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Vie de famille

Comment ça, déjà l’école ?

Ariane Langlois 29 août 2019
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À l’aube du grand jour, on s’inquiète pour lui. Va-t-il supporter les longues journées, la fatigue, le bruit, les consignes, les repas sans saveur, les bousculades et les moqueries ? Sera-t-il sage, propre, poli, attentif, appliqué, concentré, autonome, sociable, timide, dissipé, distrait, fanfaron, élève modèle, passe-partout ou bon dernier ? Sera-t-il chouchouté, entouré, réprimandé ? Mais surtout, va-t-il supporter la séparation (et attraper des poux) ? On s’inquiète pour lui, à peine pour nous.

Et pourtant, qu’on se le dise :

la rentrée, c’est aussi dur pour les mamans !

C’est un lieu qu’elle connaît bien. Depuis un an déjà, elle s’y rend tous les jours. Alors qu’elle attend les deux enfants de sa nounou, elle aperçoit, depuis la grille, sa grande sœur à qui elle adresse des coucous. Lorsque son idole grimpe en voiture, son premier réflexe est de lui demander ce qu’elle a mangé à la cantine et si E., le Terrible, a encore fait des bêtises en classe.

Il y a huit mois, elle a appris le sens du mot « propreté », avec comme encouragement de fond la perspective de ce grand jour. Elle a transformé l’essai avec succès et rapidité. Comme pour mieux me rassurer.

En janvier, elle a trouvé, bien tapis au fond de l’armoire, un petit cartable rouge à pois en forme de maison. Elle l’a porté une semaine sur son dos, voulait manger, se laver et dormir avec. Son anniversaire est arrivé à point nommé : la peluche de Loup lui a accordé une amnésie temporaire.

En février, j’ai rempli les papiers d’inscription.

D’un geste automatique et décidé, connaissant d’avance ce qu’on allait me demander : le numéro du médecin de famille (que l’on n’a pas), la personne à prévenir en urgence (qui d’autre que MOI franchement ?) et les jours de repas à la cantine (j’ai coché la case la mort dans l’âme, sans regarder. Sa nounou à côté, c’est le Plaza Athénée).

Quelques jours plus tard – et avec deux semaines d’avance s’il vous plaît, oui oui vous pouvez me féliciter -, c’est elle en personne qui a tendu son dossier à l’agent de la mairie et recueilli le « Mais tu es grande dis donc ! » qui a suivi.

En mars, au carnaval de l’école, elle a croisé sa future maîtresse. Un sourire lumineux, des confettis plein les cheveux et c’était fini : coup de foudre scolaire. Depuis ce jour, un prénom et de grandes déclarations flottent dans l’air :

« Moi, je l’aime beaucoup ma maîtresse Soizic ! »

…Histoire de me rappeler que bientôt, il y aura quelqu’un pour me supplanter.

Depuis avril, toutes les personnes que l’on croise s’enquièrent de savoir si elle va enfin aller à l’école : elle penche la tête d’un air timide et se fend d’un petit « oui », mais son sourire et ses yeux qui brillent en disent long.

Depuis mai, elle sait mettre son manteau TOUTE SEULE avec la « technique du papillon », grâce à sa nounou. J’ai applaudi et félicité mais au fond, je n’étais pas ravie. Par moments, je voudrais qu’elle ne sache rien faire seule, pour la garder dépendante de moi toute sa vie.

En juin, elle a passé une matinée dans sa classe. Figée sur sa chaise, elle a observé avec incrédulité ses futurs camarades de classe aller et venir en criant. À la pause, cinq enfants ont été ramenés, en larmes, à leurs parents. La blondinette n’en faisait pas partie : son père et moi étions fiers comme Artaban. Deux heures plus tard, elle nous toisait superbement, du haut du grand toboggan, refusant de descendre : elle a quitté la cour de récré en hurlant.

En juillet, on est partis au bout du monde et on a tout oublié.

Ou presque.

En août, on a acheté les fournitures scolaires pour la grande. Et marqué le coup en offrant à la petite une trousse, remplie d’un crayon à papier et d’un beau stylo quatre couleurs : il n’en fallait pas plus pour faire son bonheur.

  • Mardi dernier, elle a ressorti le petit cartable rouge à pois en forme de maison, celui-là même qu’elle admire depuis une demi-année.
  • Mercredi, on a créé ensemble un pot et des crayons en papier que l’on a coloriés. Chaque soir, elle ajoute un crayon dans le pot et décompte les dodos qui lui restent avant la rentrée.
  • Jeudi, elle m’a aidée à plier une taie d’oreiller fraîchement repassée, une couette en prévision des siestes et mis de côté sa tétine…. en déclarant fermement : « Moi, je suis grande, j’ai plus besoin de tétine pour dormir à l’école ! ». J’aimerais bien la croire.
  • Vendredi, elle a décrété que finalement, elle ne voulait plus jamais y mettre les pieds. Et changé d’avis 36 fois dans la journée.
  • Samedi, elle a mis 4h42 à choisir sa tenue de rentrée, des chaussettes à la barrette, en passant par la culotte et les sandalettes. Mademoiselle est coquette, on n’y coupera pas. Espérons que ce ne sera pas le même cirque pendant les 36 semaines d’école à venir.
  • Dimanche, elle a trépigné et passé la journée en mode surexcitée. A tel point que je lui ai proposé de la déposer devant la grille sitôt le dîner terminé.

Bref, on ne peut pas dire qu’elle ne m’a pas préparée.

Et pourtant…

Lundi, mon bébé d’1,7kg, venu bien trop tôt au monde il y a 3 ans, 8 mois et 7 jours, ma petite dernière, ma blondinette au caractère bien trempé, va faire sa première rentrée. Et il y a de fortes chances pour que ce soit moi, et non pas elle, qui aie envie de pleurer.

Et vous, comment abordez-vous cette nouvelle étape ?

…Même si tu appréhendes la rentrée, n’oublie pas que tu es fabuleuse



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Cet article a été écrit par :
Ariane Langlois

Journaliste spécialisée en santé et psychologie, Ariane Langlois travaille pour la presse magazine féminine depuis plus de dix ans et tente de répondre chaque jour aux problématiques rencontrées par les femmes et mères d’aujourd’hui. Elle est mariée et maman de deux filles. Elle tient aussi un blog consacré aux ouvrages pour la jeunesse.
http://www.onlitunlivre.com/

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