signe d’ôter mon casque et il me dit : “Tu vas pas le croire.” Et il m’annonce le suicide d’Avicii. Ce même gars dont les morceaux me donnent la patate tous les matins, ce jeune prodige de la musique n’a pas trouvé la patate de continuer à vivre plus longtemps sur cette planète.

Ça m’a fichu un coup.

Comme il y a un peu plus de 7 ans quand nous avons tous appris, désemparés, la mort de Robin Williams. L’homme qui nous a donné le sourire et fait verser tant de larmes de bonheur, un homme généreux, talentueux, l’un des acteurs les plus aimés de sa génération et au-delà, dans tout un tas de pays du monde entier. Bref, la réussite incarnée. L’homme qui savait faire du bien aux autres, mais qui n’a pas su trouver comment aller bien.

Tout pour être heureuse. Et rien pour me satisfaire.

C’est un peu ce que j’ai vécu, au fond.

Dans mon existence, tout était pour le mieux. Objectivement, j’avais tout réussi, à commencer par mes études. J’avais un cercle d’amis étendu, le meilleur mari du monde avec lequel on avait fondé notre entreprise… il ne me restait plus qu’à devenir mère pour être parfaitement accomplie. Du moins, c’est ce que je croyais. Car peu après avoir accouché de nos jumeaux, en 2012, mon idéal s’est effondré. Je m’étais créé une sorte de to-do-list du bonheur, avec des cases à cocher, chose que j’avais fait avec succès dans à peu près tous les domaines de ma vie.

Je me sentais extérieurement épanouie, et pourtant pas satisfaite. Et je me sentais mal, tellement, mal, d’avoir tant réussi mais de ne pas parvenir à aimer ma vie.

Le succès sans la satisfaction, c’est l’échec suprême, a dit Tony Robbins.

La preuve : ces dizaines de stars qui avaient TOUT pour être heureuses et qui ont fini noyées dans leurs larmes amères.

Et à l’inverse, ces personnes exceptionnelles qui nous donnent des sacrées leçons de bonheur via leurs plus grandes souffrances : leur corps est malade ou mal fichu, ils ont eu une enfance chaotique ou se sont faits abuser pendant des années, et pourtant ils ont trouvé, quelque part à l’intérieur, comment se satisfaire de peu et transformer leurs casseroles en carburant pour avancer malgré tout, pour être heureux malgré tout. Nick Vujicic m’inspire tant : sans bras ni jambe, il parcourt le monde pour mettre des claques de bonheur à des dizaines de milliers de personnes hallucinées par ce corps mutilé habité d’une âme aussi lumineuse.

Tout peut aller, sans que rien n’aille. Et quand rien ne va, tout peut aller pour le mieux. Ce ne sont pas les circonstances qui comptent…

Les finances vont ? Tant mieux. Le couple va ? Tant mieux. Le travail aussi ? Très bien. Tes enfants sont en bonne santé ? Magnifique.

Et toi, chère fabuleuse, comment vas-tu ?

Qu’en est-il de ton état émotionnel ? As-tu au fond de toi un minimum de sérénité pour gérer sans trop de casse intérieure les hauts et les bas de ton parcours ?

Comment tu vas ? Grande question, n’est-ce pas ! Et je ne te la pose pas pour te mettre la pression. Juste pour te donner l’idée de te la poser à toi-même, une fois de temps en temps :

  • Comment je vais ?
  • Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur ?
  • Au fait, après quoi est-ce que je cours ?
  • La réussite est-elle ce à quoi j’aspire vraiment ?
  • Est-ce que je n’aspire pas plutôt à cette paix intérieure que la réussite me promet ?
  • Est-ce que je n’aspire pas plutôt à cette joie que la réussite me promet ?

Pardonnez-moi de rester dans l’ambiance showbiz mais à ce stade, il me faut citer Jim Carrey :

“J’aimerais que tout le monde puisse devenir riche et célèbre et avoir tout ce dont il rêve de sorte que tous comprennent que ce n’est pas la réponse.”

L’argent n’est pas la réponse, la célébrité non plus. Avoir des enfants non plus, pas plus que devenir propriétaire ou faire une virée shopping. La réponse ne vient jamais d’éléments extérieurs. La réponse est une décision intérieure, celle de choisir de vivre à fond l’instant présent, tel qu’il est. La réponse, et nous sommes en train de nous entraîner à cela dans le Village, c’est peut-être simplement un casque sans fil pour danser dans sa cuisine ou sa salle de bains, à 6 heures du matin, comme ça, “pour rien”.

Se bouger le popotin comme une tarée, pas parce que je suis exceptionnelle mais parce que ça rendra ma journée exceptionnelle. Comprendre que je n’ai pas besoin de courir après la joie : je peux la créer, ici et maintenant. Et un jour à la fois, c’est comme ça qu’on s’invente un destin hors du commun. Ouais je suis d’humeur bisounours ce matin, mais j’y crois, tu vois, quand je chante à blinde dans ma salle de bains.

Que ta journée soit belle !



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Cet article a été écrit par :
Hélène Bonhomme

Fondatrice du site Fabuleuses au foyer, maman de 4 enfants dont des jumeaux, Hélène Bonhomme multiplie les initiatives dédiées au bien-être des mamans : deux livres, deux spectacles, quatre formations, la communauté du Village, une chronique sur LePoint.fr et un mail qui chaque matin, encourage plusieurs dizaines de milliers de femmes. Diplômée de philosophie, elle est mariée à David et vit à Bordeaux.

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